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Romney faute de mieux pour les républicains américains

par Kharroubi Habib

Sauf imprévu, l'élection présidentielle américaine en novembre prochain opposera le président démocrate sortant Barack Obama au républicain Mitt Romney, ancien gouverneur et homme d'affaires multimillionnaire. Si la candidature du premier est allée de soi dans le camp démocrate, celle de Mitt Romney a mis du temps pour s'imposer. Romney qui sera investi dans les heures qui viennent par la convention du Parti républicain a en effet peiné à convaincre qu'il sera en mesure de l'emporter en novembre contre le candidat démocrate.

Il n'a rallié à sa candidature les grands électeurs du Parti républicain que parce que les autres candidats ayant brigué leurs suffrages dans les primaires du parti se sont révélés manquant de tout ce qui rend crédible une candidature à la fonction suprême. C'est un peu faute de mieux que les républicains vont l'investir car lui aussi n'est pas le champion indiscutable qu'ils auraient voulu présenter contre Barack Obama. L'homme est décrit comme dénué de charisme, peu proche des simples citoyens, indifférent à leurs préoccupations et qui plus est une girouette qui a adopté une position et son contraire sur les problèmes les plus sensibles en débat dans la société américaine. Il n'a d'ailleurs réussi à rallier à sa candidature les deux courants conservateurs du Parti républicain le modéré et l'ultra qu'en donnant des gages à l'un et à l'autre, ce qui ne rend pas aisée la visibilité du programme qu'il présentera aux Américains durant sa campagne électorale si ce n'est l'objectif d'empêcher la réélection de Barack Obama qui soude tous les républicains quelles que soient les nuances qui les séparent.

C'est semble-t-il sans grand enthousiasme que les républicains ont opté pour Mitt Romney. Ils ont néanmoins le ferme espoir qu'il est en situation de battre le président sortant. Malgré ses handicaps, le candidat républicain talonne en effet Barack Obama dans les sondages et ce à deux mois et quelques jours de l'élection présidentielle. Entré bien avant Romney dans la campagne électorale, Obama est confronté aux déceptions provoquées dans la société américaine par ses quatre années de présidence. C'en est fini de " l'obamania " qui a balayé l'Amérique. Le bilan de ces quatre années est loin d'avoir répondu aux attentes des électeurs qui ont porté le premier président " afro-américain " à la Maison Blanche. Surtout celle concernant le redressement économique du pays et l'amélioration de la condition sociale des couches défavorisées de la population américaine. Les réponses apportées par Obama à ces questions n'ont pas donné les fruits escomptés et ce n'est pas en imputant le fait à l'obstruction de l'opposition républicaine l'ayant empêché d'aller plus qu'il aurait voulu qu'il va ranimer la dynamique de ferveur dont sa candidature a bénéficié en 2008.

C'est pour cette raison essentiellement que les observateurs et analystes prédisent une élection présidentielle en novembre où la victoire se jouera à un écart très faible. Ils ne s'avancent pas pour autant à en désigner le vainqueur tant les semaines qui séparent de cette échéance pourront donner lieu à des événements susceptibles de faire pencher la balance en faveur de l'un ou de l'autre candidat. Puisque la donne économique est au centre de cette élection présidentielle, il suffirait en effet que les électeurs américains ressentent que l'économie du pays s'améliore en ce laps de temps ou qu'au contraire elle stagne ou chute plus bas qu'elle ne l'est, pour qu'ils décident à qui accorder leurs voix.

Il y a en tout cas que Obama n'est plus porté par cet élan d'enthousiasme que sa candidature a suscité en 2008. Il n'est plus le président exceptionnel qui a fait rêver l'Amérique et le monde. Il n'a peut-être pas fait plus mal que ses prédécesseurs et notamment George W. Bush auquel il a succédé. A part d'avoir été le premier président noir de l'Amérique, il a accompli un mandat durant lequel rien de fondamental n'a été changé à la politique américaine tant au plan intérieur qu'extérieur.