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Une médiation algérienne au Yémen ?

par M. Aziza

L'Iran s'est dit favorable à un dialogue politique au Yémen, réunissant les différentes sensibilités politiques et différents courants, hormis les groupes terroristes. Les Iraniens sont pour une solution politique, à travers une médiation d'une tierce partie, à condition qu'elle soit neutre. Mais Téhéran appelle, avant tout, à «une cessation immédiate de toutes les agressions militaires et frappes aériennes contre le Yémen et son peuple pour que le dialogue soit efficace».

C'est ce qu'a affirmé, hier, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mortaza Sarmadi, lors d'une conférence de presse, tenue au siège de l'ambassade de la République islamique d'Iran en Algérie. Le responsable iranien, porteur d'un message «spécial» du président iranien, Hassan Rohani, à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, a précisé que sa visite permettra d'aborder le développement des relations bilatérales qui sont déjà «excellentes» entre les deux pays et d'apporter certains éclaircissements sur la position de l'Iran par rapport à ce qui se passe au Yémen. Il souligne, dans ce sens, qu'il n'y a aucune entrave, ni problème qui empêchent l'Iran d'engager un dialogue avec l'Arabie Saoudite. Mais pour le conférencier, les frappes de la coalition arabe conduite par l'Arabie Saoudite doivent cesser, «car le dialogue dans ces conditions ne peut pas être fructueux».

L'Iran veut-il une médiation algérienne pour une sortie de crise au Yémen ? Le vice-ministre iranien affirme que l'Iran soutient les efforts de tous les pays amis, y compris l'Algérie, en faveur du rétablissement de la paix au Yémen. Le responsable iranien a nié l'implication directe de son pays dans le conflit yéménite et a réfuté catégoriquement les accusations de soutien direct de son pays aux insurgés houtis. «On a soutenu le peuple houti, car l'Iran a toujours soutenu les revendications populaires partout dans le monde», a-t-il dit.

En ce qui concerne le malaise arabe par rapport à l'influence de l'Iran chiite et le supposé problème entre les sunnites et chiites, le vice-ministre iranien a affirmé que cette image de l'«Iranphobia» a été alimentée par Israël. Et de préciser que certains pays ayant échoué dans leur politique et stratégie en alimentant des groupes radicaux, qui les menacent aujourd'hui, justifient leur échec par le soi-disant problème entre les sunnites et chiites.

A propos des avancées réalisées dans le dossier du nucléaire iranien, Mortaza Sarmadi a affirmé que l'accord-cadre signé à Lausanne entre l'Iran et les 5+1 reflète la nouvelle vision du nouveau gouvernement iranien, «une vision qui repose sur le principe gagnant-gagnant». Il a expliqué que la priorité principale du gouvernement iranien était de préserver le programme nucléaire industriel de A à Z. Et c'est sur cette base «qu'on est arrivés à se mettre d'accord». Il poursuit en affirmant que la partie iranienne a fait quelques concessions sur quelques points qui ne sont pas inscrits dans les priorités du gouvernement iranien pour le moment. Bien qu'il s'agisse d'un accord-cadre, le responsable iranien a qualifié cette démarche « de grande réussite » pour les Iraniens, en attendant, bien évidemment, la mouture finale de cet accord. Il précise, dans ce sens, que certains détails de l'accord ne sont pas encore abordés, mais, dit-il, «il y a une intention pour que les choses avancent bien».