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M. El Hadj El Haouari Belkacem, doyen de l'ASO Chlef : L'Algérie new-look fera sensation

par Mohamed Ghriss

El Hadj El Haouari Belkacem,né en 1923, est connu dans la region du Chélif et par les anciens du mouvement sportif algérien, pour avoir été membre fondateur du club de l'ASO en 1947 et ancien militant de la cause nationale.

Aux lendemains de l'indépendance, il mit son expérience de long suivi du domaine sportif footbalistique, parallèlement à sa carrière de défenseur de justice, au service de l'éducation des jeunes et promotion du football national, en général, qu'il poursuivit jusqu'à sa retraite. Et c'est en tant que doyen du club de football chélifers et témoin de l'évolution du football national, en général, qu'il évoque aujourd'hui quelques intéressants éléments de repères historiques et de réminiscences concernant aussi bien l»ASO Clef que l'équipe nationale algérienne de football.

 Le club de l'ASO ,section football, fut officiellement créé le 13 juin 1947 par un groupe de militants dévoués composé, entre autres, des frères Slimani, Ahmed Benaourane, El Haouari Belkacem, Bennegouche Abdelkader, Zerrouki M'Hamed ,Yahi M'Hamed, Beciri Ahmed, Benkhriss Khelifa, Hamza Bouabdellah, , Harchouch Abdelkader, Kerdjadja Maamar Addad Lakhdar?ce dernier étant l'entraineur ?joueur de l'équipe ,sans aucune rémunération.

 D'autres militants sportifs rejoignirent l'ASO par la suite, à savoir Chaoui Abdelkader, Ouffa Miloud, Belaid, Rahou Abdelkader, ?

Et bien évidemment, le club, compte à l'instar de nombre de clubs sportifs Algériens acquis à la cause nationale après Novembre 1954,nombre de valeureux martyrs tombés au champ d'honneur tels que Chouha Abdelkader, Ferdji Abdelkader, Dahmani Mohamed, Bibi Mohamed, M'Hammedi Maicha, Sahli Maamar ( un stade de la ville portent son nom aujourd'hui ). Et parmi les dirigeants martyrs, feu Yahi M'Hamed et tant d'autres Allah Yerhamhoum! Permettez d'évoquer, qu'en cette époque où l'ASO (dont le sigle s'épelait alors Association Sportive d'Orleansville) était tenue en suspicion par la municipalité qui favorisait le club rival GSO des colons évoluant dans la même première division, son maire et conseiller général Bisgambiglia déclarant publiquement que le sigle du club populaire asnami signifiait «Armée secrète d'Orléansville»! ?Mais malgré les malmenassions, emprisonnements et privations d'ordre divers, les militants sportifs de l»association tinrent contre tout ce qui contrecarrait leur idéal patriotique, continuant de maintenir l'action sportive nationaliste et de militer pour la cause nationale jusqu'à l'indépendance. Et même après 1962,l'action dévouée et désintéressée de formation et d'éducation sportive s'est poursuivie avec certains dirigeants, qui réussirent à faire accéder le club en divisions supérieures, grâce à l'esprit d'abnégation, de dévouement sportif et le soutien des fidèles fans et supporters de l'ASO, ( sigle s'épelant alors Al -Asnam Sport Olympic).. C'était la période qui enfanta les grands joueurs, succédant aux Benouna et Benbouali, ex-internationaux dans l'équipe de France et Mohamed Boumezrag, l'un des premiers patrons de l'équipe nationale algérienne de football. Comme on peut citer, entre autres brillants éléments, feu l'international Meddadi, Driss, les frères Djelly, les frères Zairi, Belkaim, Belaid, Fedhlaoui, feu Maimoun, Dif, Feknous, ou encore leurs autres dignes successeurs Meksi,Bensaada, Hadhri, Mebarki, Djoumadi, Nedjari, et aussi les Megharia, Belgherbi, Benali, Abrous, Talis, Bensahnoune, Bensalah, Chorfi, Achour,Naas, Bouhella, etc,etc?Bref, nous rendons un vibrant hommage à tous les joueurs, dirigeants, entraîneurs, y compris représentants des supporters de l'ASO, qui ont de tout temps oeuvré sincèrement pour la promotion et consécration du club sportif qui représente l'espoir juvénile de toute une wilaya. Pour notre part, estimant avoir accompli notre devoir, après que l'ASO drivée, alors par feu Maazouza, ait accedé en Nationale Une la saison 1975-1976, nous nous sommes retires alors, laissant le soin à d'autres dirigeants de prendre la relève dans la mission sacrée dévolue d'éducation et d'émancipation sportive et morale des jeunes dans le sens du fair-play et la promotion des liens d'échanges et de renforcement de fraternité entre les divers clubs sportifs Algériens, parties prenantes d'une même communauté nationale qui n'a que faire de l'esprit anti-sportif et destructeur du chauvinisme. Le fair-play devant être le maître mot partout!

 Ce qui ne semble pas être le cas de nos jours, malheureusement, et dans ce contexte responsables, dirigeants, entraîneurs, comités de supporters, éducateurs, etc., ont du pain sur la planche. Il en est de même au plan compétitivité où l'ASO accuse une certaine régression par rapport à un récent passé durant lequel l'ASO a réalisé un parcours appréciable, en remportant notamment la coupe d'Algérie avec l'excellent entraîneur Amrani et une bonne pléiade de jeunes nouveaux joueurs comptant parmi eux des sélectionnés en équipe nationale, même!. Mais malheureusement, depuis un bon bout de temps le sérieux qui caractérisait le team chélifien n'est plus de mise, c'est à croire que l'équipe, dirigeants compris, semble renouer avec un certain style de bricolage qui a beaucoup nui par le passé à la progression du football chélifien. Ces quatre ou cinq dernières années, le niveau de prestation de l'équipe a sérieusement baissé, tant au point de vue rendement physique que celui des applications tactiques sur le terrain, ce qui a entraîné des séries de contre-performances, à l'origine d'un mécontentement croissant des supporters du club qui en sont arrivés à de regrettables actes d'anti fair-play, alors que certains se sont mis même à se désintéresser du club, désertant pour un temps ou définitivement les stades. Aussi il appartient aux principaux responsables concernés de tout entreprendre pour remettre le club sur la bonne voie. Cette saison, par exemple l'ASO a dangereusement flirté avec la rétrogradation au purgatoire, à cause, manifestement, d'une politique de gestion qui laisse franchement à désirer. N'allez surtout pas croire qu'il est question de fustiger, par-là, le président du club M. Medouar, je dis simplement haut ce que beaucoup pensent bas, c'est ?dire que le suivi concret par ce dernier de l'évolution du club, et les compétences de son entraîneur et ses joueurs, se trouvent être aujourd'hui d'un niveau en dessous de la moyenne qui ne reflète pas du tout le niveau réel des aptitudes de l'ASO qui nous a habitués à mieux. Et que l'on invoque surtout pas, à chaque fois le prétexte du manque de fonds financiers, on a bien vu combien des équipes aux potentialités fort modestes mais qui ont pu se hisser parmi le peloton de tète des grosses cylindrées du championnat. Je dis aujourd'hui honnêtement ce que je pense de la situation peu reluisante de l'ASO et de ses dirigeants, et que l'on me permette de rappeler au passage, que par le passé j'ai pris position ferme pour M. Medouar lorsqu'il s'agissait de défendre sa candidature à la présidence de l'ASO pour la première fois. , Beaucoup ignorent que le wali de la période ne voulait absolument pas entendre parler de M. Medouar, je lui avais fait savoir alors que cette affaire concernait, en premier lieu et toute démocratie notre milieu sportif et que je me portais garant en tant que doyen de l'ASO et ancien moudjahid de la probité de cet homme. Et Dieu merci nous avons eu gain de cause dans cette affaire où certains cherchaient à placer coûte que coûte un certain député à la direction de l'ASO. Nos préoccupations étant d'ordre sportif, nous ne voulions pas d'autres considérations que d'ordre éthique sportif. Et il faut dire que sur ce plan là, M Medouar s'est montré honorable tout au long des années de sa relative bonne gestion, confirmant auprès des autorités toutes les bonnes aptitudes éthiques et de dévouement total pour le mouvement sportif national : L'homme a parfaitement rempli sa mission sur ce plan, et le public sportif a su lui rendre l'hommage qu'il mérite, Cependant cela ne doit pas occulter le fait que le président actuel de l'ASO n'est pas au mieux de ses compétences habituelles, il a lâché du zeste, comme qui dirait, et cela a failli coûter cher à l'équipe qui pratique actuellement un football désuet malgré l'apport de quelques jeunes espoirs. Mais une hirondelle ne faisant jamais le printemps, il y a d'ores et déjà urgence dans le camp de l'ASO pour se ressaisir, en cessant notamment avec ce recours inhabituel à des entraîneurs de raccommodement, pourquoi pas opter pour des techniciens avérés et accessibles, tels que les Bouali, Ayache, ou Ait Djoudi ou Biskri, par exemple ? Et ce d'autant plus que ces derniers sauront préparer l'effectif de l'ASO au professionnalisme qui frappe aux portes. Car il est question de s'y préparer concrètement, non pas par les velléités d'opinions mais par la mise en chantiers de stratégies appropriées de financements, de potentialités matérielles, d'infrastructures sportives, y compris d'accompagnements divers, en matière d'apports de sponsors, supports publicitaires, soutiens des instances publiques, des milieux sportifs amateurs de la balle ronde, etc. Et cela concerne, d'une manière générale, tous nos clubs appelés à se préparer à ce passage à un palier supérieur, à ?instar de ce qui s'est notamment fait dans ce contexte chez les voisins. Il est grand temps d'assurer les assises concrètes de la relève professionnelle

Cette question nous amène justement à parler des joueurs locaux de l'équipe nationale A'et des professionnels de l'équipe nationale A. En tant qu'humble observateur de longue date de l'évolution du football national, d'une manière générale, nous considérons que sur ce plan là, les choses sont tout à fait claires: les joueurs locaux, malgré leurs mérités et performances, restent dans leur grande majorité relativement limités au point de vue compétitivité physique et fermeté mentale par rapport aux éléments professionnels exerçant ailleurs. N ?oublions pas surtout que notre qualification et participation au prochain Mondial on la doit surtout aux professionnels algériens évoluant en Europe. Aussi il faudrait absolument préparer dès maintenant l'équipe dite des locaux pour être au top à l'avenir, et permettre, en conséquence, la possibilité d'une future ossature nationale compétitive résultant d'une symbiose équitable entre joueurs locaux et joueurs Algériens de l'extérieur.

Quant aux chances de l'Algérie au Mondial sud- africain, et en se référant à l'évolution du football professionnel à l'étranger, et par conséquent des joueurs professionnels Algériens auteurs de bonnes performances dans le championnat européen de haut niveau, Inchallah l'Algérie fera une bonne coupe du monde cette fois-ci par rapport aux fois précédentes de 1982 et 1986 où notre équipe nationale avait prouvé qu'elle avait de très bonnes aptitudes, n'étaient-ce des considérations, souvent extra sportives, qui influaient négativement sur l'évolution de notre football, qui pour rappel, a brillé sous maints cieux bien avant le Mondial 82 d'Espagne. L'équipe nationale de l'historique FLN révolutionnaire soulevait l'admiration des plus grandes nations du football, et les joueurs professionnels Algériens faisaient vibrer les publics des grands stades de France, étant de surcroît les premiers en Afrique et dans le monde arabo- musulman à entreprendre l'aventure professionnelle en Europe.        Aussi sachez que beaucoup parmi les anciens connaissent l'Algérie comme pouvant à tout moment être une redoutable équipe lorsque les circonstances le permettent. L'Algérie a déjà battu en match amical à Alger, en 1964 ,l'Allemagne Fédérale (2-1) et fait match nul (2-2) avec l'ex URSS du grand portier Lev Yachine, les grands joueurs algériens connus internationalement à l'époque étant, entre autres, les célèbres professionnels de l'Hexagone, Mekhloufi, Oudjani, Soukhane, Maazouza, Kermali, etc. et leurs successeurs par la suite ,les Lekkak, Natouri, Dahleb, Korichi, Mansouri, etc. Sans oublier aussi les joueurs locaux dont la réputation de certains avait largement dépassé les frontières du pays , ayant eu l'honneur notamment de figurer dans le palmarès des meilleurs joueurs du continent africain, tels que les inoubliables Lalmas, Freha, Amirouche, Seridi, Hadefi, Salhi, Nassou, Ouchene, Abrouk, et d'autres joueurs exceptionnels pétris de qualité, et qui ont en général évolué démunis de moyens financiers et matériels conséquents, armés de leur seule foi en la défense des couleurs du club Algérie ,préludant, ainsi à l'émergence des autres talents locaux qui allaient succéder tels que les mondialistes Madjer, Belloumi, Assad, Fergani, Bensaoula, Megharia, Cerbah, etc. qui ont fait sensation aux cotés des autres professionnels connus. Et il n'y a pas de raison pour que cette fois ci, c'est-à-dire la troisième participation soit la bonne, pour passer au moins au second tour : «jamais deux sans trois «comme le dit l'adage! Il faut faire confiance à cette équipe et son staff, qui nul doute, sauront tirer les enseignements de la participation à la dernière CAN et des nécessaires phases de préparation en vue d'une meilleure cohésion du onze national et applications adéquates et accoutumances aux schémas tactiques appropriés de l'entraîneur. Sans vouloir s'ingérer dans ce qu'entreprend le coach national seul maître à bord assumant les responsabilités de ses choix, en lui souhaitant bonne chance dans sa mission nationale, il est seulement à espérer que l'Algérie, face aux grands, puisse développer un football de haute facture, ça elle l'a démontrée, mais surtout en jouant fréquemment à l'algérienne. C'est ce qu'estiment les observateurs avertis de la balle ronde, et le staff national également nous n'en doutons pas, à plus forte raison lorsque ils ont eu écho des préoccupations de l'entraîneur de l'équipe d'Angleterre à ce sujet.

P our notre part, nous sommes convaincus, que si jamais le team national saurait jouer à l'algérienne il enregistrerait une victoire historique aux dépens de l'Angleterre. De la sorte, après l'Allemagne en 1982, ce sera au tour de l'Angleterre de subir la loi des footballeurs algériens lorsque les atouts sont réunis de leur coté. Ce n'est nullement de l'optimisme béat, mais un avis qui se fonde sur des éléments d'ordre concret, et que nos jeunes ne soient pas complexés devant qui que ce soit, car pour le répéter encore une fois «l'Algérie est une grande nation de footballeurs»: nos joueurs disposent, en fait, d'un capital psychologique non négligeable d'un passé de performances enregistrées un peu partout, par notamment les anciens professionnels qui ont ouvert la brèche aux jeunes pros qui poursuivent magistralement leur parcours sous les cieux européens , ainsi les Ziani, Megheni, Matmour, Djebbour, Belhadj, Yebda, Antar, Halliche, et autres talentueux joueurs en face desquels les managers des équipes adverses au Mondial ont beaucoup d'appréhensions, échafaudant mille et un plans de contournement de l'obstacle Algérie. Que les joueurs croient jusqu'au bout en leurs chances et aptitudes à faire tomber les plus grands, comme par le passé où l'équipe nationale drivée par l'excellent duo Mahieddine Khalef-Rachid Mekhloufi , avait amené la FIFA à réviser ses règlements même, suite à la scandaleuse supercherie de 1982 qui l'avait empêchée de passer largement au second tour( avec un capital de 5 points !) lorsque l'Algérie avait fait tomber un mythe et il n'y a pas de raison pour qu'elle n'en fasse pas tomber d'autres encore Inchallah. Bonne chance, alors, à notre équipe nationale de football et mes remerciements à l'équipe du journal et à ses lecteurs!