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Sahara Occidental: Le Conseil de sécurité demande la poursuite des négociations

par Mahrez Ilies

Encore une fois, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé jeudi de proroger d'un an le mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso). Un délai qui devrait permettre au Maroc et au Front Polisario de relancer les pourparlers pour mettre en oeuvre la principale recommandation de l'ONU pour régler démocratiquement ce conflit, un référendum à travers lequel le peuple sahraoui décidera librement de son avenir. Dans un communiqué de presse, le Conseil de sécurité de l'ONU souligne qu'en adoptant à l'unanimité de ses 15 membres la résolution 1871 (2009), il demande «aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis». Petite évolution sémantique dans le langage diplomatique, le Conseil de sécurité souligne que ces négociations entre le Maroc, puissance occupante, et le Front Polisario, qui lutte pour l'indépendance du territoire, doivent «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental». En outre, «le Conseil se félicite de ce que les parties aient accepté la proposition de l'envoyé personnel tendant à tenir des pourparlers informels, restreints dans la perspective d'une cinquième série de négociations», et rappelle qu'il «fait sienne la recommandation du secrétaire général selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d'un esprit de compromis afin de maintenir l'élan imprimé au processus de négociation». Interrompues au printemps 2008, les négociations maroco-sahraouies, tenues sous les auspices de l'ONU à Manhasset, près de New York, doivent reprendre, sans pour autant que les deux parties aient défini un agenda, ou une date butoir pour la reprise de ces négociations. Elles ont été interrompues après les déclarations de l'ex-envoyé personnel du SG de l'ONU, le diplomate néerlandais Peter van Valsum qui avait déclaré à la presse batave que le référendum d'autodétermination était impossible à tenir. Le nouvel envoyé personnel de M. Ban Ki-moon au Sahara Occidental est l'ex-diplomate américain, Christopher Ross, qui a déjà fait une tournée dans la région à la fin de 2008, pour avoir une idée des objectifs et de la vision des choses des parties au conflit, ainsi que les pays amis qui peuvent aider à provoquer un règlement pacifique de ce dossier, l'Algérie, l'Espagne et la France. Dans sa résolution 1871 de 2009, le Conseil de sécurité de l'ONU demande au Maroc et au Front Polisario «de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d'engager plus résolument des négociations de fond», ainsi que de «garantir l'application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007) et 1813 (2008) ainsi que le succès des négociations». Concernant le prochain round de négociation entre le Maroc et le Front Polisario, le rapport du secrétaire général de l'ONU recommande expressément qu'il faudrait «pour qu'un cinquième cycle de pourparlers aboutisse, procéder à des préparatifs minutieux». L'envoyé personnel de M. Ban Ki-moon a proposé aux parties qu'au moins une petite réunion préparatoire informelle soit organisée, et qu'elles ont acceptée. En outre, le secrétaire général de l'ONU recommande que le Conseil de sécurité demande à nouveau aux parties, le Maroc et le Front Polisario, «de négocier sans conditions préalables et de bonne foi et de faire preuve de volonté politique pour engager un débat de fond et assurer le succès des négociations». La question des droits de l'homme au Sahara Occidental a été également abordée par le rapport du SG, notamment la situation prévalant actuellement dans les territoires occupés par le Maroc. La reprise des pourparlers de Manhasset, ou dans un autre endroit, si elle a été évoquée et fortement recommandée par le Conseil de sécurité de l'ONU, ne semble pas, pour autant, être une priorité pour le Maroc, qui tente de faire perdurer ce conflit, sinon à le pousser vers l'impasse politique.