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SIDI-SAFI : UNE TRADITION TOUJOURS CONSERVEE

par Mohamed Bensafi

L'association «Ouled Sidi-Safi» a organisé, ce jeudi, la ouâda de sa zaouïa en hommage au saint patron de la ville de Sidi-Safi. Une fête perpétuellement commémorée dans un climat chaleureux et une ambiance conviviale. Très populaire dans la région, cette manifestation socioculturelle est célébrée chaque année au début de l'automne. La ville de Sidi-Safi rayonnait de joie et d'allégresse durant toute la journée. Tout le monde était de la partie, grands et petits, femmes et hommes. Comme l'année dernière, la fantasia s'est déroulée sur une aire située juste à l'entrée ouest de la ville qui porte son nom. Le fait marquant de cette année, le nombre important de chevaux, ce qui a donné un autre attrait à la festivité et a égayé le décor. Le matin, c'était les groupes folkloriques qui ont donné le coup d'envoi de la fête .

Comme les années précédentes, il y avait beaucoup de visiteurs. Des gens, de tous âges venus des quatre coins de la région. Le moment le plus attendu est certainement, la fantasia. Un spectacle donné, cette année, par près d'une centaine de chevaux, montés par des cavaliers venus de plusieurs régions de l'Oranie. La fantasia, qui a été suivie par une foule immense, s'est déroulée jusqu'au coucher du soleil. Déjà vers 15h, des salves du baroud annoncèrent le début des festivités de la Ouâdâ de Sidi Safi. Un plateau culturel riche en couleurs. Une ambiance avec ses traditions qui, chaque année, nous dévoile une bonne partie du patrimoine culturel pour le plus grand bonheur des visiteurs.

Comme dans toutes les manifestations de ce genre, le couscous est servi un peu après le coucher du soleil. La ouâda de Sidi-Safi a un cachet particulier : c'est toute une population qui participe à ce festin appelé communément maârouf. Le couscous est servi aux visiteurs sous des tentes dressées pour la circonstance ou toits des maisons et même en plein air. Dans la soirée, chacun danse sur le pied qu'il veut. Les uns préfèrent l'animation folklorique comme la «daïra», une danse rythmée par des batteurs ou joueurs de gallal (genre de petit tambour au cylindre long). Généralement ça se passe sur une placette ou près de la maison du passionné de ce jeu très fatigant mais bizarrement très relaxant. D'autres favorisent le côté religieux. Ils invitent des tolba pour réciter quelques versets du Saint Coran. Cette séance reprend ses droits après la prière de l'îchâ. Ainsi, pendant toute une journée et toute une nuit, les gens se sont retrouvés dans la joie, dans la vénération et dans la nostalgie. Ce que l'on appelle tout simplement le rendez-vous (ou el-ouâd), une rencontre dans la joie et l'harmonie. La fête reprendra le lendemain, durant une bonne partie de la matinée du vendredi avant de s'achever avec l'inévitable lecture collective de la Fatiha. Enfin, pour ceux qui ne connaissent pas la zaouïa de Sidi-Safi, elle se trouve à mi-chemin entre la commune de Sidi-Safi et celle de Béni-saf. Chaque jour, les week-ends encore plus, elle reçoit des visites de familles venues d'un peu partout à la recherche de moments de détente. Les bébés et enfants souffrants y trouvent un soulagement certain, dit-on.