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Sites marchands: Recul du marché formel dans le e-commerce

par R. N.

  Djaouad Allal, directeur général de l'entreprise Adex Technology, appelle à distinguer deux formes de e-commerce, celle où le paiement se fait en ligne et celle où le paiement se fait en cash.

Invité hier à la radio nationale Chaîne 3, M.Allal dira que la pratique du cash est ancrée chez nous. « Qui ne commande pas sa pizza en ligne, qui n'achète pas ses produits en ligne, et ne paye pas en cash à la réception de sa commande ? Ces pratiques commencent à être ancrées chez nous. Quand on voit les chiffres de GIE Monétique, on constate que les transactions du e-paiement liées au e-commerce ne sont que de l'ordre de 11 milliards de dinars, dont 50% sont liés aux télécoms », a-t-il ajouté.

« En visitant le site de GIE Monétique, qui est notre référence en matière de statistiques, on constate que le retrait est de l'ordre de 1728 milliards de dinars. Comparé au e-commerce qui est de 11 milliards de dinars, nous sommes à un ratio de moins de 1%.

Selon lui, « les transactions dans l'informel sont estimées à plus d'un milliard de dollars, soit environ 140 milliards de dinars ». « Donc, aujourd'hui, cette captation de e-commerce existante qui est en train de croître se ressent de jour en jour. En plus, on voit un recul du e-commerce formel par le e-paiement. Ceci en raison du désavantage de l'augmentation de la TVA sur les transactions en mode paiement électronique, alors qu'elles en étaient exonérées. Il y a aussi la limitation des importations, donc il y a moins de produits en stocks dans les grandes enseignes commerciales. On assiste donc à un recul du marché formel dans le e-commerce », ajoute l'intervenant.

L'invité fait une comparaison entre l'Algérie et la France en matière de e-commerce. « En France, qui a connu une évolution extraordinaire dans les deux dernières années, ils sont à 112 milliards d'euros de volume de transactions, comparé au notre qui est équivalent à 76 millions d'euros. Ils ont également 180.000 sites de e-commerce. Chez nous, officiellement nous n'avons que 253 qui sont dans le formel ».

M. Allal compare également avec la Tunisie où il y a environ « 1200 sites de plateformes de e-commerce, mais en terme de volume de transactions nous les dépassons, parce que sur la partie télécoms l'Algérie a une plus grosse part de marché, surtout après l'intégration de Edhahabia au GIE Monétique qui a connu ce grand bond de 50% dans les transactions ».

A la question de comment encourager le paiement en ligne, Djaouad Allal répond : « Si je suis citoyen lambda, et si je veux vendre sur Internet des produits que je fabrique à la maison, j'ouvre une page sur un Market Place de Facebook ou d'Instagram, et je mets en place mes produits. Il faut savoir que le e-commerce ce n'est pas uniquement de la vente, c'est aussi de la logistique et du recouvrement d'argent (livraison). Si je devais me mettre dans le formel, je dois donc avoir un registre de commerce, sans compter les formalités pour avoir une autorisation de GIE Monétique et de la Satim pour avoir mon site en «.dz». Ensuite je dois faire appel à quelqu'un pour la conception de mon site Web, ensuite d'être autorisé pour faire du commerce électronique donc de payer des impôts et de la TVA sur mes transactions ». Selon lui, le cash retiré dans les DAB est un potentiel marché convertible dans le paiement électronique. Il suggère, en ce sens, des mesures attractives comme exonérer de la TVA à certaines activités de e-commerce pour réinjecter le cash de l'informel dans le circuit formel.