Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Kiosques à spectacle lamentable

par B. Zenati Et S. M. Ben Ali

Tout à été dit où presque sur les nouvelles chaines de TV, mais dit par des journaux et une presse, eux même de support (financier ou autre), assez complices, peu crédibles, crées suivant le même scénario, dans une hâte fiévreuse. Une concurrence déloyale? et c'est pour cette raison qu'un débat public est nécessaire alliant spécialistes et simples téléspectateurs pour déterminer en ces temps, là, qui fait quoi, où qui est allié avec qui, et surtout d'où vient l'argent et qui sont les bailleurs de fonds afin que le modeste téléspectateur algérien puisse consommer propre et sans risques, ni danger pour les générations à venir? mettant à l'écart toute forme de suspicion.

Ces chaines qu'on dénonce comme informelles (chaines trabendo), ont foisonné d'une façon subite.

Chaque mois, une aventure audiovisuelle s'annonce, pour une nouvelle chaine, revendiquant haut et fort son Algérianité, sa neutralité, sa propreté, et sa loyauté envers son «public», sans nous faire connaitre les véritables bailleurs de fonds de ces chaines installées à l'étranger qui plus est !

Certains même parlent d'investisseurs qataris et sud-coréens possédant des multinationales !

L'encrage identitaire étant établi, ces chaines essayant de confectionner à la hâte des programmes, voulant être 100% algériens, mais tombent dans la limite des innovations avec un personnel non expérimenté souvent à coté de la plaque, car le professionnalisme n'est toujours pas établi comme dans tous les autres secteurs.

Et avant toute chose, aucune ligne «éditoriale» n'a vu le jour, pour toutes ces chaines dont aucun paramètre n'est fixé, alliant la politique des «constantes» aux concerts du Ra¯, en passant par des caricatures imbéciles (critiquées positivement par un seul journaliste qui veut que son «opinion», soit la notre comme toujours, et dont la perception de la réalité dérape souvent).

Sitcoms, sketchs, camera cachée? et les émissions et reportages, du cru ne dépassant guère Blida et la Mitidja, parfois faisant dans le sordide et exploitant d'une façon indécente et à outrance la misère des gens, pour en faire croient-ils des scoops ! Pour cela Dores et Déjà, elles sont taxées d'horriblement acculturantes, destinées à pomper toute vitalité, et absorbant les ondes de choc populaires.

La rubrique d'un certain journal, parle même de chaines typiquement algéroises au lieu de chaines algériennes ce qui est pire que le «Chaabi après le muezzin de la rupture du jeune», et ce qui donne raison à l'hyper centralisation du pays et du paysage médiatique national. Serait ?ce la nouvelle régence d'Alger ?

Le téléspectateur algérien étant perdu dans tout ça, revient vers la télévision publique, mais celle-ci comme dans le fameux poème de notre enfance «marchant le long des houx », inébranlable dans ses convictions, flegmatique, insensible aux critiques de tout genre, seul compte pour elle, l'état, le pouvoir, et les arcanes, sa rigidité à elle, devenant encore plus publique, ne fait rien pour booster son audience, mais devant le foisonnement de la médiocrité de ces nouvelles chaines, il est préférable de constater que l'éthique type affichée depuis longtemps et considérée par la majorité des algériens comme «bête, nulle et menteuse» à trouvé plus pire, et pour cette raison, elle attire une forme de sympathie qu'on ressent pour les attardés mentaux?

Une de ces nouvelles chaines à même devancée en audience «l'unique», il n y a pas longtemps.

Une part importante de son audience est déjà grignotée, et les recettes publicitaires étant essentielles, la concurrence devient sous-jacente, mais néanmoins dominée par l'entreprise nationale de la TV algérienne, parce que ces Nelles chaines de TV n'étant pas entièrement légales profitent (en mettant beaucoup de gens dans l'embarras) grâce au commerce spécifique dans ce domaine, et d'une logique de commercialité ascendante à forte odeur d'argent, avec des opérateurs privés échappant à tout contrôle (pour le moment) peuvent faire venir le reste, avec les come-back et les interviens des «seconds couteaux» empêchés politiquement d'être à l'ENTV et «autorisés», chez les autres, ceci prouve que les contrecoups ne sont pas seulement d'ordre financier, car ces chaines avaient à juste titre (ou non) remplacé l'ENTV par voie détournée en donnant la parole et en mettant sous les feux de la rampe, des personnes considérées comme des «parias» par la télévision publique.

Parmi ces chaines se trouve l'une d'elles, qui enveloppe chaque jour les oreilles des algériens de dévoiler et de diffuser les résultats de ses enquêtes en faisant bien sur attention de ne pas citer des noms. Cette diffusion en stand by est énervante et on voudrait dire à cette chaine et son responsable d'aller laver son linge plus loin?.

Cette anarchie du champ médiatique et audio-visuel permettra certainement à des obscurs et seconds couteaux d'émerger dans cette lagune fiévreuse, ressemblant bizarrement à l'époque postindépendance, et à la course vers les biens-vacants?.

En conclusion, et en zappant, je me dis que l'ENTV à bien raison de ne pas craindre pour son avenir.

Pour peu, qu'elle fasse attention.