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BOUMERDES: Les bénéficiaires des aides à la reconstruction rejetés par les programmes de logements

par O. M.



Au lendemain du séisme du 21 mai 2003, l'Etat dans un souci d'aider les sinistrés, a initié un classement allant du «vert 1» au «rouge 5», sur la base de l'évaluation des dégâts occasionnés aux bâtisses.

Ainsi plus de 100.000 habitations furent diagnostiquées par les agents et experts du CTC, venus des 4 coins du pays pour prêter main fortes aux techniciens locaux.

Les décisions du Contrôle technique de la construction, si dans un premier temps étaient accueillis favorablement, du fait qu'elles permettaient de réhabiliter l'habitation grâce à l'aide de l'Etat, la suite va engendrer des regrets car les bénéficiaires classés «vert 2», recevaient une aide variant entre 50 et 200.000 DA, selon les dégâts recensés et se sont retrouvés éjectés, de tout programme de logement. L'espoir est revenu, lorsque le Premier ministre Abdelmalek Sellal a promis aux représentants de la société civile, présents dans la salle des conférences, la levée de cette entrave pénalisante du fichier national d'aide au logement «les citoyens qui avaient bénéficié de décisions «vert 2», en 2003 ouvriront droit aux programmes de logements, l'entrave est levée.»

Mais voilà que, depuis un mois, les bénéficiaires de ces décisions n'ont rien reçu de rassurant de la part de l'Administration, surtout ceux qui ont vu leurs noms «sautés» des listes AADL. Et qui se sont vu signifier à travers Internet, «a bénéficié d'aide au logement».

Au service Logement des 9 daïras de la wilaya, on assure qu'aucune correspondance relative à ce sujet n'est disponible, replongeant les quelque 40.000 bénéficiaires des décisions «vert 2», dans le flou total, eux qui espéraient un repêchage à l'AADL, au LSP ou encore postuler pour un logement social. Ayant pris conscience, un peu tard, que cette aide qui les pénalisera dans la quête d'un logement, des citoyens de Beni Amrane, Bordj Menaiel ou Zemmouri, ont essayé de rembourser cette aide qui, en fin de compte, n'a servi à rien, selon beaucoup de sinistrés, mais les services de la Caisse nationale du logement (CNL) ne possédant aucune instruction, nous dit-on sur place, refusaient leur requête.

Le même cauchemar est vécu 10 ans après par les «Orange 3» qui avaient touché une aide variant entre 250 et 400.000 DA et ceux dont la bâtisse fut classée ?orange4'qui ont reçu entre 600 et 700.000 DA. Enfin, les habitations classée ?rouge5'ont été démolies à la charge des services publics. D'ailleurs beaucoup d'APC, avoue un élu lors de la dernière de l'APW, se retrouvent confrontées à cette situation pour lancer les programmes d'habitat rural, car les postulants, partageant la maison familiale, figurent sur le fichier de la CNL, mais l'espoir reste réel pour la majorité.