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Droits de la femme: «La parité ne se décrète pas»

par El-Houari Dilmi

Si la femme algérienne a acquis des droits politiques incontestables, tout n'est pas gagné pour presque la moitié de la société qui revendique toujours plus de droits au double plan social et culturel. Pour l'avocate et militante féministe, Maître Nadia Ait Zaï, la violence faite aux femmes inquiète au plus haut point. Parlant de «féminicides barbares», Me Nadia Ait Zaï indique que ce drame est visible de par les chiffres qui augmentent d'année en année. «Rien que durant les 2 premiers mois de l'année en cours 7 femmes ont perdu la vie en Algérie» a-t-elle dénoncé.

Intervenant, hier mardi, sur les ondes de la Radio nationale, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits des femmes, Me Ait Zaï a alerté sur la violence faite aux femmes : «ces actes, si violents, sont certes suivis par l'intervention de la police et la justice, mais on aimerait savoir où en est-on avec les procédures judiciaires ? Quelles sont les sanctions qui ont été prononcées», s'est-elle interrogée, réclamant «des sanctions exemplaires» pour dissuader les personnes qui oseraient commettre de tels crimes», a-t-elle plaidé. «Nous l'avons fait pour les enlèvements et le kidnapping d'enfants, on a même réformé le code pénal pour alourdir les sanctions de sorte que les kidnappeurs soient punis de manière rigide et forte, cela doit aussi se faire contre les violences faites aux femmes», a-t-elle souligné. Interrogé sur l'«inapplicabilité» de certaines dispositions de loi, Me Aït Zaï a préféré parler «d'effectivité» de la loi, car selon elle, on n'a pas, à l'exemple de la parité, «les outils nécessaires pour son application». «La parité se construit mais ne se décrète pas», a tranché l'invitée de la Radio, qui a réclamé la «construction de l'égalité en droit et la mobilisation des moyens et des outils pour bâtir la parité homme/femme». Pour Me Ait Zaï, «la Constitution conforte cette parité dans le domaine du travail, mais nous sommes toujours avec seulement 11% des femmes occupant des postes de responsabilité», a-t-elle conclu.