Le manque de personnel au niveau des cantines scolaires constaté encore une fois, cette année, pénalise sensiblement la gestion et le fonctionnement normal au niveau de toutes les structures de restauration scolaire mis en service pour cette année.

 En effet, sur l'ensemble du personnel mobilisé pour la gestion des cantines, au nombre de 662 unités mises en service durant cette année scolaire au niveau de la wilaya de Sétif, 95 % sont des travailleurs recrutés dans le cadre du pré-emploi et du filet social, ne disposent d'aucune qualification ni d'aptitude dans le domaine n'ayant bénéficié d'aucune formation ni initiation en la matière. Du coup, la qualité du service et le niveau d'hygiène constatés demeurent bien en deçà des normes admises en la matière. Ce triste constat dressé par la commission de l'éducation, de la formation et de l'enseignement supérieur, à l'occasion de la dernière session d'APW, tonne comme une sorte d'alarme à l'adresse des autorités locales conviées à plus d'un titre de trouver les solutions idoines à cette problématique qui, au demeurant, menace de constituer un problème de santé publique dans la mesure où la question touche de manière directe la santé d'une frange juvénile estimée à quelque 110.700 âmes. Autre fait non moins inquiétant qu'on peut lire dans le rapport de ladite commission reste inexorablement l'insignifiance du nombre de personnel chargé de l'encadrement lequel se limite à 6 conseillers encadreurs mobilisés pour un total global de 662 cantines. Soit 110 cantines à la charge et sous la responsabilité de chaque encadreur alors que le taux national est fixé à 40 cantines pour chaque encadreur. Parallèlement, la mise hors usage pour cause de vétusté d'une grande partie du parc d'automobiles rend quasiment impossible l'accomplissement des rôles et missions des encadreurs-contrôleurs particulièrement dans une wilaya de la dimension de celle de Sétif qui compte 66 communes, situées pour la pluspart dans des zones enclavées. Autrement dit, on assiste à un cas de péréquation des responsabilités qui n'est pas à même d'assurer un système de contrôle au niveau des cantines susceptibles d'allier facteur de sécurité alimentaire et celui de gestion optimale et rationnelle des cantines. Devant le manque de qualification du personnel opérant au niveau des cantines scolaires, il y a lieu de noter l'autre élément non moins pesant. Il s'agit en fait de l'épineuse et problématique question d'approvisionnement en denrées alimentaires, laquelle concerne au plus haut degré l'approvisionnement en pain. Les fournisseurs ont tendance de plus en plus à fuir les cantines compte tenu des tracasseries et des complications greffant les modalités de paiement des factures inhérentes à leurs transactions avec les différents établissements scolaires. Cette réalité des faits fera dire à un membre de l'APW que l'important n'est pas dans la réalisation de nouvelles unités de restauration encore, précisera-t-il, «s'atteler à investir dans la ressource humaine devant gérer celles qui existent déjà».

 Pour rappel, le montant des aides accordées aux cantines scolaires par l'APW de Sétif pour cette année s'élève à 10 millions 700 mille DA.