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Incorrigibles socialistes espagnols !

par Rabah Toubal

La dernière sortie scandaleuse concernant le Sahara occidental, affichée par M. Pedro Sanchez, le chef socialiste du gouvernement espagnol, ne devrait guère étonner les observateurs avertis de l'évolution de la situation politique, économique et sociale en Espagne, qui n'a plus rien à voir avec les positions progressistes exprimées et défendues depuis la création du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) en 1879 et qui se définit comme «un parti politique espagnol de centre-gauche social-démocrate». L'histoire de ce parti est parsemée de reniements, de retournements, voire même de trahisons, qui l'ont largement discrédité et réduit à sa portion congrue, notamment depuis le départ de Felipe Gonzalez, qui a dirigé l'Espagne entre 1982 et 1996. En effet, en 1993, Felipe Gonzalez était au milieu de son quatrième mandat caractérisé par une grave crise politique, économique et sociale. La movida s'essoufflait visiblement. Malgré les années fastes, 1982-1992, où les fonds structurels et de cohésion de la CEE coulaient à flots sur ses nouveaux membres, de la rive Nord de la Méditerranée, comme l'Espagne et la Grèce, ainsi que le Portugal.

Pour sa part, l'Algérie voisine était confrontée à un terrorisme barbare, qui menaçait les fondements mêmes de l'Etat algérien. Chaque jour, la presse des pays voisins, de l'Ouest, de l'Est, du Nord et d'ailleurs, consacre ses «unes» aux massacres, qui avaient eu lieu dans différents quartiers, villages et villes algériens et annonce «la chute prochaine du régime algérien».Mais notre pays, grâce à la résistance héroïque de son peuple et de sa glorieuse Armée populaire, digne héritière de l'ALN, continue à honorer ses engagements de livraison, dans les délais convenus, de gaz, de pétrole et d'autres produits dérivés, à ses clients de la région et à travers le monde entier, dont l'Espagne, l'Italie, les Etats-Unis d'Amérique et la France étaient parmi les principaux.

Par ailleurs, après leur échec à Saint-Egidio, les partisans et artisans de ce processus, que le gouvernement algérien a rejeté «globalement et dans les détails», selon la formule historique de M. Ahmed Attaf, ancien MAE algérien, s'agitaient pour réunir «un 2ème Saint-Egidio», en Espagne, avec la bénédiction des autorités socialistes espagnoles, très actives au sein de l'Internationale socialiste, qui était ouvertement hostile au gouvernement algérien et soutenait puissamment le FFS, aidé par le quatuor Felipe Gonzalez, Président du gouvernement espagnol, Javier Solana, MAE, Josep Borell, ministre et Miguel Angel Moratinos, ancien ambassadeur au Maroc, DG Afrique et Maghreb, puis MAE et haut Représentant de l'UE.

Mais, ni la recrudescence des activités criminelles des terroristes armés, formés et soutenus financièrement par plusieurs pays, ni les incitations de l'OTAN aux populations algériennes à quitter leur pays pour déferler en masse sur les côtes espagnoles, où des infrastructures d'accueil avaient été érigées, n'avaient tenté les Algériens et Algériennes à fuir massivement leur pays, en quasi guerre civile, dans des embarcations de fortune, comme nos enfants, frères et sœurs le font aujourd'hui alors que notre pays jouit d'une stabilité et d'une sécurité que beaucoup de pays du Nord et du Sud nous envient. Ils étaient restés dignes et avaient stoïquement résisté aux offensives barbares et avaient battu les terroristes et leurs soutiens à l'intérieur et à l'extérieur du pays. En mai 1996, la page Felipe Gonzalez, et ses manœuvres au sein de l'Internationale socialiste, contre notre pays, qui lui avait pourtant offert l'asile politique, dans les années 1970, alors qu'il était opposant au régime du Général Franco, a été définitivement tournée, avec l'élection triomphale de José Maria Aznar, président du Parti populaire espagnol, qui, à l'instar des Forces armées espagnoles, classait le Maroc comme «la première menace pour l'Espagne, dans la région» et a entretenu, durant ses mandats, des relations difficiles avec la «dangereuse» monarchie alaouite. La récente position de Pedro Sanchez reflète amplement la duplicité et le jeu particulièrement trouble et malsain qui ont presque toujours été ceux des Socialistes espagnols, en particulier, et d'autres pays d'Europe occidentale, en général, vis-à-vis de notre pays, dont l'immense territoire et les richesses de son sous-sol, de sa zone économique exclusive marine et son espace ont toujours fait l'objet de convoitise de la part de ses voisins. Contrairement au Maroc, connu pour la vassalité de ses dirigeants envers l'Occident aujourd'hui dominé et mené par l'Amérique de Joe Biden, plus dominatrice et agressive que jamais, comme elle le fait contre la Russie et la Chine notamment. En tout état de cause, la courte visite officielle d'amitié et de réconciliation, que M. Pedro Sanchez a effectuée au Maroc, le 7 avril 2022 et l'accueil royal qui lui a été réservé à Rabat, au moment où le Parlement espagnol était réuni pour condamner avec une résolution, certes non contraignante pour le gouvernement, l'initiative de ce dernier sur le Sahara occidental et les propos* tenus hier par M. José Manuel Albares, chef de la diplomatie espagnole sur les déclarations concernant l'évolution des relations algéro-espagnoles, du Président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa dernière rencontre avec des représentants de médias algériens, vont certainement envenimer davantage les relations entre les deux pays voisins, déjà lourdement tendues et perturbées par la surenchère dangereuse du Président du gouvernement espagnol. Que cherchent les socialistes espagnols, qui, contrairement à leurs homologues portugais, à Timor Est, n'assument pas leur responsabilité historique en livrant le peuple sahraoui, pieds et poings liés à une monarchie absolue rétrograde et expansionniste, avec la complicité active de leurs alliés occidentaux et arabes ?