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Le wali de Tiaret: «La raffinerie de pétrole est maintenue»

par El-Houari Dilmi

« e vous confirme que le mégaprojet de la raffinerie de pétrole dont a bénéficié notre wilaya est bel et bien maintenu et restera à Tiaret», a indiqué la semaine écoulée au «Quotidien d'Oran» le wali de la wilaya de Tiaret, M. Bousmaha M. En effet, interrogé en marge de l'installation du nouveau président de la Chambre d'agriculture, le chef de l'exécutif de wilaya a expliqué que «toutes les procédures légales et réglementaires liées au mégaprojet comme l'expropriation et l'indemnisation des propriétaires de terres agricoles (plus de 1400 hectares) sont achevées, en attendant le parachèvement de l'étude d'engineering menée par la société nationale Sonatrach et ses partenaires», a-t-il ajouté. Et à propos de certaines informations faisant état d'une éventuelle délocalisation du projet de la raffinerie de pétrole, le premier responsable de la wilaya a indiqué qu'il ne s'agit là que «de spéculations et de rumeurs», s'interrogeant sur les «intentions réelles» de ceux qui «s'échinent à colporter ces racontars». Concernant le taux d'avancement des travaux, le wali de Tiaret a mis en avant «l'importance stratégique du giga-projet qui est en phase de maturation, nécessitant du coup études pointues et peaufinées», a-t-il souligné.

Répondant à notre question sur l'interdiction des labours sur les terres déjà expropriées en vertu du décret N° 9-327 du 19 juillet 2009, le chef de l'exécutif de wilaya a reconnu que «certains agriculteurs continuent à labourer leurs terres sous prétexte que les terres en question ne peuvent éternellement rester en état de jachère mais aussi parce que leurs propriétaires légaux n'ont pas encore perçu leurs indemnités d'expropriation arrêtées après une expertise et une évaluation précises d'experts de Sonatrach».

 Pour rappel, en mars dernier, la commission d'évaluation des offres au sein de la branche Aval de Sonatrach avait décidé le ««report sine die» de la date du lancement de l'appel d'offres international pour la réalisation d'une raffinerie de pétrole à Tiaret d'une capacité de production de quinze millions de tonnes métriques de produits blancs, soit l'une des plus grandes à l'échelon africain. L'actuel ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, et après avoir été interpellé par écrit par des députés de Tiaret, a, à plusieurs reprises, exprimé des réserves à l'égard de l'implantation du giga-projet à Tiaret.

Il a même adressé une réponse écrite par le truchement du ministre chargé des relations avec le Parlement dans laquelle il considère que «le choix de la ville de Tiaret était loin d'être définitif». Il avait souligné en mars 2011 que le choix du lieu est surtout tributaire de «considérations économiques et stratégiques». Selon le ministre, le principal argument, «technique celui-là», est que l'Algérie «n'a pas intérêt à raffiner son pétrole qui est d'une qualité supérieure et rapporte mieux à l'exportation. L'Algérie gagnerait, avait-il indiqué, à importer «le pétrole qu'elle va transformer en bitume dans cette raffinerie, car le pétrole produit localement, réputé être le meilleur brut au monde, lui rapporterait plus à l'exportation». Dans l'option d'une raffinerie traitant du pétrole importé, «une implantation à Tiaret serait antiéconomique», a souligné Youcef Yousfi. «L'investissement dans les pipes de transport qui vont acheminer le pétrole des ports vers cette wilaya reviendrait cher à Sonatrach», avait-il indiqué. «La viabilité de la raffinerie de Tiaret n'aurait de sens que si elle utilise du brut local», a-t-il encore martelé. Le ministre avait affirmé que la solution «très prochaine» qui sera dégagée sera faite en fonction de «considérations techniques et stratégiques». Les produits finis appelés à sortir de la raffinerie de Tiaret sont les essences, le kérosène/jet fuel, le gasoil, propane et butane ainsi que la maximisation des produits comme le kérosène ou encore le gasoil. Des ressources en eau et en énergie électrique suffisantes, la proximité de la nappe de transport des hydrocarbures avec deux oléoducs, 6 gazoducs, un condensat, la présence de dépôts et d'entrepôts d'une capacité globale de stockage de 35.570 m3, la proximité de l'autoroute est-ouest et l'accès immédiat aux routes nationales, ainsi que la présence d'un aérodrome capable d'accueillir de gros porteurs sont autant d'atouts majeurs qui ont plaidé en faveur de la capitale des Hauts Plateaux de l'Ouest pour accueillir une infrastructure stratégique qualifiée de «projet de tous les espoirs» par les Tiarétiens eux-mêmes.