Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La scène politique nationale s'est animée?

par Bachir Ben Nadji

La scène politique nationale vient de s'animer en cette mi-mars 2014 où l'ambiance est aux élections présidentielles, et uniquement à ça chez tous les Algériens adultes, qu'ils soient politisés ou pas, qu'ils soient militants de partis ou sans. Et il n'y a pas que les Algériens d'ici et d'ailleurs qui lorgnent du côté des élections, il y a, je dirais, le monde entier, nos amis, nos ennemis et le reste qui nous observent tous pour voir ce que donnera ce round de la démocratie.

La scène s'est animée, oui et elle va même s'enflammer avant le 17 avril, jour « J » pour les urnes qui nous donneront le nouveau Président de la République algérienne. Va-t-elle s'enflammer pour nous donner le nouveau visage de l'Algérie nouvelle, c'est ce qu'on souhaite, et là nous dirons pourvu qu'elle s'enflamme pour un départ de renouveau pour l'ensemble des algériens.

La scène politique s'est animée avec la décision et le choix de la Cour constitutionnelle des six candidats qui ont eu leur quitus, au regard des conditions édictées par la Loi organique et des dossiers qu'ils ont présentés pour prétendre à occuper le Palais d'El Mouradia, pour gérer le destin de l'Algérie et des algériens et les représenter devant le monde entier. Etre Président de la République algérienne démocratique et populaire, la RADP, n'est pas chose facile, n'est pas chose aisée, et il faut que l'homme ou la femme que l'urne choisira, au premier ou au second tour, le soit réellement et le mérite.

Oui la scène politique nationale s'est enflammée en cette mi-mars 2014 avec les anti-quatrième mandat du Président Bouteflika, avec le mouvement « barakat » (barakat quoi, barakat qui), avec l'alliance des partis, d'obédiences diverses, appelant au boycott des élections présidentielles, avec la position sans ambiguïté de partis préférant tel candidat par rapport à d'autres, avec les partis et parties défendant les élections et refusant le boycott, avec et avec et avec?

La scène politique s'est animée avec le retour de Si Ahmed (M. Ouyahia) aux affaires et sa nomination en tant que ministre d'Etat et directeur de cabinet de la Présidence de la République, avec la nomination de M. Abdelaziz Belkhadem en tant que ministre d'Etat, conseiller du Président de la République.

Il y a eu beaucoup d'évènements qui ont marqué cette mi-mars pour que la scène politique s'anime, tels la levée de boucliers contre une phrase de M. Sellal dans une discussion en « Off » mais devenue en « On » par la faute d'une perche de microphone qui s'est retrouvée au mauvais moment et au mauvais endroit. Et là, le professionnalisme de la presse en a pris un bon?coup, même s'il faut ou ne faut pas prendre la chose du mauvais côté, peut être, et la mettre sur le compte de la jeune expérience de la presse audiovisuelle privée et des aléas du direct qui peut nous « offrir » des surprises, parfois bonnes, parfois mauvaises.

Il y a eu, juste avant le lancement de la campagne électorale, la lettre de l'ancien président de la République, M. Liamine Zeroual, qui n'a rien dit ou presque depuis son retrait du devant de la scène politique et durant ces dernières années, mais dont le courrier a fait l'objet de mille et une interprétations et de mille et une lectures, chacun l'a ramené à son propre camp et contre l'autre camp, alors que l'ancien chef d'Etat a été, à mon sens, explicite, disant ce qu'il a voulu dire en toute liberté, mais ne s'opposant ni à X ni à Y comme il l'a toujours été, égal à lui-même, ne préférant l'un contre les autres ou les autres contre l'un (ça c'est ma lecture et la mienne en toute conscience). Et que l'ancien Président de la République m'en excuse, au cas où ma lecture soit à côté parce que je ne prends le parti de personne, hormis celui de ma plume au service de mon pays et des lecteurs qui trouvent un malin plaisir à lire mes chroniques.

Il y a eu juste après la lettre de Liamine Zeroual, celle du Président Abdelaziz Bouteflika, Président de la République en exercice, et là on ne peut être plus clair, c'est le candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain qui s'est adressé aux algériens, à tous les algériens, là ou ils se trouvent, et aussi à l'opinion nationale, pour dire ce que tout candidat à dire à son peuple, aux électeurs et à ceux qui auront à faire le choix devant l'urne. Le Président Bouteflika visait dans sa lettre l'opinion internationale aussi afin qu'elle sache que l'homme est toujours debout, en dépit de tout et de tout ce qui s'est passé depuis le mois d'avril 2013 et la maladie, et quoi qu'on eut dit, qui ne l'a pas éloigné des affaires et de la gestion de la République, puisque jusqu'à aujourd'hui, il n'a délégué aucun de ses pouvoirs à aucune autre personnalité ou responsable, qu'il a durant cette année entière pris des décisions au service de la République, nommés des responsables, et, et, et, et? Au contraire, il a chargé des responsables à effectuer des missions à l'étranger et à représenter l'Algérie et le Président de la République, il a veillé aux différentes missions du gouvernement et de sa composante au service de l'Algérie, et là je dirais, malgré ce qui aurait été dit, jamais failli à sa propre mission de premier magistrat.

L'actualité politique nationale n'a pas été avare en évènements en Algérie, en ce premier trimestre et dans ce climat pré-électoral. Plusieurs personnalités politiques y sont intervenues en donnant leurs avis, pour ou contre telle ou telle situation, ou telle ou telle politique, comme ce fut le cas récent de Mouloud Hamrouche, de Bouguerra Soltani sur certains titres de la presse nationale, comme il y a eu des experts et des politologues qui se sont prononcés sur certaines situations dont les élections présidentielles, et chacun y est allé de son analyse de la politique nationale. Des personnalités de cette envergure ont leurs propres visions de la chose politique, et ces visions ont leurs poids et peuvent servir ceux qui en ont besoin, tant nationaux ou étrangers, chercheurs ou universitaires.

L'actualité nationale en dehors de la politique a été également bien fournie en évènements sportifs, économiques et autres. Il y a eu entre autres le Tour d'Algérie qui est une assez belle affiche pour le tourisme et la découverte pour beaucoup d'étrangers, comme il y a eu le Salon de l'automobile avec ses belles voitures et ses rabais qu'ont proposé les concessionnaires présents pour appâter le plus grand nombre de clients qui ont fui les quatre roues en 2013, selon les chiffres officiels des ventes communiqués par ces mêmes concessionnaires et que les analystes ont mis sur le compte de l'achat de logements avec le nouveau programme de l'AADL.

Il y a eu aussi ces dernières semaines, la clôture du programme 2001 de l'AADL au grand soulagement des souscripteurs qui ont eu le courage d'attendre près de 13 ans pour recevoir leurs clés de logements, comme il y a eu les vacances scolaires et universitaires, ce qui permettra aux enfants, écoliers, collégiens et lycéens et aux jeunes étudiants algériens de profiter de quelques jours de repos et de répit des tableaux des classes et amphithéâtres et des grèves des enseignants qui ont empoisonnés les parents.

En ce mois de mars, il y a eu l'avènement du printemps, belle saison de la verdure, des fleurs, des roses, des herbes folles, du gazouillement des oiseaux, de l'abondance du ruissellement des eaux des oueds et des sources, et c'est ce printemps que les algériens attendent de leur futur, des années qui viennent et qui interviendront au-delà du 17 avril prochain, au-delà des élections présidentielles qui, au cas ou il n'y aura pas de deuxième tour, leur ramèneront leur Président de la République qui les amènera et le pays avec, vers de nouveaux horizons de développement, vers de beaux jours ou ils pourront envisager un meilleur avenir. Oui, un avenir meilleur par rapport à celui que leur promettent ceux qui ont ramenés l'hiver, une saison sombre, au Monde Arabe en disant à leurs peuple que c'est ça le printemps arabe, et qui a en réalité tout détruit, qui a entrainé mort et désolation. Prenons conscience, nous algériens de ne pas tomber dans le panneau et du piège du changement auquel nous aspirons pour nous retrouver dans celui de l'instabilité et de la haine. Je pense qu'il est temps de nous réveiller pour réaliser notre propre printemps, celui d'un changement positif qui ne peut qu'asseoir ce que nos martyrs ont envisagé pour le pays et son peuple et pour renforcer notre position dans la région sur tous les plans. A bon entendeur salut !