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Tlemcen: Hausse des prix et vente concomitante à l'index

par Khaled Boumediene

Aucun répit. Après la pénurie de lait et la chaîne interminable des consommateurs qui doivent se lever tôt pour acquérir quelques sachets, c'est maintenant, la tension sur l'huile de table (Elio) qui tracasse des ménages qui finissent déjà le mois dans le rouge. En effet, en cette fin d'année, point de trace de ce produit alimentaire de large consommation dans certains commerces de détail, qui recourent à la vente concomitante.

Selon nos informations, pour qu'un citoyen puisse acquérir de l'huile de table, il doit obligatoirement acheter d'autres produits alimentaires, tels la mayonnaise, le ketchup ou le beurre, comme c'est le cas pour le lait en sachet où l'on impose au consommateur d'acheter 04 sachets de lait avec un autre sachet de petit lait (l'ben) qui coûte à lui seul 75 dinars.

Les chaînes interminables des consommateurs enregistrées quotidiennement devant le point de vente de Giplait, à proximité de la grande poste du centre-ville de Tlemcen irritent tous les riverains qui ne supportent plus ce procédé commercial qu'on croyait révolu à jamais. Ils n'arrivent pas à comprendre comment on en est arrivé là. C'est de cette manière que ces commerçants écoulent leurs produits alimentaires. Mais, pour ces commerçants, «ce sont les laiteries et les dépositaires de produits alimentaires qui nous imposent cette pratique commerciale illicite. Nous sommes obligés de suivre cette démarche de commerce sous conditions, hélas nous n'avons pas de choix !».

Certains accords, tacites ou imposés, entre fournisseurs et acheteurs, se sont généralisés à toutes les agglomérations de la wilaya. «50 caisses de lait à 25 DA le sachet contre six caisses de petit lait à 75 DA le sachet». Telle est la règle observée par certains intervenants dans cette filière.

Par ailleurs, la mercuriale des produits alimentaires évolue de plus en plus et les prix de beaucoup de produits ont connu une hausse sensible. «Quand ce n'est pas le prix du café qui explose, ce sont les pâtes, quand ce n'est pas celui du riz, c'est celui des haricots, les pois chiches et les lentilles ! Et maintenant le prix de l'huile végétale Fleurial d'une contenance de 1,8 litre qui est passée de 340 dinars à 670 jusqu'à 730 dinars ! Les prix des couches pour personnes âgées ont eux aussi augmenté !», se désole un père de famille qui se pose aussi la question sur les factures de l'électricité et du gaz. Selon un père de famille de Mansourah, aucune filière ou branche d'activité n'est épargnée par ce phénomène d'augmentation des prix.

Selon un agent de Cevital, «le prix de l'huile de table n'a pas connu d'augmentation majeure, mais certains commerçants veulent créer la tension sur ce produit pour faire du bénéfice sur le dos des consommateurs ! J'invite les citoyens à ne pas se précipiter sur ce produit pour éviter des perturbations dans la distribution et l'approvisionnement des magasins d'alimentation générale».

Certaines rumeurs ont porté un grand préjudice en semant le doute dans les esprits du consommateur, qui s'approvisionne avec excès et procède au stockage des quantités d'huile par crainte d'éventuelles pénuries.