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L'attractivité commerciale du Salon international du livre d'Alger se renforce

par Kamel Hamzi

Le Salon international du livre d'Alger (SILA) retrouve cette année, à partir du 20 septembre, le Palais des expositions des Pins maritimes

à l'Est d'Alger. Avec un coût de 230 millions de dinars, ce salon est l'un des plus importants d'Afrique. Son attractivité commerciale - 1,2 million de visiteurs lors des dernières éditions - en fait un «must» pour les éditeurs.

En 2009, le SILA, principal événement culturel en Algérie, s'est déplacé à l'Esplanade de l'office olympique Mohamed Boudiaf sous les chapiteaux. Les prestations étaient assurées par une entreprise privée Astalavista, spécialisée en événementiel, organisation de cérémonies et marketing opérationnel. La Société algérienne des foires et expositions (Safex), qui a déjà abrité huit éditions du SILA depuis 2000, reprend ses droits cette année. Ses responsables soulignent que la Safex possède la plus importante surface d'exposition du pays avec 75.000 m2 entre espace ouvert et couvert et trois salles de conférences d'une capacité globale de 1000 places. L'entreprise est en contact avec une vingtaine de constructeurs de stands qu'elle met à la disposition des exposants. Pour le SILA, la Safex adopte des tarifs étudiés : 90 dollars le mètre carré au lieu de 120 dollars (tarif international) pour les exposants étrangers. Ceux-ci auront cette année 8000 m² de surface d'exposition. Ils doivent donc débourser pour la location presque 720.000 dollars. Pour les exposants algériens, 6000 m² sont réservés cette année. Le tarif est de 3500 dinars le m² soit 21 millions de dinars.

1,2 MILLION DE VISITEURS !

La Safex, qui emploie 630 salariés, n'a pas changé ses tarifs depuis 2001. Elle les a légèrement revus à la hausse cette année. En tout, le Salon international du livre d'Alger coûte 23 milliards de centimes. Le commissariat du salon, structuré au tour de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), est composé d'une cinquantaine de personnes dont des consultants et des collaborateurs extérieurs. Hamidou Messaoudi, directeur général de l'ENAG, dirige ce commissariat qui sera désormais installé au complexe graphique de Reghaïa, siège de l'entreprise ENAG qui a créé une filiale «foires et salons culturels». Le SILA 2012 est soutenu par cinq sponsors dont Nedjma et Sonelgaz. Lors de ses deux dernières éditions, le SILA a accueilli 1,2 millions de visiteurs, c'est presque la moitié de la fréquentation habituelle du Salon du livre de Calcutta (Inde) ! «Ceci nous indique, en moyenne théorique, qu'un Algérien sur 37 environ aurait visité le SILA lors de ces éditions. Et, cette année, il est attendu une fréquentation au moins égale à cette performance», estiment les organisateurs. D'où la présence de 630 maisons d'éditions cette année représentant 41 pays dont quatorze pays arabes. Après la Russie en 2012, la Chine, le Japon et le Danemark marquent leur présence pour la première fois au salon d'Alger, inscrit désormais dans l'agenda des activités littéraires internationales.

UN EVENEMENT A NE PAS RATER POUR LES EDITEURS

Avec Casablanca, Dubai et le Caire le salon d'Alger est parmi les plus importants de la région Afrique du nord -Moyen Orient- Méditerranée. Les organisateurs évoquent la progression «la notoriété et l'attractivité» du SILA auprès de la communauté internationale du livre. «Celle-ci considère l'Algérie comme un marché important et à fort potentiel et, ce, dans plusieurs langues et genres éditoriaux. Le taux d'alphabétisation en progression, l'importance de la formation scolaire et estudiantine et des corps enseignants génère une demande qui n'a pas encore exprimé toute sa dimension», estiment-ils. Selma Hellal, responsable aux éditions Barzakh, souligne que nombre d'éditeurs internationaux ne rateraient pour rien au monde le Sila. «Ce Salon est, en fait, un épisode essentiel pour nous, un point de convergence de tous nos efforts, de nos désirs, de nos engagements. C'est un moment très fort sur le plan tant commercial que symbolique. On y fait d'excellentes ventes». Les organisateurs ont, par exemple, du négocier avec le syndicat des éditeurs égyptiens pour limiter le nombre des participants de ce pays. Les ouvrages universitaires et scientifiques, les livres religieux, les romans et récits et les essais d'histoire sont les plus vendus, les plus demandés. La littérature Jeunesse, dont la Bande dessinée, est en bonne place aussi. Ce n'est pas hasard que le PDG du groupe français Hachette se déplace à Alger à la faveur du salon de cette année. Idem pour d'autres patrons de grands groupes éditoriaux européens. Hamidou Messaoudi a lancé un appel aux éditeurs présents au Salon de baisser les prix de livre pour permettre une meilleure vente. Selon lui, l'Algérie fait des progrès en matière d'édition. «En 1987, date du 25e anniversaire de la libération du pays, on relevait dans une enquête initiée avec le concours de la Bibliothèque Nationale que l'Algérie a édité pendant ce quart de siècle quelque quatre mille (4000) titres d'ouvrages embrassant le domaine de l'imagination et celui de la réflexion. A titre de rappel, entre 2003 à début 2012, l'Algérie a édité environ sept mille (7000) titres selon une source syndicale du livre. Il y a là, à l'occasion du cinquantenaire et de ce salon, matière à réflexion sur les progrès réalisés grâce à l'Etat qui aide, soutient et encourage le livre».