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![]() ![]() ![]() ![]() Simulation et
dissimulation. Comment distraire le bon peuple de France ?
Un chef d'Etat, c'est à la fois une forme et un contenu. Un cap et un discours performatif. Un contenu pour fixer les objectifs, inscrits dans une continuité, un mythe national, avec une articulation du plus lointain passé au présent le plus court et le plus problématique. Il ne faut pas oublier qu'un c'est d'abord une solution à des difficultés ressenties par la majorité des citoyens. Le contenu porte donc sur les problèmes posés et leur traitement, avec les résultats obtenus à diverses échéances que les gouvernants exposeraient aux gouvernés. C'est aussi une forme : un chef d'Etat est aussi un rhéteur émérite capable d'exposer de manière cohérente et compréhensible par tous un contenu politique, à même de faire partager des choix. Il arrive qu'une forme soit à elle-même son propre contenu. L'histoire de l'art peut s'en prévaloir. Pas l'ordre politique qui ne peut renvoyer à lui-même. Seul un dieu peut revendiquer l'auto-référence et une bijection qui ferme de l'intérieur. Une mauvaise manière est entrée dans les us et coutumes de la Vème République finissante. Au lieu de rendre les comptes de l'exercice que lui ont confiés les électeurs, régulièrement, E. Macron organise un show national auquel il convie les Français, en toute impunité politique, pour les divertir et les éloigner de ce qui les préoccupe et les intéresse au premier chef. Il remet ça ce mardi 13 mai 2025 sur TF1. Le même spectacle continue et se répète. Récapitulons : - 2017 : « Conférence nationale des territoires ». (Sénat, 17 juillet, Cahors, déc. 2017) Objectif : rapprocher les citoyens des collectivités et maîtriser la dépense publique. Résultat : Près de 10 ans plus tard rien n'a changé à la condition des collectivités territoriales qui reçoivent moins et qui sont « chargées » de plus en plus. - 2018 : « Le grand débat national. » Annoncé en décembre 2018, lancé le 19 janvier 2019. Une consultation sans précédent surtout pour répondre aux revendications des Gilets Jaunes. Résultat : 20 000 carnets de doléances qui ont fini dans les oubliettes des préfectures. - 2019 : « La convention citoyenne pour le climat » (CCC). « Proposer des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% à l'horizon 2030 dans une logique de justice sociale » : Tel a été l'un de ses objectifs, réunie d'octobre 2019 à juin 2020 à la demande du président de la République. Ce qui devait en sortir devait être « soumis sans filtre au Parlement » (E. Macron). Résultat : sur les 149 propositions, seules 18 (12%) ont été retenues. Quant à la lutte contre le réchauffement climatique, il en est de la CCC, comme il en fut de la COP 21, le bricolage de L. Fabius (un autre acrobate, ami de El Nosra qui continue la destruction de la Syrie). 2020-2021. Pas de spectacle au cours des années Covid. L'Elysée a fait relâche. Il reprendra l'année suivante. - 2022 : « Conseil national de la refondation » (8 septembre 2022, à Marcoussis) dont le secrétaire général était l'actuel Premier ministre François Bayrou. Il y a eu un prestigieux « ministère du renouveau démocratique » attribué à Olivier Véran pour solde de tout compte. Des milliers d'experts mobilisés dans tout le pays, sur tous les sujets (éducation, santé, logement, climat, biodiversité, numérique, travail...). Des milliers de propositions ont été produites. Résultat : rien n'a été retenu de toutes ces contributions. Et même si certains pourraient prétexter la « dissolution », il est fort probable que, comme les précédentes, cette initiative n'aurait, de toutes les façons, débouché sur... rien. Macron est une machine à fabriquer du néant politique tout en s'évertuant avec minutie et entrain à laisser son pays peu à peu s'affaisser : déficits (budgétaire, commercial, politique, diplomatique...), endettement, perte de marchés, désindustrialisation... Mardi 13 mai 2025. « Les défis de la France ». Le président français s'est remis en scène pour une soirée à grand spectacle sur TF1 à 20h10. Il a été interrogé par des « personnalités de la vie civile », syndicalistes, contribuables, associatifs, politique à identité indéterminée... comme cela s'était déjà produit dans émissions similaires précédentes. Une audience médiocre de moins de 5 millions de téléspectateurs. Le maître céans est coutumier du procédé. Ce n'est pas la première fois qu'il a recours aux grandes messes médiatiques et ce n'est pas la première fois que cela ne débouche sur aucune décision, ni aucun changement bruyamment annoncé. Des mots, rien que des mots, toujours des mots qui font écho au vide... sans aucune performation. Dans la «démocratie participative» macronienne, il n'y a ni démocratie ni participation. Du Zelensky bis Pas un jour sans micro ni caméra. Pas un jour sans un communiqué bruyant aussitôt oublié. Objet : tenter de circonscrire les thèmes sur lesquels les Français souhaiteraient être interrogés par référendum. Lors de ses vœux fin décembre, E. Macron avait ouvert la porte à une consultation des Français, court-circuitant les procédures ordinaires et les institutions, le Parlement, par exemple, sous forme de référendums ou à de « conventions citoyennes ». De la crise ukrainienne rien que de plus que ce que les médias « embarqués » répètent inlassablement tous les jours. Chacun sait que ni l'Union ni les quatre « coalisés volontaires » qui se sont réunis à Kiev samedi dernier, encore moins la France, n'existent et ne pèsent sur les événements. V. Zelensky le sait d'autant mieux que c'est seulement D. Trump qu'il veut à Istanbul, la seule clef qui donne accès à Poutine. Pas Macron ni v. Leyen... que d'ailleurs personne ne veut rencontrer. Tout le monde observe l'état d'isolement du « vieux continent », les grandes difficultés politiques intérieurs de ces pays emmurés et surtout leur grande dépendance atlantiste. Ils ne peuvent respirer sans l'aval de Washington. Pour cela, il suffit de parcourir leurs carnets de commandes militaires, toutes adressées au complexe militaro-industriel américain, au moment même où ils prétendent vouloir se doter d'une défense européenne.1 Une défense sans objectifs communs, sans coordination, sans généraux, sans langue commune (à l'exception du globish baragouiné par leurs officiers formatés par l'OTAN). Réécoutons J. Brel et l'histoire de Zangra égaré dans le désert des Tartares... Le « couple franco-allemand » est une fiction à laquelle le Général n'a jamais cru et qu'il avait inventée (avec la complicité d'une Allemagne émasculée et qui n'a pas cessé de l'être) pour s'interposer dans le dialogue des « Grands » auquel son pays n'a jamais véritablement appartenu.2 L'Ukraine a occupé l'essentiel des propos du président et de ses interlocuteurs. A la question de savoir s'il était disposé à reprendre langue avec V. Poutine, les journalistes qui lui ont posé la question auraient dû se souvenir qu'à la fin de l'année 2022, c'est le Kremlin qui ordonna de ne plus prendre de coups de fil venus de l'Elysée. A la question de savoir si les actions menées par Israël dans la bande de Gaza relevaient du génocide, comme l'ont dénoncé plusieurs pays à travers le monde, Emmanuel Macron a courageusement répondu qu'il n'appartenait pas « à un responsable politique d'employer ce terme ». Et blablabla et blablabla... Si les Palestiniens sont oubliés, comme les Libanais, les Syriens, les Africains... E. Macron ne devrait pas s'en faire. Tous ces peuples, depuis longtemps, ont oublié la France dont la « grandeur » se rétrécit à vue d'œil. La seule véritable question à laquelle les Français brûlent de répondre est celle que personne ne leur posera : « voulez-vous encore de ce président qui s'accroche à son siège depuis des années par la grâce d'un abus constitutionnel » ? Naturellement, on peut toujours leur demander de choisir entre être riches ou pauvres, un ciel bleu et un ciel noir, entre le bien et le mal... Depuis 2005, ils n'ont eu le choix qu'entre la peste et le choléra. Notes : 1- « Fin 2023. Les Français détenaient 220 Md$ de bons du Trésor américain. Fin 2024, 330 Md$. 110 Md$ de l'épargne des Français qui sont partis aux Etats-Unis en un an. » 9 000 Md$, c'est la valeur de toutes les positions européennes sur les marchés américains. C'est à la fois beaucoup et peu : c'est l'équivalent de la valeur de tous les indices européens mais cette somme ne représente que 17% de l'indice total américain. 2- Le 08 mai 1945, de Lattre de Tassigny a dû forcer la porte pour s'assoir à la table des vainqueurs, au grand dam du maréchal Keitel qui a reconnu là un fidèle compagnon d'armistice, et du Britannique qui s'est écrié : « Pourquoi pas les Chinois... ! » La capitulation signée à Reims le 07 mai n'a été commémorée par personne. Les Français ont préféré l'oublier. Pendant ce temps-là des milliers d'Algériens étaient massacrés pour avoir revendiqué leur Libération... |
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