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Mercuriale: Des hausses de prix et des interrogations

par Tahar Mansour

C'est une année exceptionnelle à bien des égards que celle que nous vivons présentement, non seulement avec la pandémie qui a chamboulé toutes les données, mais aussi pour des raisons diverses qui ont fait monter les prix de nombreux produits,

des produits pourtant réputés soutenus par l'Etat.

En effet, nos yeux -et nos stylos- étaient jusque-là braqués plutôt sur les prix des fruits et légumes qui connaissaient des fluctuations régulières pour cause de demande supérieure à l'offre, de pratiques frauduleuses de nombre de commerçants et pour d'autres causes encore. Cette année, il y a deux paramètres qui sont entrés en jeu et qui ont fait flamber les prix de beaucoup de produits, surtout ceux d'importation. Le premier a trait à la dévaluation du dinar, mais les deux taux (dévaluation et augmentation des prix) n'ont aucune commune mesure et le deuxième a trait à un décret ministériel concernant les minotiers, qu'il serait fastidieux d'expliquer et même de comprendre. Nous nous sommes donc retrouvés face à des augmentations des prix de toutes les pâtes -après une disparition calculée des étals-, à commencer par la farine qui coûte entre 35 DA en vrac et 90 DA en paquet d'un kilo, ceci après avoir plafonné durant de longues années à 60 DA le paquet d'un kilo, ce qui était déjà au-dessus du prix normal. La semoule est aussi passée de 35 DA à 55 DA et arrive, pour certaines marques réputées, à ...110 DA le kilo. « Oui, nous en avons, mais cela coûte 220 DA les deux kilos », a répondu le commerçant à la question de savoir s'il avait une certaine marque de semoule fine. Les autres pâtes (macaroni, spaghetti, etc.) coûtent actuellement à partir de 70 DA le paquet de 500 g et certaines arrivent jusqu'à 95 DA. Les huiles, malgré l'introduction de plusieurs fournisseurs nouveaux, ont pris jusqu'à 60 DA de plus pour un bidon de 5 litres, mais l'augmentation est beaucoup plus importante à mesure que la quantité est plus petite (1 et 2 litres). C'est le même topo pour le sucre qui reprend une ascension après être arrivé entre 60 et 75 DA le kilo, en plus de nombreux autres produits de consommation courante qui ont vu leurs prix augmenter de manière remarquable. Les fromages, les yaourts, les jus, les limonades, les lentilles, les haricots secs, le riz, tous les prix ont connu des hausses très fortes qui, mises ensemble, grèvent dangereusement le budget du fonctionnaire moyen et mettent carrément à plat une grande partie de la population. Nous ne parlerons pas de l'habillement car il serait vraiment difficile de le faire car il n'y a ni loi étatique, ni raison, ni clarté dans ce secteur. Nous trouvons des vêtements à bas prix comme nous en trouvons à des prix exorbitants, par la seule volonté, impénétrable, des commerçants. Pour les fruits et légumes, puisque nous devons y revenir, l'occasion était trop belle pour nos marchands en herbe -sans jeux de mots- et ils ne se sont pas fait prier pour nous proposer la courgette à 200 DA et plus alors qu'elle ne coûtait pas plus de 70 DA il y a une semaine. C'est aussi le cas des autres légumes entrant dans la préparation des plats spéciaux pour Yennayer, mais la pluie persistante y est aussi pour beaucoup, sauf bien sûr pour la courgette. Ainsi, la pomme de terre a démarré cette semaine à partir de 45 DA (au lieu de 38 auparavant) et arrive jusqu'à 55 DA le kilo, mais cela ne prête pas vraiment à conséquence car elle demeure dans une fourchette acceptable. L'oignon sec dépasse désormais les 70 DA et le vert vacille entre 45 et 55 DA, avec des feuilles d'un demi-mètre de long que le marchand vous propose de couper et de mettre à la poubelle une fois pesées et comptées. L'ail est toujours sur les cimes en coûtant entre 800 et 1.200 DA le kilo et la tomate varie de 80 à 110 DA selon la qualité et le lieu. Les carottes sont à 80 DA, de même que la betterave mais la salade laitue frôle les 100 DA, les poivrons et les piments sont à 150 DA, le chou-fleur et le chou vert valent chacun entre 70 et 90 DA le kilo alors que les haricots verts ne descendent pas au-dessous de 350 DA et ceux à écosser dépassent les 450 DA le kilo. L'aubergine est à 140 DA. Pour les fruits, nous pouvons trouver des mandarines entre 80 et 250 DA, un choix assez large quand même, les oranges, assez belles, entre 120 et 160 DA le kilo, les pommes entre 150 et 350 DA selon le calibre et la qualité. Les dattes, pas toujours bonnes, valent entre 150 et 500 DA alors que certains vendeurs proposent des raisins (en plein hiver et pas trop abîmés) à 250 et 350 DA le kilo, en grandes quantités. Concernant les viandes blanches, les fluctuations ne sont pas rares et le kilo de poulet vidé a coûté hier jusqu'à 350 DA, contre seulement 240 il y a moins d'une semaine. La dinde, en perte de vitesse, vaut entre 250 DA le kilo de tout-venant et 600 DA l'escalope. Le foie de poulet est proposé à 850 DA le kilo et celui de la dinde à près de 1.000 DA. La viande rouge ne connaît pas beaucoup de changement et vaut entre 1.400 et 1.700 DA pour l'ovine et entre 1.200 et 1.500 pour la bovine.