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Le Fatah et Hamas condamnés à s'entendre

par Kharroubi Habib

Le Fatah et Hamas ont annoncé le 26 février, à l'issue de la conférence interpalestinienne à laquelle ils ont pris part en Egypte, qu'ils ont convenu d'un commun accord d'aller à la constitution d'un gouvernement de consensus national qui devrait voir le jour avant la fin de ce mois de mars.

Dans la situation de catastrophe humanitaire dans laquelle se trouve la population de Ghaza suite à l'agression israélienne barbare, l'impasse où s'est enfermée la question palestinienne à cause des dissensions qui ont fait voler en éclats l'unité du mouvement national palestinien, la reprise du dialogue entre le Fatah et Hamas est à saluer comme un sursaut patriotique salutaire que tous les partisans et amis de la cause palestinienne doivent contribuer à raffermir en encourageant ses protagonistes à dépasser leurs divergences et surtout à ne pas suivre d'autres considérations que celles basées sur la sauvegarde des intérêts nationaux du peuple palestinien. S'ils ont présent dans leur démarche la primauté de ces intérêts nationaux palestiniens, le Fatah et Hamas doivent s'accepter en tant que factions aussi représentatives l'une que l'autre, ce qui leur fait obligation de s'entendre pour ressouder l'unité des Palestiniens.

C'est là un objectif que des forces étrangères s'ingénient à contrecarrer en posant des préalables au rapprochement des deux factions palestiniennes. Sous la forme de conditions auxquelles le Hamas est sommé de se plier, faute de quoi elles ont par avance déclaré qu'elles boycotteraient le gouvernement de consensus qui sera éventuellement formé par les Palestiniens.

Ce serait faire le jeu d'Israël et de ces forces étrangères si le Fatah et Mahmoud Abbas abondent dans le sens de leurs exigences. Pourquoi en effet il est exigé du Hamas qu'il reconnaisse l'existence de l'Etat d'Israël, qu'il renonce à la résistance armée contre l'occupation sioniste et qu'il accepte tous les accords passés entre l'Etat hébreu et l'Autorité palestinienne depuis les rencontres d'Oslo ?

Si c'est cela le préalable pour que ce mouvement soit reconnu comme un interlocuteur acceptable, pourquoi n'est-il pas posé concernant le gouvernement israélien que s'apprête à former Benyamin Netanyahu ? C'est une coalition de partis de droite et d'extrême droite qui va être aux commandes à Tel-Aviv, dont le ciment politique est justement que toutes les formations qui le composent s'opposent à l'existence d'un Etat palestinien, ne tiennent aucun compte des accords qui lui ont balisé le chemin et ne conçoivent d'autre politique à l'égard des Palestiniens que celle de la violence armée la plus criminelle en regard du droit international et des droits de l'homme.

Il n'est plus grande injustice que celle qui consiste pour «la communauté internationale» à ne stigmatiser que le côté palestinien et à trouver normal que «la démocratie israélienne» soit représentée par des formations telles le Likoud, Israël Bertanou, le Shass et autres partis religieux ultraorthodoxes.