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![]() ![]() ![]() Mortalité chez les femmes due aux maladies cardiaques: Des cardiologues tirent la sonnette d'alarme
par M. Aziza ![]() Les maladies
cardiovasculaires ne sont pas l'apanage des hommes. Les spécialistes de la
santé ont constaté qu'il y a de plus en plus de femmes victimes d'infarctus du
myocarde. D'ailleurs, les maladies cardiovasculaires sont la première
cause de mortalité chez la femme dans le monde et en Algérie. C'est ce qui a été débattu dans la soirée de vendredi dernier par d'éminents cardiologues nationaux et internationaux au» Women's Heart Forum (WHF)», qui s'est tenu à l'hôtel Holiday Inn, à Alger. Une rencontre consacrée à la santé et les maladies spécifiques à la femme, organisée par les laboratoires El Kendi. Les cardiologues réunis ont mis l'accent sur la nécessité de combattre «les fausses idées» et de sensibiliser les femmes et les professionnels de la santé, du médecin généraliste au spécialiste, sur la nécessité de diagnostiquer précocement les maladies cardiovasculaires chez les femmes. L'idéal étant de renforcer la prévention primaire pour éviter la survenue du risque ou de la maladie. Le Pr Saliha Bouhachi, chef de service cardiologie au CHU de Blida a expliqué que tout le monde pensait que les femmes sont protégées par leurs hormones, notamment par leurs œstrogènes jusqu'à la ménopause. Mais des études européennes et américaines ont démontré dernièrement que de plus en plus de femmes jeunes sont sujettes à des maladies cardiovasculaires et mouraient suite à ces pathologies. Ces études ont pu identifier, après des analyses approfondies, des facteurs spécifiques au sexe féminin jeune. Parmi ces facteurs à l'origine des maladies cardiovasculaires chez les femmes les grossesses compliquées, notamment avec de l'hypertension artérielle gravidique, le diabète gestationnel et les fausses couches. Et certaines fluctuations hormonales que vit la femme jeune (la puberté précoce) et (les ménopauses précoces) ainsi que la consommation notamment de contraceptifs, «surtout si la contraception est associée au tabac». Ainsi que d'autres maladies telles que l'endométriose, la polykystose ovarienne qui induit un diabète ou une résistance à l'insuline. Sans parler du stress mental intense. L'intervenante a tiré la sonnette d'alarme en affirmant que tout le monde doit prendre conscience que ce soit les généralistes, les cardiologues ou les internistes de la gravité des choses. Mais, ils doivent surtout connaitre les facteurs de risques spécifiques à la femme. Elle a signalé que la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires est plus importante chez les femmes que les hommes. Le Pr a affirmé que les femmes hypertendues et diabétiques doivent être évaluées par rapport au risque après 10 ans d'évènements cardiovasculaires. Précisant que malheureusement, les scores qu'on utilise actuellement ont été réalisés sur des corps d'hommes. Il a été constaté que ces scores sous-estiment le risque cardiovasculaire chez la femme. Elle a ainsi plaidé pour le reclassement de la femme dans le vrai risque cardiovasculaire. Le Pr Bouhachi a appelé à promouvoir des études épidémiologiques algériennes pour connaitre le vrai profil épidémiologique algérien de nos femmes et mettre à jour ces scores européens et américains et avoir surtout un score algérien adapté à la femme algérienne. Le Pr Amellal Ziari Djazia a plaidé pour le renforcement du dépistage précisant que les femmes ont tendance à négliger leur bien-être et leur santé. Et d'affirmer qu'il faut donner beaucoup d'importance aux facteurs de risques cardiovasculaires spécifiques aux femmes pour améliorer le diagnostic, le dépistage et prévoir le traitement adéquat. Soulignant que le cœur de la femme est anatomiquement plus petit que celui de l'homme et les artères sont beaucoup plus fines que celles des hommes ce qui les expose à un risque de complications et de mortalité plus important. |
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