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Alger : «Barakat» manifeste à la place Audin

par M. Aziza

Des dizaines de manifestants du mouvement Barakat se sont rassemblés, jeudi dernier, devant la faculté centrale de la place Audin à Alger pour exiger le changement du système. Bien que la mobilisation était moindre par rapport aux précédents sit-in, la voix des manifestants résonnait bien fort. Des jeunes scandaient « Non au quatrième mandat» et «Le peuple veut le changement du système». Le drapeau algérien sur les épaules, les jeunes chantaient en cœur «l'Algérie libre et démocratique». A noter que les membres de Barakat, essentiellement des jeunes, ont résumé tout le malaise politique vécu depuis la maladie du président de la République en citant les «dérapages» de Abdelemalek Sellal, le retour d'Ahmed Ouyahia, le clan de Oujda, le frère du président, la corruption et la police politique. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Le FLN au Musée» et «Le peuple est la source de tout pouvoir». Les membres de Barakat n'ont pas oublié non plus la visite de John Kerry prévue en pleine campagne électorale écrivant sur une grande pancarte «la visite de Kerry est un soutien au quatrième mandat et un avertissement au général Toufik ».

Mustapha Benfodil, membre de Barakat, a affirmé que la prochaine action devrait se tenir la semaine prochaine devant le siège de la Sonatrach. D'ailleurs, même Chakib Khelil a eu droit à un slogan que répétaient les manifestants avec un air de chanson orientale «Ya lil, ya lil, où est Chakib Khalil». Barakat compte poursuivre son «combat pour dire la vérité» et pour «l'après 17 avril», a affirmé Benfodil en évoquant la possibilité d'organiser des conférences-débats notamment sur la constitution.

Les manifestants ont en outre insisté sur le fait que Barakat est un groupe issu de la société algérienne et ne veut pas de chef ou de leader qui parle en son nom. A noter que les chefs de file connus du mouvement étaient cette fois absents, dont Amira Bouraoui et Ghoul Hafnaoui.

Les manifestants se sont dispersés dans le calme sous les yeux des policiers qui les avaient cantonnés ans un carré bien limité.