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Chaos à la FAO

par Ali Brahimi

Plus d'un milliard d'êtres humains, notamment les démunis, se trouvent sous le seuil de l'indigence alimentaire. Selon des estimations fondées, chaque six secondes un enfant meurt de malnutrition à travers le monde, surtout dans les pays subsahariens d'Afrique en proie à d'autres fléaux.

Le Directeur de la FAO, d'origine africaine, avait décidé la veille de la réunion des membres de la dite organisation dont le siége est à Rome, d'entreprendre une grève de la? faim durant deux jours, et ce, par solidarité avec les dizaines de milliers d'êtres humains mourants de famine chaque jour à travers le monde. Vu l'embonpoint, dudit Directeur, il ne risque nullement une carence d'ordre nutritionnel. En revanche, au cours de ces 48 heures de grève, entamée en la deuxième décade de ce mois de novembre, plus de 28000 enfants dans les cinq continents ne sont plus de ce monde. A cause de la Faim ! Et à d'autres fléaux liés touchants leurs parents les transmettant, d'une manière ou d'une autre, à leurs proches.

 Ainsi, se sentir vraiment concerné par les malheurs alimentaires que subissent des centaines de millions d'êtres humains, le mieux à faire serait de démissionner pour l'honneur de la mission dont on à la charge, et ce, pour d'une part, montrer avec force sa désapprobation à l'encontre du mépris des pays riches vis-à-vis de la pauvreté dans le monde et, d'autre part, pour être en diapason avec sa conscience et ses convictions. Et, donc, de s'éloigner de toutes les hypocrisies de plus en plus sournoises et envahissantes en notre temps, ou l'insensibilité envers les malheurs d'autrui est chose normale, ne menant qu'aux dégoûts et au chaos !

 

LE CHAOS EST ISSU DES DUPLICITÉS DE CERCLES D'INTERETS AUX ANTIPODES DES INTENTIONS ET ACTES PHILANTROPIQUES.

Dans l'un de nos précédents articles, intitulé «La Mondialisation des Etats désunis», paru au Quotidien d'Oran du 12 juin 2008, nous avions écrit dans le chapitre ?La FAO du chaos alimentaire' ce qui suit :

 «Le Président sénégalais qui est d'âge de sagesse avérée, a proposé carrément la liquidation de la FAO devenue évanescente et la remplacer par le PAM - Programme Alimentaire Mondiale -, ou le FIDA - Fond International de Développement Agricole -, autres appendices Onusiens non moins ambigus en terme d'impacts sur la sécurité alimentaire mondiale. Il juge que cet organisme - La FAO - ne joue aucun rôle déterminant sur la scène internationale, encore moins au profit des démunis, en terme d'organisation de leur agriculture et de leur alimentation. La première attribution - l'Agriculture en termes de produits agricoles de base et leurs prix -relève désormais de L'OMC - Organisation Mondiale du Commerce - jugée plus stratégique avec d'autres segmentations liés ; tandis que l'alimentation, elle dépend des fluctuations du climat mais aussi parfois créées en terme de protectionnisme lié au profit et du?marché avec tous ses excès. C'est ainsi !

 Demander à la FAO d'intercéder auprès de ces cercles d'intérêts ou le sens humanitaire importe peu, c'est vraiment de la niaiserie pure. A coté de la plaque ! Dans le même sens, le Président Sénégalais avait déjà, merveilleusement, posé une réflexion pénétrante, à l'occasion de la clôture du sommet du G8-Nepad, le 8 juin de l'année dernière - 1987 - . Celle-ci est : Nous ne savons rien de la destination de ces 60 milliards de dollars octroyés par le G8, pour lutter contre les pandémies, encore moins sur combien d'années ils seraient éligibles. Il avait raison, du simple fait que cette question demeure encore posée à ce jour. Ces milliards ont du prendre la voie, tout à fait contraire, à celle de la bataille contre les épidémies !

 La FAO avait demandé 30 milliards de dollars pour pallier au plus urgent, en terme de besoins alimentaires pour des dizaines de millions de gens menacés de famine totale. Elle a engrangé, parait-il, que 10 milliards de dollars. En promesse ! Ce qui correspond au 1/ 3 du montant sollicité. Donc, ou les estimations de la FAO ont été gonflées, ou bien alors les pays donateurs lésinent et peut-être, qui sait, remettraient en cause même leur engagement. Cela est déjà arrivé. Sans gêne ! Donc, dans les deux cas, M. Abdoulaye à toujours raison. C'est vraiment le Chaos !» Fin de citation.

 En milieu de la semaine d'avant celle-ci, la réunion de la FAO qui habituellement se déroulait, dans la plupart des cas, en présence des Présidents du G8 - aujourd'hui élargis à ceux du G20 - s'était déroulée sans leur participation. Seul le chef du Gouvernement italien avait assisté en tant que pays hôte. Le Guide de la Libye et Président actuel de l'Unité Africaine, comme à son habitude «dérangeante», a fustigé les pays développés quant à leur mépris, voire leur égoïsme, devant la Faim des démunis à travers le monde et particulièrement en Afrique ; alors qu'ils vivent dans l'opulence et l'arrogance grâce aux ressources agricoles , qu'ils monopolisent à leur guise par différentes manières et d'outils marchands, et énergétiques notamment les hydrocarbures qu'ils acquièrent à bon prix voire presque pour rien, et ce, même s'ils atteignent les 100 dollars US/baril.

 D'après des sources statistiques éprouvées, 5% seulement du volume des richesses exploitées et largement fructifiées, au niveau mondial, par les consortiums liés aux pays riches sont, soi-disant, restituées sous formes « d'aides étatiques » pour lutter contre les pandémies, au soutien pour le développement de l'agriculture de subsistance dans les zones arides, et à l'alimentation des peuples démunis. Une goutte d'eau dans un océan de misères !



DES PEUPLES MEURENT DE FAIM ALORS QUE D'AUTRES VIVENT DANS L'OPULENCE, LA BONNE SANTE ET DE LA CORPULENCE.

Annuellement, plus de 50 millions d'enfants meurent d'inanition à travers le monde. D'autres centaines de millions grandissent rachitiques, et sont atteints de divers fléaux handicapants dont l'incapacité morale et physique de faire quoi que ce soit. Une misère paroxysmique ! Malgré que pour certains d'entre eux, ils vivent dans des milieux naturels riches en possibilités agricoles. Malheureusement, la non bonne gouvernance, les guerres, les mouvements de populations désespérées?, font accentuer leurs sous-exploitations voire leur abandon au profit des? Chinois entre autres. En effet, la faim découle de la perte de l'espoir ! Celui-ci est suscité par de la bonne gouvernance ou la compréhension, la tolérance, la justice sociale, au sein du groupe, intergroupes, société, font Loi et Raison de vivre.

 Ainsi, le développement des valeurs nourricières de l'âme avant le corps, il se charpente autour de l'Equité et de l'Ethique. Deux termes se ressemblant tellement ! Les pays qui les ont adopté, après des efforts et de lourds sacrifices en tous genres, et élevé en tant que vertus qu'ils respectent scrupuleusement au même titre sinon plus que le monétaire et autres aurifères, ont été amplement récompensés en retour. Toutefois, la véritable aisance, c'est de se sentir proche de ses semblables, quel que soit leur niveau social, culturel et, surtout, de ne pas avoir l'impression qu'on est la cause des malheurs des gens. D'autre part, avoir le sentiment d'être délaissé et déclassé ça peut tuer non pas de faim, mais de mépris et d'étouffement socioculturel. Une bonne santé, elle est certes physique mais qu'elle est beaucoup plus d'ordre moral. Cela peut s'apparenter à de jolis mots mais pourtant ils ont fait les grandes nations, ce genre de bonnes paroles, lorsqu'ils ressortent des tréfonds de l'âme des élites dirigeantes. Pour ainsi dire, la corpulence est d'abord celle de l'âme. Par conséquent, les véritables révolutions humaines aussi bien violentes, car souvent menées par des illuminés, que pacifiques puisque conduites par des gens sensés, engendrent indéniablement le bien-être et le progrès, et non le mal-être et la régression. Les avancées technologiques, liées à l'exploitation des ressources végétales et animales, censées assurer le bonheur humain sans discrimination ni frontières entre les peuples, n'arrivent pas cependant à réaliser ces bonnes intentions et, à partir de la, de ne pas pouvoir assôirent une « coexistence alimentaire » à l'échelle mondiale. A ce train, l'avenir des démunis serait bien sombre !



L'AVENIR APPARTIENDRA AUX POPULATIONS QUI PRODUISENT BEAUCOUP DE MATIERES AGRICOLES, S'ALIMENTENT SAINEMENT ET VIVENT INTELLIGEMMENT.

En d'autres termes, produisent abondamment les produits de base dits nobles, dont notamment les céréales, et, surtout, qu'elles adoptent une alimentation variée, saine et riche en fibres et nutriments essentiels. Sans lourdeurs ! Par conséquent, l'important ne se trouve pas dans le quantitatif mais bel et bien dans le qualitatif.

 Dans mon patelin, comme pour d'autres régions du pays d'ailleurs, des centaines de mille de jeunes se nourrissent dans des échoppes à ciel ouvert ou l'on prépare des casse-croûtes à base de pain, et de quelques pois chiches bouillis au? bicarbonate, et beaucoup de Harissa. Un mélange de tous les risques voire de drogue alimentaire d'autant plus que cet «encas » ne coûte pas plus de 15 DA !

 En effet, le piment appartient à la famille botanique que celle du tabac - les solanées - produisant un état euphorisant et « apaisant ». Mais, également, une habitude tenace voire d'accoutumance aux multiples effets psychiques, imprévisibles, et surtout psychosomatiques dont les ulcères stomacaux. Un système alimentaire de tous les dangers, d'autant plus que les changements des habitudes culinaires évoluent rapidement, dans ce sens, et vont s'accélérer dans l'avenir. Les maladies gastriques d'origine alimentaire également. Dont les Carcinomes. Que Dieu nous en protégent !

 Il serait utile d'ajouter qu'il y a des peuples en face à des mirages, de tous ordres, à l'image de celui miroité par un haut dirigeant de la FAO lors de sa visite en 1987 dans notre pays nous garantissant, au pied levé et estomac rempli du succulent méchoui de Djelfa, l'autosuffisance alimentaire aux horizons? 2012.Un leurre en plus ! Alors que d'autres pays ils font, par le travail au quotidien, des miracles en tous genres, dont culinaires, et dans les autres domaines de la vie, notamment celui des sports de masse, synonymes de bien-être et sérénité collective, conjugués à de la bonne alimentation. Peu, mais saine.

 Enfin, que les pouvoirs publics chargés de planifier et d'améliorer les productions agricoles et, particulièrement, ceux liés à l'éducation civique dans tous ses volets religieux et sanitaires, notamment agroalimentaires, imaginent pertinemment et courageusement les voies et moyens pour y parvenir à cet état d'esprit de frugalités et de discipline collective caractérisant les grands peuples ainsi prémunis de la dépendance alimentaire corollaire à la perte de la Dignité !!



N.B. Anciennement, des troubadours sillonnaient les marchés hebdomadaires de l'ensemble du Maghreb. Parmi leurs incantations, il existe une méritant d'être citée. Elle stipule : «Anouaril'koum Ezenba? ouin-yenba?» : Je vous montrerais là où se vend l'élixir de l'amour. Alors que d'autres versions disent qu'il s'agirait de celui d'une plante hallucinogène et?nutritionnelle ! Les deux derniers matchs Algérie/Egypte, c'est un peu ça. Le pouvoir Egyptien a reçu, à cette occasion, du pain béni offert par des? Algériens lui permettant de mobiliser des jeunes masses populaires, hallucinés et en mal d'inspiration, autour des prochaines élections présidentielles «familiales» en Egypte. Et nous ??