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![]() ![]() ![]() Distribution de l'aide humanitaire: Pressions pour imposer le plan américain
par Mohamed Mehdi ![]()
Samedi, 582e jour de
l'agression sioniste et 70e jour de blocus humanitaire total, l'armée sioniste
poursuit ses massacres contre la population civile de Ghaza.
Le nouveau bilan statistique quotidien du ministère palestinien de la Santé de l'enclave, publié hier, indique que le nombre de victimes de la barbarie israélienne durant les précédentes 24h (vendredi) est passé à 23 martyrs et 124 blessés, portant le nombre global des victimes depuis le 7 octobre 2023 à 52.810 martyrs et 119.473 blessés. Le rapport quotidien précise aussi que depuis la reprise des bombardements, le 18 mars dernier, le nombre de victimes s'est élevé à 2.701 martyrs et 7.432 blessés. Hier, depuis l'aube jusqu'à 14h (localement), les bombardements israéliens ont fait 13 martyrs et des dizaines de blessés dans diverses zones de la bande de Ghaza. Un martyr et plusieurs blessés, dont des femmes et des enfants, ont été victimes d'un bombardement israélien à Khan Younes. Des sources locales citées par Al Jazeera ont rapporté le martyr d'une femme et d'autres personnes blessées dans une attaque aérienne visant un hospice caritatif à l'est de Khan Younes. A Beit Lahia, un enfant est décédé des suites de ses blessures subies suite à un bombardement ciblant une maison deux jours plus tôt. L'attaque a fait deux autres martyrs, son père et sa sœur. Hamas : Le plan américain «conforme à la vision israélienne» Commentant le projet américain de distribution de l'aide humanitaire à Ghaza, annoncé par Trump comme gage de «bonne volonté» avant sa tournée dans plusieurs pays du Golfe, Bassem Naim, un responsable du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) a estimé que la démarche est identique à celle envisagée par l'occupation qui consiste en une militarisation de la distribution de l'aide, en obligeant l'ensemble de la population de l'enclave à se concentrer dans une zone encerclée par les troupes sionistes. Pour Bassem Naim, le plan américain proposé pour la distribution de l'aide à Ghaza n'est pas loin de la vision israélienne de «militarisation de l'aide», a rapporté vendredi Al Jazeera. Naim a également mis en garde des parties locales appelées à «sécuriser la distribution» de «devenir des outils dans les plans de l'occupation», affirmant que ces plans «échoueront, comme ce fut le cas avec la plate-forme marine construite par les États-Unis l'année dernière sur la côte de Ghaza sous prétexte d'apporter de l'aide». Pressions US sur les agences de l'ONU pour soutenir le projet controversé L'entourage de Trump a lancé un «ultimatum à l'ONU» concernant le plan d'aide à Ghaza, menaçant de «réduire les financements si les agences ne soutiennent pas le projet controversé», a rapporté le Financial Times FT) dans son édition de vendredi. Citant des sources proches du dossier, FT écrit que «l'entourage de Donald Trump a menacé l'ONU et d'autres organisations humanitaires internationales de réduire leurs financements et d'autres sanctions si elles ne soutiennent pas un nouveau plan d'aide américain pour Ghaza». Le journal fait état d'avertissements lancés par Steve Witkoff, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, «lors d'une réunion privée avec les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU mercredi à New York, tandis que son assistant Aryeh Lightstone a rencontré des responsables de l'ONU à Genève jeudi». «Les menaces les plus importantes visaient le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), les principaux fournisseurs d'aide à Ghaza», ajoute le quotidien économique et financier britannique. «Le PAM a été informé que les États-Unis, son principal donateur, couperaient le financement qui représente actuellement environ 40 % de son budget, une mesure qui mettrait en péril les programmes dans des zones de conflit comme le Soudan et le Bangladesh», écrit FT. Citant une source «au courant des délibérations du PAM», FT affirme que la directrice de l'agence, Cindy McCain, «est restée « ferme »». «C'était un non catégorique [de sa part] », a déclaré la source. Par ailleurs, l'UNRWA a été menacée de se voir retirer l'immunité dont bénéficie l'agence aux États-Unis, ce qui l'»exposerait potentiellement» à des «poursuites judiciaires suite aux allégations selon lesquelles certains de ses employés de Ghaza auraient joué un rôle dans l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023", ajoute le journal. L'UNOPS, le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets de l'organisation mondiale, a été menacé à son tour de «gel de son financement». « Nous subissons une forte pression ( ) et des menaces sérieuses de couper les vivres [si nous ne participons pas] », rapporte encore FT citant un haut responsable de l'ONU. |
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