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Le désarroi des handicapés

par A. Mallem

Le désarroi des handicapés, toutes catégories confondues, s'est fait fortement entendre sur les ondes de la radio régionale, hier matin, à l'occasion du forum hebdomadaire, et ce à travers des interventions directes des concernés et de leurs représentants.

La loi de 2002, l'allocation mensuelle chétive qu'ils touchent, l'absence d'allocation chômage, l'emploi, l'aménagement des accès aux établissements publics, la ratification par le gouvernement des conventions internationales en faveur des handicapés, le manque de ressources financières dont souffrent les associations, l'accès au logement, l'emploi et la formation, etc., tous ces problèmes qui, d'après des intervenants, ajoutent à leur handicap ont été mis sur le tapis et débattus en présence des représentants de l'administration concernée, en l'occurrence la direction des affaires sociales (DAS).

Selon cette dernière, la wilaya de Constantine compte 7.426 handicapés, toutes catégories confondues, pour lesquels l'Etat a déboursé en 2008 la somme de 32 milliards et 600 millions de centimes en allocations et autres subventions. Mais cela ne semble pas impressionner la représentante du bureau de wilaya de l'association des non-voyants (3.600 membres au niveau de la wilaya) qui estime «que cela ne constitue, en somme, qu'une goutte dans un océan». Elle exposera longuement les problèmes de cette catégorie de citoyens «à besoins spécifiques» en ramenant leurs préoccupations essentielles actuellement à deux points: les dispositions de la loi du 14 mai 2002 qui classe le handicapé visuel parmi les malades chroniques et lui fait perdre le bénéfice d'un handicap à 100%.

«C'est un problème national, affirme-t-elle, et tous les handicapés visuels demandent la révision de cette loi comme ils demandent aussi que l'allocation mensuelle qui vient d'être portée, le mois passé, à 3.000 dinars, soit fixe et réglementée, devant compenser un handicap, la cécité, et non versée à titre d'indigence». Le handicapé ayant d'autres sources de revenus (emploi, filet social) perd le bénéfice de cette allocation. Aussi, les associations ont demandé que cette disposition soit abrogée et proposent une allocation chômage pour les handicapés qui n'ont pas trouvé d'emploi. Ces mêmes associations ont, par ailleurs, déploré que l'article 27 de cette même loi concernant la réservation de 1% des postes à pourvoir par les employeurs aux handicapés, soit rarement ou pas du tout appliqué, que les handicapés soient marginalisés en matière de formation et demandent l'ouverture de centres dans les wilayas. En matière d'aide, les associations ne possèdent pas de ressources financières et certaines d'entre elles ont souvent recours à des organismes étrangers pour solliciter le financement de projets au profit de leurs membres.

Dans son intervention, le représentant de la DAS a apporté quelques éclaircissements sur l'application des lois incriminées et révéla notamment le projet de construction d'un centre pour handicapés moteurs à la nouvelle ville Ali Mendjeli.

Il a expliqué la procédure d'octroi de logements au profit des handicapés en ajoutant que son organisme ne cesse d'intervenir auprès des chefs de daïra pour leur demander une prise en charge conséquente des handicapés dans l'étude de ce dossier délicat du logement. Et la conclusion se fait sur la nécessité de porter aide et assistance à cette catégorie de citoyens «à besoins spécifiques» tout en émettant le voeu que les décideurs et la société en général portent sur elle un regard responsable.