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Sécurité routière: Hécatombe sur les routes algériennes

par A. Zerzouri

Il n'y a pas un seul jour qui passe sans apporter son lot de drames sur les routes. Une véritable hécatombe qui classe les routes algériennes parmi les plus dangereuses dans le monde.

«Le nombre moyen de décès quotidiens au niveau national est de 12 décès par jour, ce qui nous entraîne hors du champ d'application des normes internationales de sécurité routière », a indiqué dans ce sens Latib Sellaoui, expert et professeur de chauffeurs professionnels.

Lors de son intervention, hier, sur les ondes de Radio Constantine, cet expert a relevé l'augmentation significative des accidents de la circulation au cours des 3 derniers mois, une période propice aux déplacements qui augmente le nombre d'accidents de la route. Treize (13) personnes ont trouvé la mort et 464 autres ont été blessées dans 359 accidents corporels de la circulation survenus en zones urbaines entre le 2 août et le 8 août 2022, selon un bilan rendu public jeudi par les services de la Sûreté nationale, avec un pic qui a été enregistré durant la semaine allant du 17 au 23 juillet, où cinquante-quatre (54) personnes sont décédées et 1805 autres ont été blessées dans 1340 accidents de la circulation. De nombreuses causes sont à l'origine de l'hécatombe sur les routes, où le facteur humain joue un rôle prépondérant (96 %), selon toutes les études et les statistiques livrées sur ce plan par les services de sécurité et les organismes de prévention routière.

Pour sa part, l'expert n'a pas manqué de livrer aux conducteurs ses précieux conseils pour éviter tout accident tragique sur la route. « Je conseille aux conducteurs de ne pas conduire en cas de fatigue, de mauvaise humeur, les études psychologiques ayant montré que dans ce contexte la personne stressée ne peut pas avoir toutes les facultés pour bien conduire, ainsi que le manque de sommeil », a-t-il souligné. Ajoutant dans ce sens que pour les conducteurs de poids lourds sur de longues distances, il leur est interdit de circuler plus de deux heures sans s'arrêter. « Le conducteur doit s'arrêter pendant un quart d'heure afin de vérifier la pression des pneus, les freins et tout ce qui concerne son camion », a-t-il recommandé. « Je demande également la prudence des chauffeurs d'autobus long-courriers et l'ajout d'un autre chauffeur pour aider, car les accidents qu'ils commettent sont généralement des massacres humains », a-t-il insisté sur cette mesure, du reste imposée par la réglementation à propos de l'ajout d'un deuxième chauffeur sur les longues distances. Non sans rappeler aux conducteurs que la pression des pneus du véhicule est de 2,2 degrés et que la pièce mécanique qui commande les freins ne mesure que 8 millimètres. Concernant l'utilisation du téléphone au volant et des moyens technologiques lors de la conduite, qui constituent également une cause saillante des accidents de la route, l'expert souligne que l'utilisation de la technologie au volant détourne l'attention des conducteurs, même des professionnels. « L'esprit humain ne peut pas se concentrer simultanément sur deux activités différentes, et la réaction d'un conducteur conscient au freinage est généralement de deux ou trois secondes, ce qui équivaut en termes mécaniques à 20 mètres de distance sur route. De là, je demande aux conducteurs d'imaginer la réaction des freins en cas d'utilisation de téléphones et de distraction », a-t-il fait observer. L'état des routes n'est pas en reste dans les causes des accidents, ce à quoi l'expert a réagi en soutenant que l'Etat a alloué des fonds énormes pour inspecter et traiter l'état des routes, mais on remarque des cas de malfaçon dans certaines régions. D'autre part, il a appelé les parents à ne pas donner les clés de la voiture à leurs enfants, car les statistiques font ressortir que les jeunes conducteurs sans expérience sont à l'origine de nombreux accidents sur les routes. L'expert a conclu en estimant la recrudescence de ces accidents nous invite à nous interroger sur leurs causes, et après avoir obtenu les raisons, il est impératif d'y remédier avec conscience et dissuasion.