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Secteur minier: Des opportunités pour diversifier l'économie nationale

par El-Houari Dilmi

«L'importance stratégique de Gara Djebilet ne réside pas seulement dans le fait qu'il soit l'une des plus grandes réserves de fer au monde, mais aussi dans le fait qu'il constitue une pierre angulaire de la vision du président de la République pour construire une économie diversifiée et durable », a indiqué, hier mardi, Djamel Eddine Choutri, directeur de cabinet de la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Hydrocarbures et des Mines chargée des mines. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, Djamel Eddine Choutri a expliqué qu'«aujourd'hui, le projet est devenu une réalité et est entré dans la phase de réalisation et d'exploitation effective, avec des contours qui commencent à se dessiner sur le terrain, ouvrant ainsi de grandes perspectives et des opportunités supplémentaires pour diversifier les sources de l'économie nationale », a-t-il souligné. L'invité de la Radio a également indiqué que le secteur minier en Algérie « n'est plus une activité secondaire marginale de l'économie nationale, mais est devenu aujourd'hui l'un des piliers sur lesquels l'Etat compte pour se libérer progressivement de la dépendance aux hydrocarbures ». « Ceci grâce aux projets lancés permettant d'augmenter la contribution du secteur minier au PIB qui est actuellement de l'ordre de 1%, mais les prévisions indiquent une augmentation significative de ce taux dès l'achèvement des projets de Gara Djebilet, de phosphate dans certaines wilayas de l'Est, et de zinc et plomb à Béjaïa », a-t-il ajouté.

« Le projet Gara Djebilet, avec ses réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, est devenu un projet industriel intégré s'étendant sur trois wilayas du Sud-Ouest, à savoir Tindouf, Béchar et Naâma », a encore indiqué le chef de cabinet de la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Hydrocarbures et des Mines chargée des mines. Et d'ajouter : « la première unité de production et de traitement du minerai de fer devrait entrer en service au cours du premier trimestre de l'année 2026 à Tindouf, avec une capacité de production estimée à 4 millions de tonnes par an, ce qui permettra d'injecter la première quantité sur le marché national, ce qui ouvrira la voie à une réduction progressive des importations ». Ce processus sera renforcé par deux unités supplémentaires de production de fer dans les wilayas de Béchar et Naâma, dont la création est en cours en partenariat avec le groupe Tosyali et la société nationale de fer et d'acier ‘Ferial' », a encore expliqué l'hôte de la Radio.

« Après l'achèvement de l'unité de Béchar, une troisième unité industrielle sera lancée à Naâma pour la production de boulettes de fer, qui sont des matières semi-finies très demandées sur les marchés mondiaux, avec une capacité pouvant atteindre 6 millions de tonnes par an », a expliqué le même responsable, ajoutant que ce projet « attend l'approbation finale du Conseil des ministres et la mobilisation des financements nécessaires, que ce soit par des investissements directs ou dans le cadre d'un partenariat, en utilisant des technologies innovantes pour augmenter la valeur ajoutée ».

Une nouvelle dynamique pour le développement local

« L'Algérie a réussi à surmonter les défis techniques complexes auxquels le projet a été confronté, notamment en réduisant la teneur en phosphore du minerai de fer extrait de 0,8% à 0,2%, ouvrant ainsi la voie à une utilisation normale du fer local dans les industries nationales », a indiqué Djamel Eddine Choutri, précisant que « l'impact du projet ne se limite pas à l'industrie, mais contribue également à créer un nouvel environnement et une nouvelle dynamique sociale et économique dans des régions qui étaient considérées comme presque isolées jusqu'à récemment ». « On s'attend à créer 250 postes de travail directs à Tindouf entre la mine et l'unité industrielle, et 800 postes de travail directs à Béchar lors de l'ouverture de la deuxième unité industrielle, en plus d'un grand nombre de postes de sous-traitance et de services d'accompagnement tels que le transport et l'émergence d'entreprises de sous-traitance », a encore expliqué l'invité de la Radio.

Concernant le transport, Choutri a affirmé que le projet de ligne ferroviaire reliant Gara Djebilet à Béchar - dont la réalisation est achevée - entrera officiellement en service au début de l'année 2026 conformément aux engagements annoncés par le président de la République, ce qui contribuera également au soutien du développement local dans ces wilayas. Le même responsable a également indiqué que le projet de Gara Djebilet « peut être considéré comme étant parfaitement à son époque en raison de l'augmentation des besoins actuels des usines de fer, estimés à 10 millions de tonnes par an, et qui sont susceptibles d'augmenter avec l'expansion des complexes de Bellara à Jijel et de Bethioua à Oran ». En ce qui concerne l'investissement, « 135 millions de dinars ont été injectés pour équiper la mine et l'unité de production à Tindouf, en plus d'un investissement massif estimé à 800 millions de dollars pour la réalisation de l'unité de Béchar pour la production de concentré de minerai de fer en partenariat avec Tosyali et Ferial », a-t-il conclu.