Les conducteurs de train de la région d'Alger n'auront observé qu'une journée de grève qu'ils ont déclenchée dimanche dernier. Le jour même (dimanche) les conducteurs de train avaient repris leur travail vers 18h30, nous a expliqué, hier, le président de la fédération nationale des cheminots (FNC-SNTF), Abdelhamid Derradji, qui se trouvait au siège de la fédération à Alger. En compagnie de membres syndicaux, le SG de la fédération explique que «cette grève a été aussitôt suspendue que décidée à la hâte». «Franchement aucun d'entre nous n'a eu ouïe de cette grève que nous avions subie tout autant que les usagers du train.» La grève du dimanche n'a pas eu l'effet escompté par ses organisateurs au niveau du dépôt des ateliers à El-Hamma.

 Les conducteurs de train, nous explique-t-on, ont appelé à la grève sans avertir, ni suivre la voie légale pour organiser ce genre de manifestation. «De toutes les façons, selon un membre de la fédération, l'entreprise a pu mobiliser les conducteurs de traction de la région d'Alger pour pallier au vide laissé par les conducteurs pendant cette journée». Au siège de la fédération, l'on reconnaît qu'il y a eu des perturbations alors que les trains vers l'Est et l'Ouest ont circulé normalement. Seuls les trains de banlieue ont subi des perturbations et cela en raison du nombre de navettes que ces trains effectuent quotidiennement (Alger-Thénia et Alger-Affroun).

 Ce débrayage se veut comme un rappel de la part des conducteurs afin de réitérer leurs revendications quant à l'augmentation des taux de leur indemnité qu'ils estiment en deçà de leur mérite. Les travailleurs du dépôt d'El-Hamma avaient déjà observé une grève de quelques jours en 2008 pour réclamer surtout des indemnités liées aux différents risques qu'ils encourent dans l'exercice de leur travail.

 Le responsable de la fédération nationale des cheminots A. Derradji a indiqué que cette grève «vient au moment où nous avions déposé le projet de la convention de branche qui se trouve actuellement au niveau de la centrale UGTA».

 Pour rappel, les conducteurs de locomotive de la région algéroise ont entamé dimanche une grève «ouverte» pour revendiquer l'augmentation des salaires et la révision du régime indemnitaire.

 Le directeur des ressources humaines (DRH) au niveau de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), M. Noureddine Dekhli, tout en précisant que ce mouvement s'est étendu jusqu'à Bordj Bou Arreridj et Chlef, avait souligné hier que «nous avons été surpris par le mouvement de grève, ce matin, à la prise de service des conducteurs de locomotive». Il avait estimé le taux de suivi de la grève approximativement à 75%.

 Dekhli avait indiqué que la circulation des personnes dans la banlieue algéroise, entre 05h30 et 9h30, avait été assurée à 43%, au moment où aucun train de marchandises n'a circulé.

 Quant aux trains à grande ligne, ils ont circulé normalement. Le directeur des ressources humaines de la SNTF avait déploré le fait que la section syndicale n'ait pas pris contact avec l'administration et les représentants des travailleurs.