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« La différence
entre la démocratie et la dictature est qu'en dictature la personnalité «
désignée » à être élue est connue d'avance. »
Les informations se suivent et se ressemblent. Souvenons nous, après la mort du défunt président Houari Boumédienne en 1978, il y avait beaucoup de questions et beaucoup d'inquiétude sur l'avenir de l'Algérie. Puis jaillit feu Chadli Bendjedid, à l'époque un inconnu du peuple algérien, comme fut d'ailleurs Boumédienne, après son coup d'Etat de juin 1965 sur feu Benbella, le «chouchou» du peuple. Mais l'Algérie va bien. Les années Chadli étaient merveilleuses, sur le plan interne, jusqu'au crash pétrolier de 1986. L'Algérie va bien, tant que son pétrole coule à flot et son cours est élevé. L'état du pays, sa stabilité ou non, n'a jamais dépendu des hommes, compétents ou non, mais du cours du pétrole. L'Algérie, ce n'est un secret pour personne, est un pays archaïquement rentier. Le pouvoir trouve son compte, mais aussi toutes les composantes du peuple, sans exception, qui ont appris à vivre des subventions et des transferts sociaux, sous différentes formes, mais qui ne savent plus et ne veulent plus vraiment travailler. Mais sinon, l'Algérie va bien. Il n'y a aucun processus de modernisation, comme on essaye de nous le faire comprendre, mais bien un processus d'appropriation, de dilapidation et de gabegie. Çà a commencé par le souhait d'enrichissement aux dépends du pays. Mais l'Algérie va bien. Avoir l'immunité diplomatique, la double nationalité et une résidence à l'étranger pour beaucoup de « décideurs » sont des avantages appréciables pour les déplacements en dehors de DZ, l'ouverture des comptes bancaires, la création de sociétés offshore et écrans, pour la protection juridique de leurs droits par les pays dont ils sont détenteurs de leurs passeports. Mais l'Algérie va bien. Ils ont créé ou pris des participations dans des sociétés écrans, des banques, des filiales d'entreprises publiques, des représentations, des sociétés mixtes, dans les pays d'Europe et d'Amérique, particulièrement en Suisse, en France, au Luxembourg, au Canada, aux Emirats, à Chypre, à Gibraltar, aux îles britanniques, dans l'Etat de Delaware, aux USA. Mais l'Algérie va bien. Personne ne pensait que ces entités, ainsi constituées, allaient avoir un rôle aussi ruineux pour l'économie réelle du pays. La tache sera, si elle est menée avec la volonté politique de remettre le pays sur les rails de la modernité, de longue haleine. A condition que la société algérienne elle-même se mettra au diapason en commençant par la refondation du système scolaire, par l'acceptation d'une identité nationale, basée sur une culture plurielle et multilinguiste. L'Algérie ira bien. Dans un pays, comme l'Algérie, ou tout est géré, construit et exploité par des entreprises étrangères, l'Etat a mal de ces querelles byzantines, par soif de pouvoir, de ces réformes répétitives et sans consistance. Le pays n'avance pas et ne se développe guère. Il faut changer toutes les élites, militaires et civiles, partisanes et administratives. Adapter les comportements négatifs et malsains. Mais l'Algérie va bien. Légitimité, crédibilité, compétence, intégrité et vertu .Ce sont des qualités qui sont totalement absentes ou tellement rares dans « l'establishment » algérien, qui foule obstinément les sentiers du passé, mais l'Algérie va bien. Le pays vit au rythme des affaires de corruption. Celle-ci maintient en grande partie le pays dans le sous-développement. Les compétences nationales sont marginalisées. Mais l'Algérie va bien. L'image de marque de l'Algérie toute entière a été atteinte, mais elle va bien. Absence de bonne gouvernance et inexistence de gestion, défaillance et archaïsme du système bancaire algérien, mais l'Algérie va bien. On pourri la vie et on brise les carrières de beaucoup d'honnêtes et compétents cadres algériens, en ne laissant aucune chance aux enfants intègres de ce pays pour s'épanouir et pour l'aider à sortir du sous-développement. Mais l'Algérie va bien. Les données géostratégiques dans notre région ont changé et ce n'est pas dans l'avantage de notre pays. Mais l'Algérie va bien. L'histoire nous apprend qu'en 1956 au congrès de la Soummam, l'Algérie en guerre avait adoptée une plateforme moderniste et futuriste d'un Etat algérien fort, social et juste. L'Algérie allé devenir bien. Que serait-elle devenue l'Algérie en 1962, si les Historiques Amirouche, Benmhidi, Benboulaid, Didouche, Si el Haoues et Zighout, et les autres sont resté vivants? L'Algérie ne va pas bien. L'histoire des Etats-Unis nous apprend que depuis les années 1960 à ce jour, comment ce pays a imposé au reste du monde l'alternative entre une guerre tout azimut en Grand Orient, une crise financière planétaire couplée à une crise alimentaire. Mais sans paix ni développement durables. Les exemples ne manquent pas. La guerre au Viêtnam et la première crise pétrolière mondiale de 1973. Çà a scellée définitivement la division du monde arabe en deux clans, pro et anti américains. Mais l'Algérie allait bien. L'application de la nouvelle doctrine néolibérale dans les années 1980, dont nous subissons jusqu'aujourd'hui les conséquences catastrophiques pour le monde entier. La « survenue » planifiée de la deuxième crise pétrolière de 1986, en connivence avec le Royaume wahhabite, en représailles contre l'Union Soviétique pour son invasion de l'Afghanistan en 1979. Les effets collatéraux sur d'autres pays, exportateurs de pétrole en particulier, ont eu des conséquences tellement fâcheuses sur tous les plans de la vie de leurs citoyens, que jusqu' aujourd'hui, ces pays subissent ses retombées, à l'instar de l'Algérie qui s'est réveillée un certain 05 Octobre 1988 avec une gueule de bois. A ce jour. L'Algérie ne va pas bien du tout. Pour dire que solidarité arabe ou musulmane n'est que chimère et mythe quand c'est l'Oncle SAM qui ordonne à ses pions. Il est temps que l'Algérie apprenne à méditer ses quelques exemples de l'histoire récente des relations internationales. La principale cible de la politique militariste et belliqueuse de l'administration américaine durant la période de 1980 à 1988, était l'Union Soviétique ou l'Empire de Satan, comme aimait à l'appeler Ronald Reagan continuât à trébucher jusqu'à tomber et ne plus exister sur le plan politique, juridique et économique : elle se désintégrât en 1991 pour faire à place à 15 Etats indépendants, mais avec des cadeaux empoisonnés sous forme de conflits nationaux à l'intérieur de leur nouvelles frontières étatiques. Autre exemple à méditer pour l'Algérie si elle veut aller bien. Aujourd'hui, en Sibérie et dans les îles Sakhaline les Top Five des compagnies occidentales pétrolières font leurs juteuses affaires avec la bénédiction de la Russie. Un inventaire non exhaustif de l'économie de demain, c'est-à-dire aujourd'hui, nous impose d'anticiper les risques et de les prévenir, le rythme des échanges mondiaux devrait connaître une redéfinition fulgurante, puisqu'on assiste à une crise systémique, liée aux fondamentaux des échanges économiques mondiaux. Les pays les plus touchés seront les pays monoexpotateurs et les pays rentiers, comme l'Algérie. Sinon tout va bien. Les risques sont multiples. Sur un marché tendu, la baisse vertigineuse des cours du pétrole constitue une menace pour tous les pays exportateurs d'or noir. Des déséquilibres s'annoncent aussi dans le commerce mondial. Reste à savoir si les pays émergents et les pays exportateurs d'hydrocarbures, principaux détenteurs de bons du trésor américain, seront disposés à financer le gigantesque déficit courant des Etats-Unis et renfloués les caisses vides des banques occidentales. L'endettement public et privé est considérable dans la plus part des pays de l'OCDE. Ployant sous leurs dettes, les consommateurs opteront pour la prudence et tiendront les cordons de leur bourse bien serrés. Après le « printemps arabe », l'hiver économique occidental sera long, très long. Mais l'Algérie va bien. Une perception pragmatique et réaliste des enjeux internationaux, tant du côté russe que du côté américain a permis à la Russie de revenir en force sur la scène internationale en jouant un rôle plus déterminant dans les tentatives de médiation dans les conflits complexes, comme les dossiers moyens orientaux. Aujourd'hui, la stratégie russe, telle qu'elle a été conçue, ne peut s'appréhender sans concevoir l'importance grandissante du secteur énergétique en termes économiques et politiques. Mais l'Algérie va bien. Les institutions algériennes sont pérennes. L'époque actuelle devrait donné au visage officiel de la face cachée du pouvoir obscur et ténébreux une image transparente, claire comme de l'eau de roche et blanche comme neige. Mais l'Algérie va bien. Mais un «bien» mal acquis, n'en profite jamais. * Universitaire , Spécialiste en aéronautique & sécurité aérienne , Expert en global risk management , Conseiller supérieur en management et en communication |
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