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Manque de moyens de collecte: Le ramassage des déchets ménagers pose problème

par H. Barti

Les travailleurs de la division de l'hygiène et de l'assainissement (DHA) de la commune d'Oran trouvent de plus en plus de difficultés à assurer la mission de collecte des ordures ménagères. Entre vingt et vingt-quatre bennes tasseuses se relayent pour garantir à la ville le minimum requis en matière de salubrité. «Avant-hier, vendredi, on a dû programmer entre cinq et six rotations pour chaque camion afin de venir à bout des déchets», nous confie le Dr Brekci, délégué de la DHA. Une sur-utilisation des véhicules qui explique, a-t-il souligné, la fréquence des pannes techniques à répétition, et qui diminue encore plus des performance de la flotte déjà vieillissante de la division.

 Il s'impose dès lors la question relative à la pièce de rechange. La DHA avait, pour rappel, bénéficié, il y a un mois et demi, d'une manne financière de près de 100 millions de dinars consacrée justement à la pièce de rechange. Un budget, a indiqué le Dr Brekci, qui a déjà été consommé presque totalement car destiné à pas moins de 420 véhicules au total. Un nombre qui englobe les véhicules légers et lourds de la DHA, mais aussi des 12 secteurs urbains de la ville, a-t-il dit. Le délégué de la DHA n'a pas manqué, par ailleurs, d'exprimer son incompréhension de voir sa division privée de l'aide reçue dernièrement par la direction de l'environnement, à la différence de l'EPIC Oran-Propreté à qui on a octroyé 5 bennes tasseuses sur les 10 réceptionnées, a-t-il indiqué.

 A noter qu'Oran produit quotidiennement près de 1.000 tonnes de déchets ménagers en période basse. En été, ce volume double carrément pour atteindre facilement les 2.000 tonnes. Selon les responsables du secteur, pour espérer assurer une collecte convenable de ces déchets, il faut disposer de 60 à 70 bennes tasseuses opérationnelles d'au moins 12 m3 chacune et bien évidemment le personnel qui va avec. Or, la DHA dispose aujourd'hui de 48 bennes tasseuses, dont à peine 25 sont en ce moment opérationnelles, le reste étant immobilisé pour réparation. La wilaya, pour sa part, intervient aussi par le biais de l'EPIC Oran-Propreté en mobilisant une quinzaine d'autres bennes tasseuses. Sachant qu'une benne tasseuse collecte en moyenne 3 à 5 tonnes par jour de déchets, il est donc évident qu'Oran est en situation de déficit en matière de moyens de collecte.

 Pour rappel, le 25 octobre dernier, l'entreprise publique de nettoiement «Oran-Propreté» avait reçu une sévère mise en garde de la part du wali d'Oran, en marge du briefing hebdomadaire des directeurs de l'exécutif. M. Sekrane avait carrément menacé cette entreprise de fermeture. «L'EPIC Oran-Propreté dispose de 13 camions dont 4 seulement fonctionnent. Si ça continue comme ça, je ferme cette entreprise», avait dit le premier responsable de l'exécutif, qui ne semblait pas satisfait des services qu'offre cette entreprise publique à caractère commercial créée en 2004 et qui assure la collecte des déchets ménagers au niveau de quelques quartiers d'Oran, à l'instar de la cité USTO relevant de la commune de Bir El-Djir, Haï Essabah, Es-Seddikia, entre autres.

 «Je ne conçois pas comment une ville comme Oran, avec plus d'un million d'habitants (population du grand groupement d'Oran), fonctionne avec une vingtaine de camions de collecte d'ordures. La commune d'Oran dispose de 90 camions dont 70 sont en panne pour défaut de maintenance. Le manque de moyens et le problème de maintenance sont des raisons inadmissibles. Deux tiers du parc roulant est en panne. Il faut redoubler d'efforts pour la gestion et la maintenance du parc roulant avant que les véhicules ne tombent en panne», avait-il insisté. M. Sekrane avait aussi exhorté les APC à faire appel aux micro-entreprises privées de nettoiement dirigées par les jeunes dans le cadre de la concession.

 Le wali a saisi cette occasion pour donner des instructions aux P/APC et aux chefs de daïra pour le curage régulier des avaloirs et des fosses, le nettoiement des accotements des voies et la réalisation d'autres avaloirs. «90% des inondations sont de notre faute et ont pour origine l'obstruction des avaloirs par les ordures, les sachets et les débris des matériaux de construction», avait-il souligné. M. Sekrane a aussi donné des instructions aux maîtres d'ouvrage, DLEP, DUC, Hydraulique, entre autres, pour exhorter les entreprises de réalisation notamment celles qui travaillent sur les réseaux éclairage, eau potable, assainissement, tramway... pour ramasser les surplus de terre après avoir creusé les tranchées.