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Visas pour la France: 95% des demandes refusées

par El-Houari Dilmi

Dans un appel publié sur sa page officielle Facebook, l'Organisation algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE), exhorte les Algériens à reporter à plus tard leurs demandes de visas auprès des consulats français en Algérie.

Selon l'APOCE, qui se base sur des données collectées auprès des agences de voyages algériennes, «moins de 5% des demandes de visas reçoivent une réponse favorable contre 95% de rejet », écrit l'organisation sur sa page Facebook. La même organisation fait également état du rejet des demandes de renouvellement de visas «Schengen », introduits auprès des représentations consulaires françaises en Algérie. «En plus, le coût des démarches est estimé à pas moins de vingt mille (20.000) dinars non remboursable», s'indigne encore l'organisation présidée par Mustapha Zebdi.

La libre circulation des personnes a presque toujours constitué l'un des points focaux du désaccord multiforme entre Paris et Alger. Fin septembre, la France avait annoncé sa décision de réduire de 50% le nombre de visas accordés aux Algériens. Le gouvernement français avait justifié sa décision par le refus des autorités algériennes de délivrer des laissez-passer consulaires pour plus de 7 700 sans papiers en attente d'expulsion. Un chiffre ouvertement contesté par les autorités algériennes.

La France a donc choisi d'appliquer une mesure de rétorsion rendue possible par le code communautaire de Schengen. «La décision de la France de durcir les conditions de délivrance de visas aux ressortissants algériens est disproportionnée et malencontreuse », avait déploré fin septembre dernier, Amar Belani, envoyé spécial chargé de la cause du Sahara Occidental et des pays du Maghreb Arabe. Ce dernier a également déclaré que «sur le fond, la dimension humaine est au cœur des spécificités de la relation algéro-française et du partenariat d'exception qui lie les deux pays», ajoutant que «la gestion des flux humains postule une coopération franche et ouverte et elle suppose une gestion commune dans un esprit de partenariat et non pas de fait accompli qui relève de considérations unilatérales propres à la partie française ». «C'est une décision drastique, c'est une décision inédite», avait reconnu, pour sa part, le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal.