
Le tabac est à l'origine de 90% des cas
du cancer du poumon. Le Pr Fatma Seghier, professeur
en médecine, chef de service d'oncologie médical à l'EPH Sidi Ghiles, dans la wilaya de Tipaza, a affirmé que les
traitements du cancer broncho-pulmonaire existent aujourd'hui, mais la
prévention demeure le meilleur remède pour le moment, car le risque de
développer un cancer du poumon est multiplié par 10 pour un fumeur, par rapport
à un non-fumeur. Intervenant lors d'une formation dédiée aux cancers et au
cancer bronchique et ses nouveaux traitements thérapeutiques, organisée par les
laboratoires Roche au profit des journalistes, le professeur a regretté le fait
que la majorité des fumeurs ne sont pas au courant de l'existence d'unités de
consultation et d'aide au sevrage tabagique. Et de souligner que
malheureusement la majorité des fumeurs algériens qui entreprennent une
démarche pour arrêter de fumer, préfèrent la cigarette électronique au lieu du
sevrage tabagique. Pourtant, souligne le professeur, le flou sanitaire demeure
entier quant à la possibilité d'arrêter de fumer, et ça prend beaucoup de temps
pour arrêter les tabacs. Et d'ajouter que la majorité des professionnels de la
santé estiment qu'il n'y a toujours pas de certitude sur l'efficacité de la
cigarette électronique comme moyen de sevrage tabagique.
L'Organisation mondiale de la santé
(l'OMS) a déjà évoqué à travers ses rapports, les effets secondaires de la
cigarette électronique, recommandant vivement le recours aux services du
sevrage tabagique et la formation des membres de ces services. Et de miser
surtout sur la sensibilisation anti-tabac. Pour rappel, l'Algérie avait déjà
adopté une stratégie nationale d'aide au sevrage tabagique 2017-2019. Une
action qui a été inscrite dans le cadre du plan national stratégique de lutte
contre les facteurs des risques des maladies non transmissibles (MNT) 2015-2019
et dans le cadre du plan national anti-cancer pour la même période. Les
spécialistes et les professionnels du secteur de la santé ont proposé, dans ce
sens, des outils utiles (des données plus récentes de tabacologie)
aux professionnels de la santé. Et ce, afin d'aider et de former les
professionnels de la santé à accompagner leurs consultants ayant décidé de
suivre une démarche pour arrêter de fumer. Cette stratégie repose sur l'institutionnalisation
des unités de consultations d'aide au sevrage tabagique. Ainsi que sur le
renforcement des capacités des professionnels de santé dans la prise en charge
correcte des fumeurs. Bien évidemment, tout en créant un environnement
favorable à l'arrêt du tabac et à faciliter l'accès à l'information. Le Pr Seghier a affirmé que les unités de consultation et d'aide
au sevrage tabagique dans les structures de santé publique existent, mais elle
regrette le fait qu'elles soient méconnues par la majorité des fumeurs. En
appelant à des campagnes médiatiques et de sensibilisation constante, pour
inciter les fumeurs à se rapprocher des unités d'aide au sevrage tabagique.
Sachant que le cancer du poumon représente la première cause de mortalité chez
l'homme en Algérie.