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Les Africains veulent leur «Afripol»

par Houari Barti

La proposition a été présentée à l'is- sue de la Conférence régionale africaine d'Interpol, tenue du 10 au 12 septembre en cours à Oran-Algérie. Elle concerne la création d'un comité de coopération des chefs de police africains (Afripol). La Conférence a ainsi recommandé à ce qu'Intrepol étudie la nécessité de créer ce comité, aux fins d'élaborer une vision stratégique globale pour les activités de coopération policière en Afrique et de faciliter la mise en place de politiques coordonnées en matière de police par les responsables des organisations de coopération policière régionales africaines, en collaboration avec Interpol et l'Union africaine. En vue de concrétiser le projet, les participants à la Conférence régionale africaine d'Intrepol d'Oran ont appelé à la création d'un groupe spécial comprenant les présidents de toutes les organisations de coopération africaine, piloté par le chef de la police ougandaise, aux fins d'élaborer un document de réflexion sur la nécessité de mettre en place Afripol, destinée à l'ensemble des organisations de coopération policière du continent, en collaboration avec Interpol. Ce groupe spécial soumettra le projet de document de réflexion à l'examen des chefs de police africains en octobre 2013, en marge de l'Assemblée générale d'Interpol qui se tiendra en Colombie.

Interrogée sur le sujet, la présidente d'Interpol, Mme Mireille Ballestrazzi, a indiqué que « s'il y avait la création de cette organisation africaine de police, elle aurait un lien très fort avec Interpol sans pour autant dépendre d'elle. » Mme Balesstrazzi a donné, à ce propos, l'exemple d'Europol qui avait été créée au départ sans lien directe avec Interpol. Mais petit à petit les relations sont devenues très étroites entre Europol et Interpol, a-t-elle rappelé. Ce qui est impératif, a-t-elle estimé, c'est de « rendre interopérable les bases de données ». « Je pense, pour ceux qui suivent cet exemple dans d'autres zones du monde, qu'il faudrait prévoir cette interopérabilité tellement importante, parce que cela évite des redondances, et donc des dépenses. Cela compte aussi dans les contextes économiques mondiaux et cela permet aussi plus de performances », a-t-elle souligné. La présidente d'Interpol estime, cependant, que « les initiatives régionales sont une nécessité, aujourd'hui, parce qu'il y a des adaptations à faire, des visions à la réalité opérationnelle régionale. » Et d'expliquer : « C'est vrai qu'il y a des sujets communs comme par exemple le trafic de drogue qui existe partout. Mais il y a aussi des spécificités et des priorités que les régions se donnent et il faut savoir adapter les outils, les actions et la promotion des actions communes en fonction de la réalité de chaque zone. »