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Rigidité des droits

par Abdou Benabbou

Les images mirifiques que renvoient des pays où on avait certifié que le total bonheur de leurs sociétés est assuré, s'avèrent finalement trompeuses. A New York, Séoul, Paris, Stockholm, Tokyo ou Londres, le bon et le mieux vivre ne sont que les reflets de cartes postales voilant le côté cour de la pénible vie, souvent dramatique d'une large partie des populations. Par endroits, le désespoir est solidement ancré qu'il attribue à la notion de démocratie un contenu aléatoire car l'égalité entre les êtres a les traits subtils d'une parodie.

Le marche ou crève imposé aux habitants est une logique et une culture si pressante qu'il est à s'interroger si, en tout état de cause, le progrès et le développement n'a pas quelque chose de maudit. A Hong Kong on loge dans des réduits de placards, à New York on gite dans les souterrains du métro et à Paris on se prosterne devant les déchets des supermarchés quand on n'emprunte pas les chaînes des restaurants de la charité. La crise économique, le renchérissement du coût de la vie est évidemment en cause, mais les méandres dramatiques de l'existence d'une partie de ces nécessiteux de plus en plus nombreux ont été aussi tracés par les arcs-boutements d'une civilisation universelle dominante. Le dogme imposé veut que les riches se détachent davantage des pauvres pour qu'il n'y ait aucune différence entre le banlieusard de Séoul et le miséreux de la Somalie. Leurs traversées de la vie sont similaires sauf qu'elles sont travesties par l'étalage des cartes postales.

Il est indéniable cependant que la démocratie censée mettre tout monde sur le même pied d'égalité n'a pas la rigidité des droits énoncés pour une réelle et pleine citoyenneté.

La tendance à la fuite, à l'exode et même à l'errance est partout la même et tend à se généraliser. Il y a là un désir naturel, incontrôlé et enfoui chez l'homme pour un retour aux sources naturelles pour retourner à la mode de la vie ancestrale.