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La gestion des catastrophes naturelles en question

par Salah C.

Le centre des conventions d'Oran (CCO), Mohamed Benahmed Abdelghani, a abrité hier un workshop sur la résilience des territoires pour parer aux risques et aux crises. Cette rencontre scientifique a été marquée par une intervention de Lars Brend, administrateur onusien du programme local de la stratégie internationale de réduction des risques (UNISDR), qui a mis l'accent sur la nécessité à mettre en place un corpus juridique dans le but d'amener les différents acteurs, privés et publics à adopter une vision systémique du concept de danger, à travers l'identification des cibles potentielles et leur capacité de résilience. Le responsable onusien a plaidé en faveur d'une bonne gestion des situations de catastrophes et de crises, en faisant un lien avec le contenu du dernier sommet de la terre de Rio. Pour, lui il est temps de passer à une vision pragmatique en révélant que 302 catastrophes naturelles ont occasionné la mort de 300.000 personnes, alors que plus de 600 millions de personnes en ont été affectées. Pour parer à ces aléas, une enveloppe financière de l'ordre de 380 milliards de dollars est exigée pour réduire les risques de catastrophe à travers le monde. A titre illustratif, les séismes et les tsunamis en 2011 ont causé une perte sèche de 300 milliards de dollars, tandis que 65% de la population mondiale a été touchée. Concernant le monde arabe, entre 1980 et 2010, il a été enregistré de 1,3 million de décès pour 1.500 catastrophes naturelles et un préjudice financier de 19 milliards de dollars.

 Cette situation demande des solutions urgentes du fait qu'à très court terme, en 2020, la population arabe vivra dans les villes et autres zones côtières et sera estimée à 56%. Dans le même ordre d'idées, Abdelaziz Belkhatir, le président du comité scientifique du Workshop, responsable scientifique au laboratoire Rite à l'université d'Oran et professeur en urbanisme-cindynique à l'IFRE de Paris, a axé son intervention autour de la responsabilité de l'Etat et des collectivités territoriales en estimant que « les pouvoirs publics doivent agir pour concilier les exigences de développement et de l'aménagement des territoires avec l'absolue nécessité d'assurer la sécurité et la protection des dangers inhérents à la réduction des conséquences humaines tout en assurant la formation, l'information et la communication à l'endroit des citoyens». Il ressort des différentes interventions et qui ont servi de socle, au débat que la stratégie de réduction des risques et des catastrophes est devenue une préoccupation majeure, au moment où l'ONU a défini les objectifs du millénaire autour du développement humain pour éradiquer la pauvreté, la précarité sociale et l'exclusion, un défi auquel a souscrit l'Algérie et qui a fixé l'année 2015 comme échéance. Pour le cas de la ville d'Oran, devenue une cité cosmopolite et tentaculaire, l'enveloppe financière octroyée au titre du plan ORSEC est estimée à 800 millions DA.