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Commerce extérieur: Les négociations sur la ZLECAF dans la deuxième phase

par R. N.

Le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce et de la promotion des exportations, Khaled Bouchlaghem, a révélé hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1, que les négociations pour la mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) sont entrées dans leur deuxième phase, et les discussions sont particulièrement avancées sur le volet de la concurrence et de la propriété intellectuelle afin de renforcer les échanges africains dans divers domaines. Ces avancées, explique l'intervenant, sont le résultat " de l'intérêt porté par les opérateurs économiques du continent pour le marché africain, compte tenu de ses opportunités d'exportations de produits, mais également l'accès à des matières premières à des prix concurrentiels pour que la production soit également concurrentielle ". Selon lui, les objectifs tracés par l'Algérie pour l'exportation vers l'Afrique, c'est d'abord " l'accès à des marchés de proximité " pour s'introduire " en Afrique de l'Est et de l'Ouest ". " Ce travail a débuté l'année dernière, et il commence à donner des résultats, en particulier après l'organisation de plusieurs foires et expositions dans des pays africains où le produit algérien a obtenu une place importante et même des trophées, notamment lors de la Foire de la Zlecaf en Afrique du Sud et la Foire qui s'est déroulée au Sénégal ", ajoute Bouchlaghem. Pour ce dernier, " les producteurs algériens, et ce n'est pas de la langue de bois, travaillent pour accéder à des marchés africains, pour y obtenir des parts ".

" La tendance actuellement, comme on le constate en Asie et en Europe, c'est de s'orienter vers l'Afrique, à travers notamment l'organisation de séminaires et de symposiums, des rencontres appelées "Chine-Afrique", "Japon-Afrique", "Europe-Afrique". Mais cet intérêt doit être d'abord des Africains pour l'Afrique. C'est ce que nous accomplissons en ce moment lors des négociations en cours pour la concrétisation de la deuxième étape de la Zlecaf. La première étape concernait l'accès aux marchés des services et des marchandises. Alors que cette deuxième étape concerne les aspects liés à la concurrence et la propriété intellectuelle ", ajoute le même responsable. M. Bouchlaghem a également noté que la dernière réunion des ministres africains du Commerce a témoigné de la nécessité d'accélérer le processus de négociation pour entrer effectivement dans le démantèlement douanier des clauses tarifaires pour l'échange de matières premières entre pays africains, ce qui contribuera, ajoute-t-il, à instaurer la compétitivité du produit africain afin qu'il soit vendu à des prix raisonnables en Afrique et sur les marchés étrangers. Ces négociations ont-elles mené à des débuts d'échanges ? " Non, explique l'intervenant ". " Ceci est dû au fait que les négociations de la première étape ne sont pas totalement achevées, car il reste encore des discussions sur les "règles d'origines". C'est ce qui va fixer le taux d'intégration des produits africains pour bénéficier de cette règle et donc de bénéficier de l'exonération tarifaire ", explique encore l'invité de la Chaîne 1. Il ajoute également qu'avant l'entrée effective des échanges dans le cadre de la Zlecaf, " chaque pays doit présenter son "offre tarifaire" ". " A titre d'exemple, l'offre tarifaire de l'Algérie contient 17.000 clauses. Les pays africains présenteront donc 90% de leurs offres tarifaires à un démantèlement total sur cinq années. Les 10% restants sont partagés en deux. 7% des clauses tarifaires qui seront démantelées sur dix ans. Alors que les 3% restants ne figureront pas sur la liste des démantèlements car il s'agit de produits sensibles pour chaque pays africain dont l'Algérie ". Pour que les échanges commencent sur les " 90% de clauses tarifaires ", il faut que les négociations sur les " règles d'origines soient clôturées ", affirme encore M. Bouchlaghem.