Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Pêche et aquaculture: L'Algérien mange 5 kg de poisson par an

par Z. Mehdaoui

« Quelles opportunités de développement à l'internationale pour la filière pêche », était la question à laquelle ont tenté de répondre certains économistes et spécialistes du secteur, jeudi dernier à l'occasion d'un séminaire organisé par OPTIMEXPORT au siège de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) à Alger.

La rencontre, selon les organisateurs, vise également à donner aux PME exerçant dans le secteur l'opportunité de mieux comprendre les enjeux de la filière sur les marchés d'exportation et d'apprécier les résultats de l'approche stratégique proposée mais aussi «baliser» des pistes de développement et de diversification à l'international.

 Ainsi, malgré toutes les opportunités dont il dispose, notre pays reste un marché qui exporte très peu dans cette filière si on le compare à nos voisins (Tunisie et Maroc notamment) mais aussi le pays qui mange le moins de poisson dans le monde.

En 2009, note-t-on, Les exportations algériennes ont atteint 2 000 tonnes pour un montant de 9,31 millions de dollars. La crevette, arrive en tête de ces exportations avec 4,76 millions de dollars, suivie par le thon rouge, le poulpe, la sardine et la langouste. «Bien que la production halieutique nationale soit en progression de 42% par rapport à la dernière décennie, l'offre intérieure en produits de la pêche reste encore faible au vu du ratio de consommation annuelle de poisson par habitant (4,58 kg en 2001, 5,12 kg en 2006) toujours en deçà de la norme fixée par l'ONU (6,2kg) est-il souligné dans un communiqué distribué à la presse. Pourtant, la zone de pêche est estimée à 9,5 millions d'hectares, un littoral de 1 200 km et des ressources halieutiques en zone côtière évaluées à quelque 200 000 tonnes par an. Les réserves quant à elles sont estimées à 100 000 tonnes /an, ce qui renseigne clairement sur le potentiel qui est à peine exploité. Pour situer l'offre algérienne dans la production mondiale, à titre d'exemple, il faut se référer aux derniers chiffres communiqués par des institutions mondiales et rapportés par l'expert international Jean-Jacques Rehenman. Ce dernier a fait savoir lors de son intervention jeudi dernier, qu'avec un volume annuel de production de l'ordre de 10 millions de tonnes, les poissons blancs représentent environ 13% de l'offre mondiale en produits aquatiques destinés à la consommation humaine. Ces poissons, a-t-il déclaré, font l'objet d'échanges internationaux de plus en plus importants de l'ordre de 10 milliards de dollars par an, soit 17% de la valeur totale des échanges mondiaux de produits aquatiques.

 L'Algérie s'est engagé, dans le cadre du plan quinquennal de soutien à la croissance (2005-2009) dans un ambitieux programme de valorisation des capacités aquacoles, destiné à satisfaire la consommation intérieure, créer des emplois et assurer un développement économique à travers l'exportation où des possibilités de placement existent, notamment sur les marchés de proximité.

 Le plan en question, comporte différentes phases de refondation et de restructuration allant du renouvellement, la modernisation et la réhabilitation de la flotte et des infrastructures portuaires à l'optimisation des capacités de production et de transformation des produits de pêche.

 L'autre priorité, fait-on savoir également, concerne l'identification des différentes filières aquacoles qui contribueraient de manière significative à la production halieutique du pays ainsi que des sites devant accueillir de nombreux projets d'investissement. Aussi, il faut reconnaître qu'énormément d'argent a été débloqué pour atteindre les objectifs tracés. Mais force est de constater que même si des milliards de DA ont été consentis par le gouvernement, il n'en demeure pas moins et malgré le discours rassurant du secteur, les Algériens ne peuvent pas manger de poisson, y compris la sardine qui est proposé à 250 DA alors que son prix, vu la disponibilité du produit, ne devrait pas dépasser les 80 DA, de l'avis même des spécialistes.