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Pour en finir avec les délestages : Deux centrales électriques pour Tamanrasset et Illizi

par Moncef Wafi

Les avis d'appels d'offres pour la réalisation de centrales électriques se succèdent. Ainsi, la Société algérienne de production de l'électricité (SPE), filiale de Sonelgaz, vient de lancer par voie de presse, deux avis d'appel d'offres, national et international, pour la réalisation de deux centrales électriques en turbine à gaz dans les wilayas de Tamanrasset et d'Illizi.

Respectivement d'une capacité de 51 MW et de 30 MW, ces deux nouveaux projets s'inscrivent dans le cadre du programme approuvé dernièrement par les pouvoirs publics visant à produire 12.000 MW supplémentaires d'électricité à l'horizon 2016. Des avis d'appels d'offres similaires ont également été lancés par la SPE pour équiper Béni Abbes dans la wilaya de Béchar et El Goléa (Ghardaïa) de deux centrales électriques d'une capacité respective de 34 MW et de 60 MW.

En outre, la filiale de Sonelgaz a confié, la semaine dernière, la réalisation d'une centrale électrique en cycle combiné à Ras Djinet (Boumerdes), d'une capacité de 1.200 MW au groupe sud-coréen Daewoo EC pour un montant de 73,4 milliards DA (près d'un milliard de dollars). Doté d'une enveloppe de près de 27 milliards de dollars, ce programme prévoit la construction de 9 centrales électriques totalisant une puissance de 8.050 MW, 300 postes de haute et très haute tension, près de 10.000 km de réseau de transport très haute tension et 500 km de réseau de transport de gaz destiné à l'alimentation des centrales. L'Etat, en mettant sur pied ce programme, veut, notamment, en finir avec les émeutes de l'électricité qui ont éclaté principalement dans les wilayas du sud algérien à cause des délestages opérés par Sonelgaz, malgré les assurances de la compagnie et du ministère de l'énergie. Au sortir d'un été caractérisé par d'intempestives coupures d'électricité sur presque tout le territoire national. Les pouvoirs publics cherchent à satisfaire une demande en nette croissance qui devra passer à 19.316 MW en 2017, contre 11.436 MW projetés pour 2013. Au plus fort des délestages, le ministre de tutelle, Youcef Yousfi avait tenu à rassurer les Algériens, en indiquant que les investissements nécessaires sont engagés pour remédier à cette situation, mais qu'il faut du temps pour construire une centrale électrique. Evoquant l'augmentation de la consommation qui atteint 14 % par an en Algérie, alors que les prévisions de Sonelgaz tablaient sur une croissance de 6% seulement, il expliquera qu'il faudra doubler les capacités de production en cinq ans. Ceci impose à l'Algérie des investissements «colossaux» de dix milliards de dollars sur cette période, avec en moyenne un milliard de dollars pour construire une centrale d'un gigawatt, dira-t-il. Le programme d'investissement de Sonelgaz pour la période 2012-2016, qui portait initialement sur 4. 000 MW, a été donc révisé à la hausse par l'Etat qui a approuvé une augmentation de 8.000 MW pour atteindre une capacité additionnelle totale de 12.000 MW d'ici cinq ans. La capacité nationale installée est de plus de 10.000 MW pour une consommation annuelle moyenne de 7.000 à 8.000 MW, mais qui atteint des pics de 9.000 MW durant l'été. Pourtant, un rapport du ministère de l'énergie et des mines qui trace le bilan du secteur de 2000 à 2008, prévoyait que la capacité totale installée de l'Algérie en électricité passera de 8.502 MW fin 2008 à 12.771 MW à l'horizon 2012, soit une progression de 4.269 MW. Cet objectif devrait être atteint à la faveur de la mise en service de 29 centrales électriques au cours des quatre prochaines années, dont 16 d'une capacité de 1.726 MW à livrer avant fin 2009 et 13 autres d'une capacité de 2.543 MW devant être réceptionnées entre 2010 et 2012, a indiqué ce rapport. En outre, la capacité nationale de production est passée de 5.907 MW en 2000 à 8.502 MW à fin 2008, rappelle le rapport.