
L'école
est-elle parée pour enseigner la langue anglaise aux apprenants du cycle
primaire ? Selon les affirmations du ministre de l'Education nationale,
Abdelhakim Belabed, le livre d'anglais destiné aux
élèves de la 3e Année est fin-prêt après avoir été adopté et approuvé par
l'Institut national de recherche en éducation (INRE), le 1er septembre.
Laissant entendre qu'il a ordonné aux directions locales de mettre en place un
dispositif de suivi de l'opération de la distribution des manuels aux
différents établissements à partir du 4 septembre dernier. Un processus qui
devait être achevé hier mercredi 7 septembre. La question des enseignants a été
également réglée. Plus de 5.000 enseignants contractuels ont été recrutés pour
enseigner l'anglais aux élèves de 3e Année primaire durant l'année scolaire
2022/2023, selon les déclarations des responsables du ministère. Ce jeudi 8
septembre débutera le processus de formation des professeurs d'anglais du
primaire, en prévision de la rentrée scolaire 2022/2023, qui se fera le 21
septembre, au niveau national. Les enseignants retenus doivent entamer, à
partir de ce jeudi, une formation intensive de courte durée, encadrée par des
inspecteurs et basée sur 7 modules principaux, à savoir : l'enseignement de la
langue anglaise, la gestion de la classe, l'organisation scolaire, les
programmes, les évaluations, la législation scolaire et la planification.
Selon le
ministère de tutelle, donc, tout sera fin-prêt le jour «J». Cependant, certains
avis restent sceptiques, allant jusqu'à prévoir la pagaille sur ce plan de
l'introduction de l'anglais au primaire. A tort ou à raison, seul le temps
restera juge. Il est quasi certain qu'on va découvrir au fil des cours des
imperfections, qu'il faudrait corriger sur le champ ou lors de la prochaine
année scolaire. Tout ce qui est nouveau, dans tous les domaines, est accompagné
de craintes et d'appréhensions, nécessitant une période d'acclimatement pour
apaiser les esprits et pour que tout rentre dans l'habitude, y compris pour
juger si c'est une bonne idée d'introduire cette langue au primaire. Parce que,
nombreux sont ceux qui estiment que non seulement cela ne sera pas facile sur
le plan pédagogique, mais qui ne voient pas également d'un bon œil cette
décision jugée beaucoup plus politique, pour remplacer le français par
l'anglais. Mais, est-ce vraiment là la question, quand on sait que le français
a disparu chez les jeunes générations ? C'est un fait prouvé sur le terrain :
avec la disparition de l'ancienne génération, le français ne sera plus qu'une
langue utilisée par une infime catégorie de la population. Peut
être alors, qu'il faut laisser le temps au temps, et qu'on pourra un
jour faire autre chose avec l'apprentissage de l'anglais, faire en sorte que
cette langue soit vraiment maîtrisée par les Algériens. Le français étant une
langue en voie de disparition, ne vaut-il pas mieux
tenter d'en gagner une autre, l'anglais, beaucoup plus importante sur le plan
scientifique et international ? Tout à gagner, donc, en introduisant l'anglais
au primaire ?