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Abdelwahab Ziani: Plaidoyer pour des banques dédiées aux entreprises nationales

par R. N.

«Tous les opérateurs économiques ont à cœur de faire de 2023 l'année de la production nationale, de l'export, du challenge, et de toutes les PME-PMI et grandes entreprises en Algérie. Il faut, pour cela, travailler plus, faire connaître davantage l'Algérie à l'extérieur et à l'intérieur», a déclaré, hier, Abdelwahab Ziani, président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3.

L'intervenant a salué les mesures prises, notamment l'ouverture en cours de représentations bancaires dans plusieurs capitales en Afrique et en Europe notamment, à savoir Nouakchott, Dakar, Abidjan et bientôt Bamako, mais aussi à Londres, Paris et Berlin. Pour M. Ziani, «c'est une nouvelle ère» où «tout le monde doit contribuer» pour «élever le niveau de la production nationale». Selon l'intervenant, plusieurs secteurs «rongent les devises de l'Algérie». «Si on creuse sur ce qui ronge un peu les devises algériennes, c'est ce qu'on consomme et qu'on ne voit pas. Aujourd'hui, le textile nous revient entre 5 et 6 milliards de dollars, le secteur de la logistique et celui de l'agroalimentaire qui a un gros défi à relever pour rendre le pays autosuffisant», dit-il.

A une question sur le «développement économique à travers tout le territoire national», le président de la CIPA affirme que si «on a créé de nouvelles wilayas, ce qui va coûter de l'argent au Trésor public, il va falloir créer de la richesse dans chaque wilaya, ce qui sous-entend que chaque wali doit attirer l'investissement». A ce propos, il affirme que la CIPA «a fait des propositions». «On parle beaucoup de «zones franches», mais nous on suggère carrément des «wilayas franches» pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers.

Il y a des pays enclavés, comme la région subsaharienne, donc il va falloir créer des hubs d'exportation dans les wilayas (frontalières, ndlr), comme Tamanrasset», ajoute l'intervenant. Il rappelle que cette wilaya de l'extrême Sud «va accueillir le Salon de l'Assihar» (la 36ème édition aura lieu du 23 décembre 2022 au 06 janvier 2023, ndlr)» à laquelle «seront invités tous nos voisins qui seront présents avec les entreprises nationales, pour non seulement exporter mais aussi pour les amener à investir chez nous et à réexporter chez eux», précise encore l'invité de la Chaîne 3.

A propos des exportations algériennes hors hydrocarbures, M. Ziani a révélé qu'à partir du 1er janvier 2023, «un nouveau mécanisme sera mis en œuvre pour subventionner la logistique terrestre, aérienne et le fret maritime» pour aider les exportateurs algériens. «Il y a justement un nouveau navire algérien qui fait Alger-Dakar. Mais il faudra faire plus de destinations. Il va falloir faire du cabotage pour remplir le navire à partir de Annaba, Skikda, Alger, Arzew et pour aller vers Nouadhibou, Nouakchott, Dakar, Cotonou, etc.». A propos de l'ouverture de filiales de banques algériennes à l'étranger, l'intervenant estime que cette démarche permettra d'aider «à rapatrier la devise plus rapidement». «Reste le grand chantier de la loi sur la monnaie et le crédit pour permettre aux entreprises d'ouvrir des représentations dans tous les pays où elles exportent», ajoute-t-il, estimant nécessaire, aussi, d'ouvrir des «banques dédiées exclusivement aux entreprises nationales». «Mettre en place des banques spécialisées avec des prêts attractifs permet aussi de faciliter l'exportation», affirme encore le président de la CIPA.