K.Mohamed, 30 ans, était accusé d'avoir assassiné son père, K.Abdelkader, 69 ans, d'une manière sauvage, et il venait d'être déclaré non coupable par le tribunal criminel après que le procureur général eut requis la peine capitale. Les faits de cette affaire remontent à l'été de l'année dernière quand l'accusé s'est dirigé vers la brigade de gendarmerie de la ville de Damous, dans la wilaya de Tipaza, pour déclarer avoir découvert son père sauvagement assassiné près de sa demeure. Au cours de sa déposition, le fils affirma avoir découvert le corps de son père près d'une cabane dans laquelle il demeurait, à environ 30 m de son domicile. Le vieil homme avait les mains et les pieds attachés avec du caoutchouc et la bouche bâillonnée. Il portait aussi des traces de brûlures sur tout le corps, témoignage poignant de ce qu'il avait subi comme torture et, pour couronner le tout, il avait la gorge tranchée d'une oreille à une autre.

 Il déclara en outre que toute la famille se trouvait chez son oncle pour assister au mariage d'un de ses fils. Au sujet de son retour, il affirma qu'il était retourné chez lui pour prendre quelques affaires que sa femme lui avait demandées et que c'est ainsi qu'il avait fait sa macabre découverte, après qu'il eut trouvé la serrure de la maison cassée et les lieux complètement chamboulés. Aussitôt, les gendarmes entamèrent leur enquête et entendirent près de 40 témoins qui rapportèrent les rapports tendus entre le père et le fils ainsi que le reste de la famille et surtout avec sa femme qui avait d'ailleurs abandonné le domicile conjugal près de 20 jours avant le crime car son mari voulait lui soutirer sa retraite.

 Après un réquisitoire très sévère, le procureur général demanda au tribunal de condamner l'accusé à la peine capitale pour parricide, aggravé par la préméditation et la torture. Le tribunal déclara l'accusé non coupable des charges retenues contre lui et prononça un non-lieu.