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Ghaza: Le génocide du peuple palestinien se poursuit

par Mohamed Mehdi

Samedi 686e jour de l'agression sioniste contre la population civile de Ghaza et plus de 5 mois (174 jours) de siège total de l'enclave, l'armée génocidaire d'Israël poursuit ses massacres contre les femmes, les enfants, et les personnes à la recherche d'aides alimentaires.

Le rapport statistique publié, hier, par le ministère de la Santé, fait état de 403 victimes lors des précédentes 24h (vendredi), dont 61 martyrs et 308 blessés transférés vers les hôpitaux de Ghaza, portant à 62.622 martyrs et 157.973 blessés, le nombre total de victimes Palestiniennes depuis le 7 octobre 2023.

Concernant le nombre global des martyrs, le ministère de la Santé précise que «298 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulatives, dont les données ont été complétées et approuvées par la commission judiciaire de suivi du dossier des signalements et des personnes disparues». Quant au bilan des victimes depuis la reprise des bombardements, le 18 mars 2025, il passe à 10.778 martyrs et 45.632 blessés. En outre, l'armée d'occupation et les agents de la fondation américaine «GHF» ont tué 16 Palestiniens et blessé 111 autres dans les «centres d'aide» israélo-américains, durant les précédentes 24 heures, portant le nombre total des victimes parmi les demandeurs d'aide alimentaire à 2.076 martyrs et 15.308 blessés.

Par ailleurs, le ministère fait état du décès de 8 personnes affamées, dont 2 enfants, portant le nombre total de victimes de la famine et de la malnutrition, imposée par Israël et soutenue par les Etats-Unis, à 281 martyrs, dont 114 enfants.

Abu Salmiya : «320.000 enfants souffrant de malnutrition sévère»

Le directeur du complexe médical Al-Shifa à Ghaza, le Dr Mohammed Abu Salmiya, a déclaré, hier, à Al Jazeera qu'environ «320.000 enfants souffrent de malnutrition sévère», ajoutant que «tous les blessés hospitalisés souffrent aussi de malnutrition, qui est actuellement un problème majeur dans la bande de Ghaza, et ses répercussions prendront beaucoup de temps à être traitées».

Toujours sur Al Jazeera, le directeur de l'hôpital pédiatrique du complexe médical Nasser a déclaré de son côté que «la faim et la malnutrition sont plus graves chez les enfants que chez les adultes», car elle «affaiblit leur système immunitaire», des conséquences dont ils «souffriront toute leur vie».

En plus de 120 enfants, actuellement à l'hôpital pédiatrique, touchés de plein fouet par la famine, l'intervenant explique que « des dizaines de milliers d'enfants dans les camps de personnes déplacées souffrent de malnutrition » et qu'il faudra pas moins de «10 hôpitaux pour traiter ces cas».

Quant au directeur général du ministère de la Santé, Mounir al-Barsh, il a déclaré à Al Jazeera n'avoir constaté «aucune action internationale sur le terrain après la déclaration de la famine à Ghaza», appelant à une «action internationale à la hauteur de la catastrophe», tout en exprimant sa surprise du silence mondial «face à la décision d'Israël d'occuper une zone touchée par la famine». Mounir al-Barsh a appelé à l'ouverture de «couloirs de sécurité pour acheminer les médicaments contre les maladies chroniques», et à l'intervention d'équipes médicales internationales pour soutenir les professionnels de la santé dans la bande de Ghaza. «Nous avons besoin d'usines de dessalement pour traiter la salinité de l'eau», a-t-il également réclamé.

Save the Children : Deir el-Balah sera «plongée dans la famine»

Pour sa part, le responsable de l'information chez Save the Children, Dan Stewart, a déclaré hier depuis Ghaza, qu'il n'y a «aucun dirigeant mondial» qui n'ait été averti de la perspective d'une famine à Ghaza, avant que le système de classification IPC de l'ONU ne le constate officiellement.

«Vous pouvez constater l'impact dans nos cliniques nutritionnelles, où chaque banc, chaque pièce est bondé de mères et de bébés maigres venus se faire soigner», a déclaré M. Stewart à Al Jazeera depuis Deir el-Balah. «Nos équipes affirment également que, malheureusement, tous ces enfants ne réagissent plus au traitement en raison des conditions déplorables qui règnent à l'extérieur des cliniques, ce qui est de plus en plus déchirant pour nos équipes». M. Stewart a ajouté que Deir el-Balah devrait être «plongée dans la famine» dans les semaines à venir, à moins que la situation ne change. «Mais dans nos cliniques nutritionnelles, actuellement, bien plus de la moitié des femmes enceintes et des nouvelles mères souffrent de malnutrition», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il s'agit là de la «conséquence inévitable de mois sans nourriture».

Lazzarini : Israël doit cesser de nier la famine qu'il a créée à Ghaza

«Il est temps que le gouvernement israélien cesse de nier la famine qu'il a créée à Ghaza» a déclaré, samedi sur X, Philippe Lazzarini, le commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), en partageant le message du chef de l'aide humanitaire de l'ONU, Tom Fletcher, sur la déclaration, par l'IPC, de la Famine à Ghaza.

«Veuillez lire le rapport de l'IPC, du début à la fin. Lisez-le avec tristesse et colère. Non pas en mots et en chiffres, mais en noms et en vies. Soyez assurés qu'il s'agit d'un témoignage irréfutable. C'est la famine de Ghaza (…) que nous aurions pu éviter, si on nous l'avait permis. Pourtant, la nourriture s'accumule aux frontières à cause des obstructions systématiques d'Israël», affirme Fletcher dans sa déclaration publiée vendredi.

«C'est une famine contre laquelle nous avons mis en garde à plusieurs reprises. Mais que les médias internationaux n'ont pas été autorisés à couvrir. À témoigner. C'est une famine (…) surveillée par des drones et la technologie militaire la plus avancée de l'histoire» (…) «causée par la cruauté, justifiée par la vengeance», «ouvertement promue par certains dirigeants israéliens», «favorisée par l'indifférence et entretenue par la complicité», ajoute encore Tom Fletcher. «Ma demande, mon appel, mon exigence au Premier ministre Netanyahou et à tous ceux qui peuvent le joindre : Assez. Cessez-le-feu. Ouvrez tous les points de passage, au nord et au sud. Laissez entrer la nourriture et les autres fournitures, sans entrave et à l'échelle requise. Cessez les représailles. Il est trop tard pour beaucoup trop de gens. Mais pas pour tous à Ghaza. Ça suffit. Pour l'humanité, laissez-nous entrer », conclut Tom Fletcher.