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Spleen électoral

par Abdelkrim Zerzouri

Au-delà des résultats qui émaneront des élections locales anticipées du 27 novembre 2021, ou de savoir qui sortira vainqueur de l'urne ce jour-là, c'est l'abstention des électeurs qui suscite le plus les angoisses des listes participantes. On l'aura constaté tout au long de la campagne électorale, qui s'est achevée mardi 23 novembre, les électeurs n'ont pas été emballés par le discours des candidats et des chefs de formations politiques en lice dans ces élections.

Si le jour « J » est conforme au climat d'indifférence qui a accompagné les trois semaines de la campagne électorale, espérer une participation « massive » à ces élections locales, comme l'appellent de leurs vœux tous les tribuns, relèverait de la gageure. Mais, force est de reconnaître que la campagne électorale n'est pas synonyme de sondage d'opinion, qui n'existe pas encore dans les mœurs politiques locales, et que toute conclusion sur la base de ce paramètre ne serait qu'une déduction possiblement exposée à l'erreur d'appréciation.

De l'aveu des chefs de partis politiques et des candidats en lice pour le scrutin du 27 novembre, en sus du constat des observateurs, la campagne électorale, du début à la fin, a été très timide, mais certains trouvent des arguments à cette défection de la population qui ne laissent aucunement croire que le vote sera marqué par une forte abstention.

Dans ce contexte, on justifie ce spleen électoral par les contraintes sanitaires liées au Covid-19 et les conditions climatiques rigoureuses qu'a connues le pays durant ces dernières semaines, laissant entendre que les citoyens ne sont nullement démobilisés et n'ont, de ce fait, en aucun cas exprimé une quelconque indifférence face à la campagne électorale.

A les croire, donc, les électeurs accompliront en force leur devoir le 27 novembre prochain. Pour dire que chacun peut avoir son opinion sur le sujet, en attendant de mesurer le jour « J » cette affluence des électeurs dans les bureaux de vote et la proclamation officielle des résultats à l'issue du scrutin. Et, là-dessus, ce qui est fort important, on peut se fier aux chiffres officiels qui, lors des récents rendez-vous électoraux, n'ont subi aucun gonflage.

Ainsi, on reste sur des variabilités, à se demander si ces prochaines élections locales seront identiques aux trois précédentes élections, qui ont enregistré de forts taux d'abstention ? Chaque élection a son caractère particulier, et les locales sont réputées mobilisatrices à cause de leur proximité entre électeurs et candidats, d'un même quartier ou même patelin.

Et si les liens sociaux sont perdus dans les grandes villes, où l'on a enregistré justement cette indifférence face à la campagne électorale, dans les petites agglomérations la « ârouchia » reste très vivace, et les gens y ont vécu une campagne électorale très intense. Participation et abstention restent, donc, à évaluer à la fin du rendez-vous.