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![]() ![]() ![]() Quand l'Algérie a envahi la France (et distribué des dattes sur les Champs-Élysées)
par Salah Lakoues ![]() Un jour pas comme
les autres, dans une France un peu déboussolée par ses élections, ses débats
télévisés éternels et ses stocks de camembert en déclin, un événement inattendu
bouleversa l'Hexagone: l'Algérie avait décidé...
d'envahir la France.
Mais attention, pas une invasion façon guerres napoléoniennes ou superproductions hollywoodiennes. Non. Une invasion douce, parfumée à la fleur d'oranger, menée par des brigades de sourires, de dattes DegletNour' et d'oranges juteuses de Ghardaïa. Le grand débarquement sur les Champs-Élysées C'est un matin d'avril que des centaines de bus peints en vert et blanc déboulèrent sur Paris, précédés de dromadaires solennels et de joueurs de bendir. Au lieu des chars, c'étaient des camions-citernes d'agneau aux pruneaux et de chorba fumante qui ouvrirent la marche. Les Champs-Élysées furent rapidement transformés en un immense marché populaire, où les Parisiens, d'abord méfiants, vinrent goûter la harira' en râlant poliment: « C'est un peu épicé, non ? » « C'est le goût de la liberté, madame, » répondit un vieux moudjahid en distribuant des makrout'. Discours historique d'Ahmed Ben Bella Au sommet de l'Arc de Triomphe, coiffé d'un chèche et armé... d'un micro, Ahmed Ben Bella, revenu d'on ne sait trop où, s'adressa à la foule française rassemblée : « Françaises, Français ! N'ayez pas peur. Nous ne sommes pas venus vous punir, mais vous libérer. Comme je l'ai fait à Monte Cassino en 1945. Sauf que cette fois, j'ai ramené le thé à la menthe. » Un million de personnes l'applaudirent, les larmes aux yeux. Certains criaient : « Vive Ben Bella! » « Vive la République couscoussière ! » Un nettoyage en douceur Les forces d'occupation algériennes, dirigées par une unité spéciale nommée Brigade des Cousins', se mirent rapidement à l'œuvre. Elles commencèrent par pacifier les quartiers où sévissaient de dangereux individus : Sarkozy, caché dans un placard de Neuilly ; Marine Le Pen, réfugiée dans une fromagerie normande ; Fillon, en fuite à Londres avec deux costumes et un ticket restaurant. Le général commandant la brigade déclara calmement : « Pas de torture, promis. Juste des auditions autour d'un bon tajine et, si besoin, quelques coups de nara (babouche) pour les plus récalcitrants. » Paris libérée, Paris parfumée La France, désormais baptisée République démocratique et sociale du Nord Maghreb, retrouva sa joie de vivre. Les mairies servaient de cafés maures, les jardins publics résonnaient de musique chaâbi, et les préfectures se mettaient à l'heure du couscous du vendredi. Même les plus sceptiques se laissèrent convaincre. À BFM TV, remplacée par Radio El Djazaïr, un chroniqueur glissa : « Franchement, entre Darmanin et les dattes... j'ai choisi. » Épilogue : La revanche des dattes Ainsi, l'Algérie libéra la France... sans tirer un coup de feu, simplement avec du sucre, de l'humour et un vieux rêve d'égalité. Car parfois, pour réparer l'Histoire, il ne faut pas de guerre, juste une table dressée, un sourire, et quelques oranges de la Mitidja. L'Épopée continue Bruno Retailleau et les fugitifs de la Cinquième République. Après avoir établi le calme, la chorba et une nouvelle Constitution écrite en arabe dialectal et en alexandrins, l'Algérie, désormais puissance libératrice de la Gaule, lança une vaste opération baptisée : « Opération Dignité et Dattes », visant à traquer les dernières poches de résistance... et surtout les politiciens français condamnés par la justice. Bruno Retailleau retranché dans une abbaye C'est dans une abbaye du XIIe siècle, en Vendée, entouré de missels, de médaillons de Sainte Jeanne d'Arc et d'un stock d'hosties, que Bruno Retailleau avait trouvé refuge. Il organisait depuis des semaines une « Résistance spirituelle contre l'invasion orientale du cumin ». Lors de son arrestation par la Gendarmerie Algérienne Républicaine (la GAR), il s'écria : « Vous ne me ferez pas manger du couscous, infâmes ! Vive le pain de mie sec et la Vème République ! » On le calma avec un flan maison et un recueil de Victor Hugo traduit en arabe algérien. Il fondit en larmes : « C'est donc ça... la civilisation ? » Le camp de rééducation culinaire de Draa-El-Bourgogne Les condamnés français furent envoyés non pas en prison, mais dans un camp de rééducation culinaire et morale au fin fond de la Bourgogne, transformé en oasis. Au menu : débat philosophique le matin, cuisine traditionnelle, l'après-midi, hammam, le soir. Parmi les pensionnaires : Nicolas Sarkozy, affecté à l'épluchage des oignons et à la vaisselle (« Ça me rappelle Carla », murmura-t-il en larmes). François Fillon, chargé de la couture (« Mais cette fois, pour tous, pas seulement pour ma femme »). Patrick Balkany, affecté à l'enseignement de la danse orientale aux retraitées de Levallois (« Faut bien bouger un peu, hein ! »). Claude Guéant, interné dans la bibliothèque, où il doit recopier le Discours de la Méthode à la main. François de Rugy, privé de homards, vit une détox difficile. Il anime désormais une émission sur les bienfaits du pois chiche. Éric Woerth, recyclé en comptable du camp, mais cette fois surveillé par un contrôleur kabyle inflexible. Une nouvelle mission pour Retailleau Touché par tant d'humanité et de semoule, Bruno Retailleau se reconvertit. Il déclara dans une allocution poignante : « Je vois désormais que la France peut être chrétienne et musulmane, patriote et poivrée à souhaits. Oui, j'ouvrirai une zaouïa à La Roche-sur-Yon ! » On le nomma Cheikh Vendéen Ibn Retailleau, et il fut chargé d'animer les veillées soufies avec accordéon. Et maintenant ? Fort du succès de cette « pacification bienveillante », la République Algérienne Universelle (RAU) envisagea d'envoyer des ambassadeurs au Royaume-Uni (où résidait encore un certain Manuel Valls en exil), et de fonder une chaîne de kebabs bio à Bruxelles dirigée par Jean-François Copé. Prochaine étape : Marseille. Mais là... l'Algérie hésite encore. Les Marseillais ont déjà le couscous, les youyous, et l'anarchie joyeuse. Moralité : L'Histoire a parfois besoin d'un petit renversement, d'une pincée d'ironie, et d'un gros couscoussier pour enfin tourner la page. Couscous Élyséen Quand Emmanuel Macron découvrit le désert intérieur Après la libération chaleureuse de Paris, la capture pacifique de la bande des condamnés, et la transformation du Sénat en coopérative artisanale de tapis berbères, un dernier bastion restait à conquérir : l'Élysée. Un lieu majestueux, où les lustres brillaient encore, où le parquet sentait la cire et les décisions bancales, et où Emmanuel Macron méditait... pieds nus, en djellaba blanche, au milieu du grand salon Napoléon III, désormais tapissé de nattes algériennes. Le président en pleine introspection Depuis l'arrivée des forces algériennes, Macron refusait de fuir. Il répétait à ses conseillers (ceux qui n'avaient pas fui à Dubaï avec leurs stock-options) : « Je dois rester. Le peuple m'a élu. Même si c'était par défaut. Ou par panique. Ou par manque de connexion à Internet ce jour-là. » Mais l'occupation poétique l'avait changé. Fini les phrases alambiquées et les regards fixes. Le président méditait chaque matin au son du ney. Il écrivait de la poésie haïku sur des feuilles de bricks et mangeait exclusivement du mesfouf sucré. Il confia même à une journaliste de Radio El Djazaïr Parisienne : « J'ai enfin trouvé mon désert intérieur. Avant, je me croyais Jupiter. Mais j'étais juste un petit dattier sans racines. » Visite de courtoisie et makroud présidentiel C'est au troisième jour du mois de Chaâbane que le maréchal-chef de la nouvelle Confédération Démocratique des Républiques Couscoussières (CDRC), alias Si Mokhtar El Tlemceni, se rendit à l'Élysée. Il fut accueilli par Emmanuel Macron lui-même, vêtu d'un burnous ivoire et d'un sourire calme. « Bienvenue chez vous, » dit Macron. « Non, monsieur le président. Nous sommes juste venus redécorer, » répondit Si Mokhtar. « Et distribuer du makroud. » Une cérémonie fut improvisée dans la cour de l'Élysée, transformée pour l'occasion en zellige géant. On y planta un olivier et deux palmiers. Le dernier canon de l'armée française fut fondu sur place pour devenir un gigantesque plat de couscous, où Macron servit lui-même les premiers convives avec application. Les anciens présidents invités Dans un geste de réconciliation mémorielle, tous les anciens présidents furent invités : Hollande arriva en scooter, proposant de créer une série Netflix intitulée « Le Couscous et Moi ». Sarkozy, après s'être excusé demanda une carte vitale algérienne (« par sécurité »). Giscard, revenu brièvement en hologramme, déclara : « Mais c'est délicieux ! » Chirac, depuis l'au-delà, fut évoqué par tous avec émotion et cette phrase : « Moi, j'aimais le couscous ! » Un nouveau rôle pour Macron Devant tant de sagesse, on proposa à Macron de devenir ambassadeur itinérant du dialogue méditerranéen et du pain semoule dans le monde. Il accepta avec enthousiasme, et termina son discours par ces mots devenus célèbres : « J'ai compris. L'Algérie n'est pas un pays. C'est une ambiance. » Épilogue : Le couscous universel Ainsi prit fin la plus douce des invasions. L'Élysée devint un centre culturel afro méditerranéen, les Champs-Élysées une avenue de la fraternité, et dans chaque bistrot de France, on entendit un jour un vieux parisien dire : « Tu te souviens de l'année où on a été libérés... par des dattes ? » |
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