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Finances: L'augmentation de l'allocation touristique en cours d'examen

par A. Z.

Selon le constat fait à l'unanimité au sein du gouvernement, des députés et des citoyens, le montant de l'allocation touristique relative au droit de change pour dépenses liées à des voyages à l'étranger, instituée par l'instruction n° 08-97 du 28 août 1997, fixée à 15.000 dinars algériens, soit environ 100 euros, est dérisoire.

Sans aller faire des comparaisons avec les pays voisins, tout le monde convient également de la nécessité d'augmenter cette allocation pour préserver la dignité des Algériens en voyage à l'étranger. Mais pour passer à la matérialisation de ce souhait partagé par toutes les parties, il semble qu'il y a encore du chemin. La question a été encore débattue, lundi, lors d'une séance plénière au Conseil de la nation consacrée aux questions orales des sénateurs, et le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a précisé que cela ne dépend pas de son département. Faisant savoir dans ce sens que «la détermination de la valeur de cette allocation est du ressort de la Banque d'Algérie en concertation avec les autorités concernées», reconnaissant, dans ce sens, que «cette valeur est loin de couvrir les besoins du voyageur à l'étranger». Ajoutant que cela «nécessite d'étudier la possibilité de revoir ce niveau.

Le dossier est en cours d'examen au niveau de la Banque d'Algérie, en tenant compte des équilibres financiers de l'Etat». Dans ce sillage, le ministre a précisé que l'ouverture des bureaux de change est régie par la loi sur la monnaie et le crédit, sur autorisation du Conseil de la monnaie et du crédit, indiquant que «la Banque d'Algérie est en passe d'élaborer les textes réglementaires pour la gestion des bureaux de change, qui seront prêts dès l'entrée en vigueur de cette loi». L'ouverture de ces bureaux au niveau des aéroports, des ports et des zones touristiques à travers le pays, pourrait «attirer des devises au regard de la révision de la marge bénéficiaire de ces bureaux», a-t-il observé.

Quant à la monnaie numérique, consacrée par le texte de loi sur la monnaie et le crédit, le ministre a affirmé que cet outil, développé et contrôlé par la Banque centrale à l'instar des billets de banque, permettrait d'effectuer des transactions «sûres et rapides». Pour M. Faïd, la monnaie numérique de la Banque centrale vise à «réduire les coûts de l'intermédiation financière, renforcer la sécurité commerciale, encourager le paiement électronique, lutter contre le blanchiment d'argent et la corruption, et préserver la souveraineté des Etats en interdisant les devises cryptées privées».

Une plateforme du foncier lancée par les services des domaines de l'Etat Concernant le texte de loi sur la monnaie et le crédit, M. Faïd a affirmé que la «BEA est en passe d'ouvrir une filiale en France, parallèlement à la création de deux banques, fruits d'un actionnariat de quatre banques publiques, au Sénégal et en Mauritanie», soulignant que la «filiale de la BEA a obtenu son agrément et sera opérationnelle en début juillet». «La banque algérienne en Mauritanie pourrait, elle aussi, ouvrir ses portes en juillet», a-t-il ajouté. Dans ce cadre, M. Faïd a expliqué que l'ouverture de banques algériennes à l'étranger, notamment en France et en Afrique, «revêt un caractère stratégique pour l'Etat algérien au double plan politique et économique», ajoutant que «ce déploiement a été prévu par le programme du gouvernement». La banque algérienne sénégalaise, composée de 4 actionnaires, est dirigée par la BNA à hauteur de 40%, et compte également le Crédit populaire d'Algérie (CPA), la Banque extérieure d'Algérie (BEA) et la Banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR), à hauteur de 20% chacune, «avait obtenu en avril son agrément, octroyé par les autorités sénégalaises, devenant ainsi la première banque publique 100% algérienne à être agréée à l'étranger. La banque devrait entamer son activité avec un capital estimé à 100 millions de dollars avant septembre prochain. Pour ce qui est des perspectives de développement du réseau bancaire et l'ouverture d'agences dans les wilayas nouvellement créées, le ministre a rappelé que le réseau bancaire national comptait 1.992 agences, précisant que les banques avaient recommandé à la Banque d'Algérie (BA) d'ouvrir des banques de proximité qui ne nécessitent pas de grands investissements et ne se soumettent pas aux mêmes conditions que les autres agences. «Les banques qui n'ont pas, à ce jour, de filiales dans les nouvelles wilayas sont en cours de prospection d'assiettes foncières en collaboration avec les autorités locales afin d'y installer des agences dans les plus brefs délais», a-t-il laissé entendre. Par ailleurs, il a révélé que les banques actives, publiques en particulier, ont octroyé plus de 11.000 mds DA de crédits d'investissement à fin 2022 aux secteurs publics et privés, a affirmé M. Faïd, rappelant que la durée de traitement des demandes de crédit a été réduite à un mois au maximum. Cette mesure intervient en parallèle avec le lancement des projets de numérisation des demandes de crédits et la mise au point d'un système de suivi par Internet de ces demandes. Et, en matière de numérisation du secteur financier, il a annoncé le lancement, avant la fin du semestre en cours, du Portail national des marchés publics et le Système d'information pour l'administration gestion des douanes. Concernant le système informatique des douanes, M. Faïd a précisé qu'il couvre actuellement 41 centres d'impôts, ajoutant que les services des domaines de l'Etat ont lancé une plateforme du foncier, mise à la disposition des citoyens et des notaires, pour permettre l'échange d'informations avec le secteur des impôts et d'autres secteurs stratégiques.