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dernièrement, la Banque africaine de développement a alerté sur le fléau de la
corruption qui fait perdre à l'Afrique 25% de son Pib, compromettant ainsi les
perspectives de croissance du continent. De son côté, l'Office des Nations
unies contre la drogue et le crime (Onudc) a révélé
que pas moins de 1.000 milliards de dollars Us sont versés en pots-de vin dans
le monde et 2.600 mds Us sont détournés.
Il est certain que l'Afrique n'est pas en reste et que les chiffres sont tout aussi importants sinon plus en Europe et aux Amériques avec des techniques bien plus perfectionnées. Se souvenir du « Marocgate », en 2022, qui avait éclaboussé le Parlement européen et d'un ex-Président français, « porteur de valises » pleines de billets de banque, « cadeau » d'un autre État, afin qu'il réussisse sa campagne électorale. Toutes ces alertes ne sont pas nouvelles, puisque depuis déjà des décennies et des décennies, le crime économique et financier qu'est la corruption fait des ravages allant même crescendo, les techniques s'améliorant avec la montée en puissance des Tic. Les mafias traditionnelles, Camorra, Cosa nostra, Yakuza, Mandregha et autres, se sont trouvées rapidement, largement dépassées, la corruption s'étant « démocratisée » (sic !), « institutionnalisée » (re-sic !) même dans certains pays et en certains moments (on en sait quelque chose !), allant jusqu'à atteindre les couches populaires de la société. Une corruption « touche-à-tout » ! On ne « graisse plus la patte », on ne se contente plus au passage de plonger un « doigt dans le miel ». Le Bakchich, le Pourboire, Ettakrimate ? Dépassés, oubliés, enfoncés ! L'Algérie ne sort pas indemne de ce maelström (note : Feu M-S Benyahia, alors ministre des Finances, avait avancé le chiffre de plus de 2.000 « milliardaires » nouveaux et un journal avait fourni, en 1978, le chiffre de 3.550. Alors, incompréhensible en période de « socialisme » ! Et pourtant. Par ailleurs, en 2022, on estimait que le montant de l'argent se trouvant à l'étranger, détourné par les « oligarques » nationaux et que doit récupérer l'Algérie, s'élevait à 4,5 milliards d'euros.) . La mémoire populaire s'en souvient encore. Et le traumatisme perdure, transmis par les anciens et par la rumeur publique, toujours incontrôlable. Pire encore, durant le années 90, un ex-ministre du Plan et ex-Premier ministre avait dit, le 20 mars 1990, en conférence publique que 20% étaient détournés des marchés contractés avec l'extérieur d'où environ 26 milliards de dollars US, se basant sur des propos d'un autre Premier ministre, plus prudent et moins engagé, qui avait parlé de « surcoût des importations». Une «accusation» qui avait fait grand bruit avec des conséquences politiques désastreuses, catastrophiques, les oppositions politiques radicales de l'époque ayant enfourché laffaire pour se poser en redresseurs de torts. Par ailleurs, l'opinion publique s'était emparée du chiffre « magique » pour dénommer certains quartiers résidentiels, et ce jusqu'à ce jour, de « cités des 26 milliards ». Appellation désormais déposée ! Trois décennies plus loin, et malgré bien des réglementations et des organismes de lutte contre le « Mal », ailleurs et chez nous, on a l'impression que les gens ne retiennent pas les leçons, aussi sévères soient-elles. Et, chaque jour, des mé-faits , plus que graves sont rapportés. Contaminant, parfois, certaines institutions, parfois devant être les plus respectées et les plus respectables. Obligeant les pouvoirs publics à multiplier les barrages, les textes et les actions de contrôle et de sanctions. On a eu, ainsi, jusqu'ici, contaminées, à peu près toutes les corporations professionnelles. Certains de leurs membres se sont rapidement assagis et sont rentrés dans les rangs, mais d'autres sont toujours à le recherche de voies et moyens moins dangereux pour elles, afin d'échapper à la loi. Des formes allant des plus complexes aux plus naïves. Mais, globalement, le mal est toujours là. Tout dernièrement, chez nous, le pompon a été décroché par un Pr de médecine, chirurgien de son état, svp !qui s'est fait alpagué en flagrant délit de réception d'un pot-de vin, suite à une plainte déposée par une personne. Cette dernière avait dénoncé le médecin auprès de la gendarmerie, photos des billets à l'appui, pour avoir exigé une somme d'argent en échange d'un acte médical. Incroyable, mais malheureusement bien vrai. Jean Daniel, le journaliste français d'origine blidéenne, très proche de notre pays, écrivait à propos de l'Algérie, lors de la « Décennie rouge »: « Lorsqu'on atteint le fond des fonds, on ne peut que remonter ». Contre le terrorisme ? On a réussi. Contre le Covid ? On a réussi...Toujours au prix fort, bien sûr. Mais, en matière de corruption, on semble creuser encore ! |
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