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Gouraya: Quelles perspectives pour le port de pêche?

par Larbi Houari

De l'enveloppe globale destinée au programme d'augmentation des capacités d'accueil, Gouraya n'a seulement bénéficié que de 261 millions de dinars affectés à l'aménagement de l'abri de pêche contre 370 millions de dinars pour le port de Tipasa.

Devant ces insuffisances, la population locale de Gouraya, les patrons de pêche et les marins pêcheurs proposent des solutions concrètes, notamment celles de tripler la superficie du plan d'eau pour passer à 03 hectares avec la création d'un 3ème bassin. Cela permettra, selon ces derniers, de voir le nombre d'unités passer à 300, sachant qu'actuellement le port dispose de 62 unités dont 48 petits métiers et 14 sardiniers.

Ces dispositions permettront en outre la sécurisation des embarcations avec l'instauration d'un calme absolu grâce au transfert d'une passe de 70 mètres plus au nord, et plus profonde de 5 à 6 mètres, loin du déferlement des vagues. Toujours selon nos interlocuteurs, la mise en œuvre de ces mesures permettra de voir le nombre de postes d'emploi évoluer entre 1200 à 1500 avec une estimation d'emplois directs et indirects de 500 à 6000.

Les propriétaires de chalutiers et de petits métiers nous informent que si des solutions concrètes seront prises, le port de Gouraya verra, quant à lui, le règlement définitif de la contrainte d'ensablement par l'amélioration des conditions d'accès. Actuellement, une couche de sable s'est accumulée derrière la jetée secondaire pour progresser à l'intérieur du bassin. D'où la disparition du tirant d'eau avec grande difficulté d'accès au port. Le dragage nécessaire à l'enracinement de la jetée secondaire a permis l'accumulation du sable par reconstitution pour atteindre un niveau alarmant.

Nonobstant ces aléas, les élus locaux admettent cependant que beaucoup d'efforts ont été entrepris pour l'aménagement de ce port, notamment le revêtement de l'extension du terre-plein (1300 mètres carrés), la construction de cases pour pêcheurs, l'installation d'une station de ravitaillement en carburant, la construction d'une glacière, la réalisation d'un atelier de réparation mécanique et enfin la réalisation d'ouvrages de signalisation.

Par ailleurs, le port de pêche de la ville de Gouraya qui est une ancienne enclave de la marine de guerre romaine est situé à proximité immédiate de la station balnéaire et touristique de «Sidi Brahim el Khouass». Au niveau stratégique, ce port est enserré entre le port de pêche de Cherchell (2 500 tonnes de poissons/an) et de Ténès (1 500 tonnes de poissons/an).

Faut-il encore rappeler que le petit port de Gouraya figurait, entre les années 1930 à 1950, parmi les 30 ports algériens qui permettaient un mouvement du cabotage côtier et le transport de petites quantités de marchandises par de petits navires de faibles tonnages, à l'instar de Cherchell, Bou Ismail, Ténès et Bejaïa. Le rôle historique économique et touristique de ce port est actuellement en passe d'être supplanté par des infrastructures portuaires de seconde zone.

Si la wilaya de Tipasa reconnaît formellement le rôle du secteur de la pêche et du tourisme côtier en le plaçant résolument comme axe de développement stratégique, il n'en demeure pas moins que l'aménagement du port de Gouraya n'a pas bénéficié de toute l'attention voulue ni de l'intérêt et de l'engouement réservé aux autres ports de pêche tels Cherchell, Tipaza, Bou Haroun et Khémisti, sachant que l'extension du port de pêche de Cherchell a nécessité une enveloppe équivalente à l'enveloppe affectée au réaménagement du port de Bou Haroun et de l'aménagement du bassin de plaisance de Tipasa.