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A défaut de taxi, un clandestin

par A. Mallem

Une vive tension règne au sein de la corporation des chauffeurs de taxis de Constantine. En effet, se sentant débordés par les fraudeurs, très actifs et dont le nombre ne cesse de se multiplier (on compte aujourd'hui plus de 300 à Constantine selon les chiffres avancés par des responsables), surtout sur les lignes sensibles comme celle de la nouvelle ville Ali Mendjeli, les «taxis jaunes» menacent de déclencher une journée de protestation pour amener les autorités concernées à lutter plus efficacement pour écarter de leur chemin ces clandestins qui leur «ôtent le pain de la bouche», selon leur propre expression.

 Dans ce cadre, une quinzaine de chauffeurs de taxis délégués par leurs collèges se sont présentés mercredi au siège du bureau de wilaya de l'UGCAA, pour informer de leur intention de déclencher, au courant de cette semaine même, un mouvement de protestation. Mais après de vives discussions entre les représentants du syndicat et les taxieurs en colère, la grogne à été désamorcée et les taxieurs ont été apparemment persuadés de l'inopportunité de l'action envisagée en acceptant de confier leur «cause» aux bons soins de l'union.

 Le représentant de cette organisation chargé du dossier d'organisation du transport urbain dans le chef-lieu de la wilaya, M. Abdallah Ghezghouz, nous a déclaré qu'il venait de prendre en charge cette revendication des taxieurs, en adressant une note dans ce sens au responsable de la sûreté de wilaya. Toutefois, ce syndicaliste ne manqua pas d'ajouter que le problème n'est pas du tout facile à résoudre dans les circonstances actuelles car, selon ses déclarations, «les fraudeurs bien connus et répertoriés par les services de la circulation routière qui leur ont confisqué les papiers de leurs véhicules. Malheureusement, le manque flagrant de place dans la fourrière municipale empêche leur neutralisation».

 Paradoxalement, cette montée au créneau des taxieurs réguliers est sévèrement critiquée par les citoyens usagers de la ligne Constantine-Ali Mendjeli qui se plaignent de trop nombreuses défaillances montrées par les taxieurs réguliers. «En plus du fait que le nombre de véhicules affectés à notre ligne est plus qu'insuffisant, le service de taxis est très mauvais à tous points de vue», ont déclaré des citoyens demeurant dans cette cité située à une bonne quinzaine de kilomètres du centre-ville de Constantine. A l'évidence, les usagers de cette ligne souffrent le martyre à cause du comportement des taxieurs qui, selon leurs dires, «arrêtent le service à partir de 17h en les laissant en rade, désemparés. Au contraire, les clandestins sont disponibles à toute heure de la journée ou de la nuit», précise-t-on. Cette situation a amené de nombreux usagers de la ligne que nous avons interrogés à nous dire que les taxis fraudeurs se révèlent d'un grand secours et constituent véritablement une bouée de sauvetage pour eux dans la mesure où ils comblent les défaillances du transport régulier.