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Sellal réunit les responsables de l’hydraulique : 48 directeurs au chevet de l’eau

par Ghania Oukazi

«Je ne veux pas qu’il y ait des problèmes, il faut que les Algériens aient de l’eau et puissent aller dans des plages propres. Je veux que tous les rejets d’eaux usées soient éliminés», a demandé le ministre des Ressources en eau à ses cadres en prévision de la saison estivale.

Ce sont les directeurs de l’hydraulique des 48 wilayas qui ont été réunis hier au siège de leur tutelle pour identifier les moyens et les méthodes d’assurer aux citoyens l’eau en qualité et en quantité notamment en prévision de la saison estivale. «Je ne veux pas qu’il y ait de problèmes, il faut à tout prix que l’eau soit de qualité, je ne veux pas qu’il y ait des maladies durant cet été, les premiers responsables, ce sont les directeurs de l’hydraulique des wilayas», leur a souligné le ministre. Abdelmalek Sellal estime que les quantités d’eau disponibles commencent à devenir importantes. Pour cette année, il est fait état de 4,2 milliards de m3 de réserves de barrages, soit 72% de remplissage. «Un niveau jamais atteint», dit le ministre qui ajoute que «les barrages de l’Ouest sont bien remplis, il suffit de bien les gérer». Autres données, 46% des communes sont gérées par l’ADE et les SPA, ce qui équivaut à 27 millions d’habitants. «Il faut mettre à niveau le reste des communes pour qu’elles soient elles aussi gérées de la même manière», recommande-t-il encore.

Pour cet été, il est prévu une dotation de 700.000 m3 à partir de 37 barrages. «Aucune région ne doit trouver aucun prétexte pour que les habitants manquent d’eau», affirme-t-il en notant que «je sais qu’il y a des problèmes de distribution d’eau mais ce n’est pas une question de moyens. Parce que si vous avez besoin de moyens supplémentaires, dites-le, on vous les donne. Je veux qu’il n’y ait aucun manque d’eau dans les plages. Ce n’est pas seulement un problème de l’ADE, mais de vous tous.»

Par son intervention détaillée, Terra Messaoud, le directeur de l’AEP, conforte le ministre dans ses propos. Au titre du développement des infrastructures, l’intervenant a en effet fait savoir que le pays possède actuellement 73 stations de traitement des eaux, 600.000 km de réseaux de distribution, 3.000 stations de pompage en plus de 4.500 forages. 20 systèmes de projets structurants ont été réalisés au courant de la dernière décennie. Le dessalement de l’eau de mer, qualifié de 2e axe stratégique «pour sécuriser les villes côtières en eau potable», se fait actuellement à travers 13 stations. «Celle de Aïn Témouchent sera opérationnelle fin août début septembre», dit Terra. Il fera savoir aussi que des programmes de réhabilitation des réseaux AEP ont été lancés dans plusieurs villes, «d’autres attendent le lancement des avis d’appels d’offres». Il estime qu’«avec ça, nous avons l’obligation d’améliorer la qualité de service».

Les mesures de renforcement à cet effet «notamment durant la saison estivale», entre autres la circulaire adressée aux walis, qui doivent instruire l’encadrement des services des eaux pour assurer «une gestion technique des ouvrages, pour détecter les fuites et les réparer de suite, établir des relations plus étroites avec Sonelgaz pour éviter les coupures». Et, en cas de difficultés, le ministre exige le recours à la distribution de l’eau par les citernes et aussi par les sachets. Le tout devra être mis en place en même temps que des équipes de nettoyage qui devront veiller «à la propreté des équipements et des lieux et à la désinfection des réservoirs en les équipant de javellisateurs. Ils doivent en même temps constituer des stocks de produits chimiques désinfectants.» Terra liera la réussite de ces programmes à la mobilisation de ressources humaines «compétentes et motivées». Pour lui, «quand les ingénieurs hydrauliciens voient de l’eau sur les trottoirs, ils doivent s’arrêter et chercher d’où elle vient. C’est une culture !» Il recommande par ailleurs que «des plannings de congé soient établis pour ne pas laisser les services vides durant l’été».

Le ministre acquiesce même s’il estime que «c’est difficile d’améliorer le service public quand les capacités humaines sont insuffisantes. Et ça demande de la formation. Mais c’est un problème de conscience professionnelle, il ne faut pas trouver d’excuse.» Il insistera sur l’alimentation en eau potable «des points les plus reculés du pays». Et, dira-t-il, «en cas de panne, on donnera de l’eau gratuitement aux citoyens, on distribuera des sachets». Il rappellera les problèmes qui se sont posés le jour de la coupe d’Algérie de football, «on avait ramené 17.000 sachets seulement, ça n’a pas suffi mais pour le match Algérie-Egypte, il y en avait 50.000». Pour pallier à tout problème en été, il recommande d’avoir toujours à portée de main des ensacheuses.