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Le retour du/au... deuxième collège ?

par Houssine Mourad Salim*

Que peut faire un objecteur de conscience nationale dans un processus de déliquescence sociopolitique temporel à la limite du demi-centenaire sinon inscrire comme tant d'autres la trace de la dissonance de son scribe ? Encore que cette analyse autocritique à la limite du masochisme racialiste mobilise en les interpellant certains archétypes de notre... inconscient collectif algérien en pleine catharsis depuis plus d'une année ! Loin de moi l'idée narcissique de jouer avec les mots d'un registre conceptuel qui n'appartient pas au patrimoine de nos langues maternelles*1 (Lire Dr Ibtissem Chachou, docteur en sciences du langage / sociolinguistique) mais l'urgence académique d'étudier de façon longitudinale la signalétique des slogans d'un hirak made in Algeria s'impose aux PNR*2 des chercheurs de cette Université secouée ces derniers jours par le non-dit d'un de ses illustres professeurs !

N'étant pas un disciple de Bacchus pour effacer l'ivresse des ardoises de tout un establishment postcolonial que je ne pourrais qualifier de système tant il fut plus inspiré par une civilisation orale allergique à tout morphème comptable, il reste peu déontologique de demander à une contestation nationale et transversale de conjuguer comme Horace l'Art poétique de sortie de crise, bis repetita... au futur conditionnel ! Le syndrome libanais de la cessation de paiement nous précède au grand dam de Li Beyrouth (1984) de la Diva Faïrouz qui indisposa tant de volontaires arabes*3 et rescapés de septembre 1982, après les massacres de Sabra et Chatila ! Comme il ne relève pas des prérogatives d'un ministère de la Justice de pénaliser l'interprétation / récupération / manipulation de l'interview d'une sulfureuse députée (qui ne pouvait tuer son enfant) emportée par son amour de la langue de Naguib Mahfouz*4 avec comme effet boomerang une chasse aux sorcières très machiste et racialiste boostée par la résurgence hyper médiatisée du zouave du Pont de l'Alma... lors de cette décrue sémantique, ultime pied de nez à l'unité nationale et l'intégrité du territoire. Un ballon de baudruche de Facebook in french est certainement passé par là, mais a-t-il pour autant réussi à muter les gorges de la civilisation orale du hirak portant haut les pancartes de cette darija (Maghribi), seule langue maternelle consensuelle qui réponde aux critères de bon sens et scientifiques, comme l'écrit le linguiste Abdou Elimam*5 in Le Quotidien d'Oran du 07 mars 2020 ?

La banalisation des réseaux organisés de corruption ne peut être notre tasse de thé devant certaines chaînes de TV in situ qui tentent de trouver des circonstances atténuantes aux pilleurs de nos trésors nationaux et receleurs à la finance internationale de nos budgets détournés avec des ristournes faramineuses aux intermédiaires non Algériens ! De là à prendre nos services de sécurité pour des collégiens et mettre en doute leurs capacités d'intervention partout dans le Monde les années à venir pour récupérer - comme l'ont fait d'autres pays que je ne citerais pas par pudeur - les effets de paiement et virements, dépôts bancaires même sous prête-noms familiaux ou autres, biens mobiliers et immobiliers à l'étranger, les pronostics sont ouverts ! Il ne peut y avoir mauvaise gestion, sacralisation du chef et/ou de la voie hiérarchique par téléphone ou trafic d'influence quand il s'agit de haute trahison et intelligence avec l'étranger / ennemi et ses institutions ! Nul n'est censé ignorer la loi, encore moins un haut responsable censé avoir la confiance tacite d'un peuple qu'on tente aujourd'hui de culpabiliser en lui imputant une part de responsabilité passive dans ce fiasco monumental !

L'avenir nous fixera sur l'hypothétique retour d'un... deuxième collège en Algérie annoncé par les sirènes de la Mondialisation et son corollaire la crise de l'énergie contaminée par... un coronavirus !

*écrivain

Notes/références :

-*1- https://doi.org/10.4000/insaniyat.2322

-*2- PNR : programmes nationaux de recherche du MESRS.

-*3- «Le traquenard de Poitiers » dixit auteur, page 39/40 in Chapitre 4 Fantômas...

-*4 - Naguib Mahfouz : Né le 11 décembre 1911 et mort le 30 août 2006 au Caire, il reste un écrivain contemporain de langue arabe et intellectuel réputé en Égypte. Auteur entre autres de romans à la fois réalistes et critiques comme « Le voleur et les chiens » en 1961 et « Dérives sur le Nil » en 1966, il reçoit le prix Nobel de littérature en 1988.La plupart des ses romans ont été traduits et adaptés au cinéma.

-*5 - http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5287557

-*3 - Nota Bene à ne pas publier : Je n'ai pas oublié un certain mois de septembre 1982 les râles et plaintes des blessés palestiniens rescapés de Sabra et Chatila étendus sur le parterre de l'aéroport de Damas en attente d'une hypothétique évacuation vers... Sofia la capitale bulgare ! Certains nous interpellaient :'Photographiez-nous Ya Arabes, regardez-nous, regardez-nous ! » Et pourtant nous n'avions pas d'appareils photo, moi et plus d'une dizaine d'officiers de l'ANP détachés en stage à l'Académie militaire de Homs et de retour vers Alger ; j'étais le seul civil parmi eux mais j'en avais approché et reconnu plusieurs qui avaient été cadets de la Révolution à Guelma lorsque j'y étais militaire ! Aussitôt après avoir dialogué et échangé les codes linguistiques et les noms de leurs anciens encadreurs et moniteurs, ils m'embrassèrent en m'apportant café, jus et gâteaux de la cafétéria même si j'avais déjà consommé avant de repérer l'un d'eux à la caisse avec son accent oranais parlant avec son camarade puisqu'ils étaient tous en civil et ressemblaient aux Syriens ! Ils étaient tous surpris de me voir là et ils me posèrent cette question « Qu'est-ce que tu fous là ?» Difficile de leur répondre !

Le chapitre 4 Fantômas de mon livre «Le traquenard de Poitiers» s'est inspiré de cette aventure ! Fiction ou réalité ?

La vie nous réserve de ces surprises ! C'était hier !!! Merci à la REDACTION !