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Entre démolition, réhabilitation ou récupération: Les immeubles désaffectés de Sidi El Houari posent problème
par B. M.
Décrété en 2015 comme secteur
sauvegardé de la vieille ville, le quartier de Sidi El Houari continue à
s'effriter et perdre de son cachet de vestige portant la mémoire de toute une
ville qui a connu plusieurs civilisations. Si le problème des immeubles
menaçant ruine se pose toujours avec le risque d'effondrement à tout moment de
bâtisses qui n'arrivent plus à faire face aux aléas du temps, le vieux quartier
fait face actuellement à un autre problème: faut-il
raser les immeubles en ruine ou les préserver, et qui est l'autorité
responsable de trancher sur la question? La difficulté à déterminer la
responsabilité sur la préservation de ce quartier se pose avec acuité ces
jours-ci du fait que des immeubles évacués après le relogement de leurs
habitants, sont de nouveau squattés par des familles dans l'espoir d'être
relogées. Il faut savoir que le quartier est géré par l'APC, de son côté c'est
la direction de la culture qui veille à la sauvegarde de ce patrimoine
historique et ce sont les services domaniaux qui récupèrent tous les biens
inoccupés. Dans cette équation complexe, le quartier tombe en ruine et les
institutions citées ci dessus se sentent les mains
liées pour se manifester et prendre une décision pour les biens menaçant ruine.
Le souci majeur de l'APC est d'éviter tout risque d'effondrement qui peut avoir
des conséquences graves sur la vie des habitants. Le souci majeur de la
direction de la culture est de réhabiliter ces immeubles et protéger ces
vestiges de la ville, tandis que pour les services des domaines, le souci est
de protéger la propriété de ces biens. Mais sur le terrain, l'intervention de
ces trois organismes semble très limitée, ce qui laisse ce patrimoine en
situation d'abandon et cible des familles en quête de logement. Selon une
source bien informée, les immeubles évacués sont tout de suite squattés, ce qui
aggrave le risque pour les occupants. L'autre problème est de laisser quelques
familles dans ces bâtisses détériorées après une opération de relogement avec
la promesse de procéder à les transférer prochainement. Ces locataires
demeurent dans leurs logements en croyant qu'elles seront relogées. Mais sur
les registres de l'APC, aucune trace de recours de ces mal-logés qui leur donne
droit à bénéficier de logement. «Nous nous retrouvons dans un cercle vicieux»,
souligne notre source «avec l'incapacité de prendre une décision pour ces
familles». Pour l'APC, la réhabilitation des immeubles dévastés tarde à venir.
Plus le temps passe, plus la bâtisse se fragilise. Que faut-il faire dans cette
situation, laisser l'immeuble tomber en ruine ou entamer l'opération de
réhabilitation dans l'immédiat sachant que la prise de décision pour la
restauration d'un patrimoine historique demande le déblocage de budget et
l'intervention de plusieurs parties, ou alors raser la bâtisse pour la
réalisation de projet?. Difficile de répondre à ces questions qui restent
l'otage des trois administrations. Certains immeubles en ruine sont abandonnés
depuis 2004 et aucune décision n'a été prise pour les prendre en charge. Des
associations du quartier ont tiré la sonnette d'alarme sur ce problème, mais
aucune suite n'a été donnée à leur requête.
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