Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Investissements structurants: Le capital privé sollicité

par M. Aziza

Le problème lié au manque de moyens financiers ne cesse de s'accentuer. Les caisses de l'Etat ne peuvent plus financer, à elles seules, de grands projets utiles. Le capital privé est sollicité pour s'impliquer sérieusement dans le financement des projets d'investissements structurants. «Les grands groupes privés doivent prendre des initiatives et des risques, ils ne peuvent plus se baser uniquement sur les commandes publiques ou se lancer exclusivement dans des projets rentables d'office ». Telle est la recommandation phare formulée par le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), M. Rédha Tir, lors d'un séminaire sur «le financement de l'économie». Il a appelé le secteur privé à utiliser davantage la technologie et se lancer dans la recherche de capitaux privés. Autrement dit, «l'épargne privée doit être mise au service des projets nationaux, du développement du pays et au service du citoyen», selon ses déclarations.

Le Pr Tir a regretté le fait que «nous ne nous disposons d'aucune coopérative d'épargne et de crédit dont le texte de loi et le règlement de la Banque d'Algérie existent depuis 2007». En précisant que cette épargne est d'une grande importance, du moment qu'elle sera créée par les particuliers eux-mêmes, et elle pourra drainer énormément d'épargne provenant des ménages.

Intervenant hier, auprès d'une assistance constituée d'experts en finance et en économie, des groupes privés et publics, à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration d'Alger, le Pr Tir a invité les grandes entreprises privées à investir dans le fret par voie aérienne et maritime. «Et pourquoi ne pas acheter des entreprises à l'étranger», dit-il.

Il a regretté le fait que certains opérateurs privés ne parlent que d'entraves bureaucratiques en faisant abstraction sur ce qui se fait. Et de préciser que « le gouvernement est là pour accompagner les investisseurs nationaux et étrangers, publics et privés, et pour lutter contre la bureaucratie ». «Nous en tant que Conseil consultatif, nous avons pu supprimer des textes de loi qui entravent l'épanouissement des investissements, ainsi que la modification de certaines lois», dit-il en citant à titre illustratif «la dépénalisation de la faute de gestion». Le Pr Tir a appelé les entreprises privées à jouer leur rôle en contribuant efficacement dans l'investissement, en faisant appel à leurs ressources propres.

Immobilisme et problèmes de confiance

Madjid Fechkour du groupe Red Med, spécialisé dans le transport aérien à Ouargla, a dénoncé l'immobilisme de l'administration et des banques publiques, un facteur qui freine toute initiative d'investissement. Il dira qu'il y a un problème de confiance. «La responsabilité est diluée avec un immobilisme qui fait perdre du temps», affirme-t-il en soulignant avec regret que son groupe a déposé une demande pour développer le fert aérien, mais aucune réponse depuis déjà deux ans.

Il dira qu'aujourd'hui si on veut parler de relance, il faut soutenir le privé, car, dit-il, «on n'a pas encore des capitaux privés qui peuvent prendre l'économie en main, on a des groupes qui peuvent à la limite financer des projets au niveau local et peut-être national, mais toujours est-il, il n'y a pas une dynamique sérieuse». Il relativise en affirmant que «ça peut se faire, mais d'ici cinq ans si on utilise tous les outils financiers».

M.Fechkour a affirmé qu'on doit absolument passer à une autre alternative, et ce, en dynamisant le marché financier.

Pour sa part, l'expert Yacine Bouhara a mis l'accent sur la nécessité de structurer le marché financier algérien.